"Du racisme fiscal, pas racial": les plagistes de Juan-les-Pins unis contre la vidéo choc de SOS Racisme

L’action "coup de poing » de SOS Racisme, qui s’est déroulée le dernier week-end de juillet à Juan-les-Pins, a été relatée par une vidéo du pure-player Loopsider. Que les plagistes locaux regardent avec circonspection.

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Alice Patalacci Publié le 12/08/2022 à 07:49, mis à jour le 12/08/2022 à 07:50
Les plagistes de Juan-les-Pins s’élèvent contre la vidéo du média Loopsider, qui rend compte de l’action "coup de poing" menée par SOS Racisme, fin juillet. Photo Sébastien Botella

Sous les parasols crème des plages privées, l’ambiance est plutôt détendue. "Il est bien possible qu’il y ait des personnes racistes. Après, je vois mal un établissement avoir une ligne de conduite raciste. On travaille avec des étrangers, il ne faut pas l’oublier", soulève un employé qui a souhaité rester anonyme.

"Certaines plages peuvent avoir l’air vide, mais on fait aussi les réservations. Parfois, un groupe réserve des transats pour le mois, mais on ne sait pas à quelle heure ils vont arriver. Ils ont payé, donc on ne survend pas leur transat. Mais, pour un regard extérieur, ce sont des transats inoccupés", explique le responsable d’un établissement cannois, qui a aussi voulu être anonymisé.

"C’est du racisme fiscal"

Son discours rejoint celui du gérant de La Jetée, Victor Santos. "On est en train de faire une bonne saison, là. Donc on refuse une centaine de gens le midi et tout autant le soir. Que ce soit pour le restaurant ou pour la plage. Et la grande majorité de ces personnes sont blanches", avance-t-il. Victor Santos va même plus loin dans le détail. "Quand on est presque complets, on regarde qui nous rapportera le plus d’argent. Ce n’est pas du racisme, c’est du business. Ça peut se comprendre", argue-t-il.

"Ce n’est pas du racisme racial, c’est du racisme fiscal", complète son confrère cannois. D’autres le reconnaissent: ils auraient aussi pu refuser l’entrée à certains testeurs. "Ils ne sont pas habillés de la même façon. La femme du couple blanc est en robe longue avec un sac de marque. Ce n’est pas forcément le cas des deux autres, par exemple", illustrent-ils.

"Pas trop de poussettes"

Les plagistes juannais fustigent donc une vidéo qui ne prend pas en compte les réalités de leur profession et qui les met tous dans le même sac. "Moi aussi j’ai reçu un mail qui dit: "Vous devriez avoir honte bande de racistes. J’espère qu’on va fermer votre établissement"", soupire Gérard Lanoir, co-gérant de la plage des Îles. "Si on n’a pas de transat, on ne va pas les inventer. On peut avoir des désistements de dernière minute qui libèrent une place", enchaîne la deuxième co-gérante, Halima Sadallah.

Comme leurs confrères, ils reconnaissent filtrer certains profils. "Les gens qui parlent mal, alcoolisés, qui se présentent torse nu… on s’est toujours battu pour maintenir notre plage familiale et multipotes", assure-t-elle à de nombreuses reprises.

En pointant une autre forme de discrimination: les enfants. "On est une des rares plages à tous les accepter", argue-t-elle. En effet, plusieurs plagistes soufflent ne pas prendre "trop de poussettes".

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