Couper l’électricité intentionnellement n’est jamais un geste anodin. Surtout lorsque la vie de quelqu’un en dépend. Lors de la coupure liée au sabotage d’un pylône électrique de Villeneuve-Loubet, ce samedi, plongeant le festival de Cannes dans le noir, quelques patients hospitalisés à domicile se sont faits une belle frayeur.
Leur matériel, un extracteur d’oxygène, est en effet branché sur du 220 volts. Quand le black out est survenu, certains ont eu très peur, craignant d’être privés d’oxygène. Ils n’ont jamais été en danger, mais quand on est relié à une machine, un black-out électrique peut provoquer un stress intense.
Chez SOS Oxygène, mastodonte du secteur, qui travaille sur toute la France et les Dom-Tom, l’alerte a été donnée dans les Alpes-Maritimes vers 10h30. Avec une difficulté supplémentaire: certaines zones étaient également privées de téléphonie. Les appels d’urgence parvenaient tous au central de Nice au lieu d’être dispatchés entre la capitale azuréenne et Cannes.
Le directeur, Christian Cortese, a alors coordonné le plan d’intervention. L’astreinte informatique a été mobilisée, le chef technicien a rappelé le régulateur Boris, en renfort, pour assurer l’accueil téléphonique des patients depuis Nice.
Le but: ne rater aucun appel vital. "Toute l’équipe a été très soudée", commente-ton chez SOS Oxygène, "avec un remerciement tout particulier aux deux techniciens d’astreinte Johann et Julien".
Une vingtaine d'interventions
Au final, une vingtaine d’interventions ont été réalisées jusqu’à 14h30. Une cinquantaine d’appels d’urgence ont été reçus, mais personne n’a à aucun moment manqué d’oxygène.
C’est ce qu’explique également Norbert Bonnafous, président fondateur d'Azur Oxygène, une société laurentine. Tout est toujours resté sous contrôle, mais il comprend l’inquiétude des patients. "Dès hier matin, le Samu avec lequel nous travaillons H24 nous a prévenus de la coupure."
Selon Norbert Bonnafous, s’il n’y a plus de courant, le matériel s’arrête. Il se met en alarme mais passe sur la sécurité, il y a donc une bouteille de douze heures d’oxygène qui prend le relais, "c’est la règlementation". Chez Azur Oxygène, quatre personnes hospitalisées chez elles, à Cannes et Grasse, ont tout de même appelé le numéro d’astreinte. "Elles étaient légitimement inquiètes, mais nous les avons prises en charge et rassurées."
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