Détention provisoire ou contrôle judiciaire? Le jeune motard qui a percuté la petite Kamilya affirme que sa roue arrière était "involontaire"

Caméras et micros ont investi les couloirs du palais Monclar. A la cour d'appel d'Aix-en-Provence, les policiers ont rarement vu autant de journalistes pour une audience devant la chambre de l'instruction. L'intérêt médiatique est à la mesure de l'écho rencontré par l'affaire en question: la mort de Kamilya, 7 ans, fauchée par un jeune motard à Vallauris le 29 août dernier.

La fillette a été percutée sur un passage protégé alors qu'elle traversait avec son frère, à la hauteur du 22 avenue du Tapis-Vert. Mattéo remontait la file de voitures au guidon de sa Yamaha de 600 cm3. Il a "fait" une roue arrière avant de retomber au niveau du passage protégé au moment où Kamilya arrivait. La fillette a été projetée une vingtaine de mètres plus loin.

Mattéo est mis en examen dans une information judiciaire ouverte pour "blessures involontaires", et requalifiée en "homicide involontaire" à la suite du décès de la fillette. Le juge des libertés et de la détention avait estimé que sa place n'était pas en détention provisoire, mais sous contrôle judiciaire. Cette décision a suscité la colère de la famille de Kamilya et l'incompréhension de l'opinion publique. Le parquet de Grasse avait interjeté appel.

Une roue arrière involontaire selon lui

Détention provisoire ou contrôle judiciaire? Le débat s'est donc noué ce mardi après-midi, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix. Trois quarts d'heure d'audience où les faits se sont rapidement invités. 

Le président a exposé les enjeux du jour, mais aussi son comportement sur la route. Garçon de bonne famille, lunettes de vue et masque chirurgical masquant son visage à son arrivée dans la salle, Mattéo a eu l'occasion de s'exprimer. D'affirmer que cette roue arrière était involontaire, et que cette scène le hantait.

Son avocate, Me Leyla Montigny, et l'avocat général ont rappelé l'émotion nationale suscitée par cette affaire, avant de revenir au droit. Avec des conclusions différentes. Pour Me Montigny, rien ne justifie que Mattéo soit incarcéré. Pour l'avocat général, cela apparaît nécessaire pour éviter tout renouvellement de l'infraction.

La chambre de l'instruction tranchera ce mercredi à 11h45.