L'incident s'est produit mercredi après-midi, lorsque les adolescents, de retour de colonie de vacances, s'apprêtaient à décoller de l'aéroport de Valence à destination de Paris-Orly.
"On s'est tous assis dans le calme à nos places respectives sans faire de bruit et j'ai un de mes amis qui a crié un mot en hébreu parce qu'il était encore un peu dans l'ambiance de la colonie", raconte Samson, joint au téléphone jeudi par l'AFP, après son atterrissage à Paris.
"Il l'a peut-être dit un peu trop fort", reconnaît celui qui était assis trois rangées devant son ami. Le personnel de bord a alors, selon lui, intimé à l'adolescent d'arrêter et menacé de prévenir les forces de l'ordre si cela se reproduisait.
"On a tout de suite arrêté de faire du bruit", poursuit Samson. Quelques minutes plus tard, la Garde Civile espagnole, équivalent de la Gendarmerie, monte dans l'appareil et demande à une responsable de la colonie, toujours selon le jeune homme, la nationalité de certains jeunes.
"Certains étaient de nationalité israélienne donc la directrice a dit qu'on était tous Français. Le membre de la Guardia Civil a dit à la directrice (...) qu'il avait entendu dire que certains enfants étaient Israéliens", assure Samson.
"Une attitude fortement conflictuelle"
"Ils n'ont pas vraiment cherché à comprendre et nous ont fait sortir de l'avion", poursuit le garçon bientôt majeur.
"À aucun moment de l'intervention, les agents n'ont eu connaissance de la confession religieuse des personnes débarquées", a déclaré, dans un communiqué, la Garde Civile, sollicitée par l'AFP. "Il n'y avait aucun moyen pour l'équipage de connaître la religion des passagers", a dit à l'AFP un porte-parole de Vueling.
La compagnie espagnole affirme par ailleurs que ces adolescents ont affiché "une attitude fortement conflictuelle, mettant en péril le bon déroulement du vol", les accusant d'avoir "manipulé de manière inappropriée du matériel de sécurité et interrompu activement la démonstration obligatoire des consignes".
"Il n'y a pas grand chose de vrai sur ce communiqué. Non, on n'a pas touché aux trucs de sécurité", rétorque Samson.
Pour lui, le groupe pouvait être identifiable, certains signes religieux étant visibles, comme les tsitsit (franges qui dépassent des vêtements portées par les juifs pratiquants) d'un ado et des colliers d'étoile de David.
Prudente, sa mère s'interroge. "Je n'aime pas dire que c'est de l'antisémitisme de prime abord", dit-elle à l'AFP, sous condition d'anonymat. "Là, en l'occurrence, je ne vois pas trop ce qui a pu justifier tout ça. Je ne sais pas".
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