Animaux drogués ou vendus à la sauvette: un trafic de chiens démantelé à Nice-Nord

Opération coup de poing, ce lundi matin à Nice-Nord. Des policiers nationaux et municipaux, ainsi que des bénévoles de plusieurs associations dédiées à la protection animale, ont investi un campement sauvage érigé boulevard Henri-Sappia. Plusieurs familles d’origine bulgare vivaient là... Sans imaginer qu’elles étaient étroitement surveillées. À la fois par les forces de l’ordre, mais aussi par des associations animalières.

Des mois d’enquête

L’UPA 06 et la Tribu du Fourmilier ont ainsi mené l’enquête durant des mois. "Notre attention a été attirée sur une multiplication du nombre de jeunes chiens et de chiots présents sur des lieux de mendicité en centre-ville de Nice, explique Marine de l’UPA 06. Nous avons constaté la présence des mêmes animaux aux côtés de personnes différentes, parfois sous la pluie ou en plein soleil, que ce soit sur l’avenue Jean-Médecin, dans le Vieux-Nice ou sur la zone piétonne."

Certains témoignages rapportaient même que des médicaments étaient donnés aux chiens. Pour en avoir le cœur net, les associations ont fait tester l’un des chiots qu’elles ont réussi à récupérer. Les analyses ont révélé la présence de kétoprofène, d’ibuprofène et de caféine. "Les animaux étaient sans doute drogués pour qu’ils se tiennent plus calme", poursuit cette bénévole qui évoque aussi "la présence en grande quantité de matière plastique et de caoutchouc et plastique" que les associations ne s’expliquent pas pour l’heure.

Vendus entre 150 et 400 euros

Par contre, elles ont acquis la conviction que les chiots ne servaient pas qu’à la mendicité. "Ils étaient aussi vendus." Deux cas ont été étayés par les bénévoles. Dans le premier, l’animal a été cédé sous le manteau pour 150 euros et dans le deuxième, pour 400 euros. De fil en aiguille les associations ont remonté la piste de ce trafic jusqu’à ce campement sauvage de l’avenue Henri-Sappia. C’est là dans des conditions plus que sommaires qu’un véritable élevage clandestin de chiens bulgares avait été installé. "On pense qu’il y a eu au moins sept portées", explique Marine.

L’enquête de ces bénévoles n’était pas la seule en cours. "La police nationale et la police municipale étaient déjà sur l’affaire." Une première visite du camp, il y a un mois, avait permis de confirmer les soupçons. Plusieurs associations ont alors déposé plainte (1). C’est sur cette base juridique que l’opération de ce lundi matin a été conduite. D’autres associations ont été appelées à y participer. Une vingtaine de chiens ont ainsi été récupérés. "Ils vont être confiés à des familles d’accueil", annonce l’UPA 06. Le camp, quant à lui, est en cours de démantèlement par la police.

1- L’UPA 06, la Tribu du Fourmilier; Instinct animal, et la SPA de Grasse ont déposé plainte. L’association Les Minis et le Bonheur des Loulous ont également participé à l’opération.