"Il va y avoir tellement de gâteau dans son bide que même le chirurgien, il va dire "mais arrêtez de manger madame"."
Le 20 juillet dernier, au moment de récupérer le gâteau d'anniversaire commandé par son compagnon à l'occasion de ses 35 ans, Harmony Albertini est aux anges. L'influenceuse va même jusqu'à poster une vidéo sur TikTok pour remercier et mettre en avant la pâtisserie de Montpellier.
Mais quelques jours plus tard, c'est la désillusion. Lorsque la jeune femme reçoit la vidéo de confection du gâteau, où l'audio n'a pas été coupé, elle y entend "des propos choquants, grossophobes, misogynes, totalement cruels" tenus par le couple de pâtissiers.
@harmonyalbertini Alors oui, rien n’est fait encore. J’attends la validation de la pétition pour une reconnaissance de la grossophobie dans la loi française comme j’ai jamais. Peut-être qu’on aura pas les 100 000 signatures. Peut-être que même avec ça, ça mènera nul part. Mais chaque tentative, qu’elle soit individuelle ou collective est un acte de revendication de notre dignité et notre liberté (sans parler de notre paix). Rien de plus violent que la discrimination pour sa santé, mais encore faut-il que ce système soit prêt à le considérer. Je vous avoue que j’ai encore du mal à assimiler tout ce qui s’est passé. Vivre la violence de propos (que j’entends malheureusement déjà tous les jours et que je dénonce, au risque qu’on me dise de « rester positive » quand clairement on me menace de mourir vite, de mentir, de n’être qu’un déchet pour la société, et j’en passe) et vivre la vague de médiatisation dans la foulée, quand bien même j’ai voulu que ça se sache, qu’on entende et comprenne une infime partie de ce que subissent les personnes grosses… … et bien c’est autant touchant qu’effrayant. Parce que je sais que beaucoup veulent une vendetta, mais la vraie vendetta elle est dans nos propres biais, dans le refus de propos grossophobes venant d’autrui, dans la considération et le respect de chacun, dans la remise en question individuelle pour qu’elle devienne collective. Alors on va la signer cette pétition, que ce soit via la plate-forme de @assembleenationale si elle est acceptée ou d’ailleurs. C’est votre soutien qui m’a redonné espoir. Parce que oui, je ne suis qu’une humaine, et même si j’ai appris que les dominants ne dominent qu’à travers leur propre peur, dominer cette humiliation avec mon amour propre, me demande parfois de ne pas fermer mon cœur. Et ces temps-ci, j’ai perdu foi en l’humanité. Malgré ma joie et mon amour pour la vie. Vous avez redonné espoir à moi et tant d’autres personnes par votre soutien. S’il vous plaît, n’oubliez pas cette histoire, notamment tant que vous n’aurez pas signé cette pétition. Ce n’est pas un buzz… c’est un événement insolite oui, cruelle surtout, mais qui a ouvert quelque chose en nous tous… Que la honte change de camp ✊🏼❤️
♬ Oh Freedom ! - The Golden Gospel Singers
"Est-ce qu’un jour, la grossophobie sera vraiment condamnable par la loi?"
Sur la vidéo, partagée par Harmony Albertini avant d'être supprimée, on entend un homme comparer la jeune femme à "un cachalot" qui "va grossir" et "exploser le lendemain".
"T’as pas honte, tu manges encore des gâteaux alors que tu fais 150 kg? Moi je clashe, j’assume", poursuit-il avant de la traiter de "salope" et "grosse patate".
Des propos que l'influenceuse, qui n'a jamais rencontré les deux personnes qui l'insultent dans la vidéo, a choisi d'exposer afin que "la honte change de camp".
Souhaitant ne pas en rester là, Harmony Albertini a néanmoins vu son dépôt de plainte refusé, sous prétexte que la vidéo ne lui était pas directement adressée.
"Est-ce qu’un jour, la grossophobie sera vraiment condamnable par la loi? Parce quand je suis allée à la gendarmerie pour porter plainte et que j’ai parlé d’injures grossophobes, c’est comme si je leur avais dit "Ils m’ont dit que j’étais moche." Ils ne comprennent pas de quoi il s’agit: de validisme, de personnes qui ont des problèmes de santé, de porter atteinte à la dignité d’une personne. Je vis la grossophobie depuis l’enfance", se désole la jeune femme, qui vient de lancer une pétition pour que "la loi française reconnaisse enfin la grossophobie en tant que telle et soit condamnable".
La pétition est disponible ici.
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