Carte vitale, Crit'Air, compte CPF, colis... Méfiez-vous des arnaques par SMS ou mails

À travers des messages mail ou des textos, les escrocs se font passer pour des organismes de confiance: un clic et tout dérape. Un phénomène en plein essor qui appelle à la plus grande vigilance.

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Margot Dasque Publié le 07/11/2022 à 07:15, mis à jour le 07/11/2022 à 07:38
Des textos et des mails envoyés par des cybercriminels: le quotidien des Français qui peut parfois virer au cauchemar pour certains. Photo PQR Le Progrès

Ambiance Bonnie and Clyde. En une même journée, Odile peut recevoir une menace du ministère de l’Intérieur et les félicitations de la loterie lui annonçant son énorme gain. Et pourtant, notre Varoise n’est ni joueuse, ni gangster. Son seul tort? Disposer d’un numéro de téléphone et d’une adresse mail. Pas besoin d’en faire plus pour être ciblé par les cybercriminels, boostés par l’essor du tout numérique avec la pandémie. En témoignent les 18 millions d’euros de préjudices financiers causés par des escroqueries en tous genres sur le web en à peine six mois (Enregistrés par la plateforme spécialisée de la police judiciaire, Thésée., ndlr).

Un phénomène d’ampleur qui surfe sur les tendances du moment: arnaque à la vignette Crit’Air, renouvellement de carte Vitale, livraison de colis à l’approche des fêtes… "Vous pouvez le dire, les escrocs sont créatifs", lance sans ciller Pierre Penalba, commandant honoraire du groupe cybercriminalité de la PJ de Nice: "La technologie évolue, eux aussi."

Numéro de sécu: la porte d’entrée

Parmi les techniques qui ont le vent en poupe: le phishing ou hameçonnage. L’idée? Harponner un quidam pour lui soutirer des informations personnelles qui pourront conduire à une extorsion. Du vol à la tire numérique qui se fait en douceur…

"Vous allez recevoir un texto concernant l’expiration de votre compte CPF, quelqu’un va vous appeler en se faisant passer pour un conseiller et vous demander votre numéro de sécurité sociale. Cela n’a l’air de rien, mais on a accès à beaucoup de choses avec."

Une belle porte d’entrée pour les esprits mal intentionnés. Difficile de ne pas se laisser berner lorsque notre interlocuteur s’adresse à nous en listant les données des organismes de confiance, non?

"Vous ne vous en rendez pas compte, mais ces infos font partie de fichiers qui circulent. On trouve votre date de naissance, une adresse, un numéro. Il y a de tout." Pour la confidentialité, on repassera.

"Soyez paranos, c’est salutaire"

Mais du coup, on ne peut plus faire confiance à personne? "Soyez paranos, c’est salutaire", lance le policier, qui conseille d’utiliser un mot de passe différent pour chaque compte: "Vous utilisez une même phrase et vous optez pour des variantes avec huit caractères, chiffres, symboles. Simple à retenir, plus difficile à hacker."

Méfiance, même dans les petits gestes devenus anodins comme le flashage d’un QR Code. "C’est pire que tout: votre téléphone déploie moins de sécurité en passant par cette voie. Et cela peut ouvrir un accès direct à vos informations."

Bref, le soupçon a du bon.

"Tout le monde est concerné"

Autant de conseils diffusés par le collectif "stoparnaquesfrance.fr". Bénévoles, les membres font remonter les dernières informations en matière de prévention. Et assurent une mission de conseil auprès des internautes, comme l’indique Céline Thomas: "Bien souvent, on nous contacte quand c’est trop tard ou quand la personne va franchir le pas. Nous devons être réactifs et les guider au mieux pour réduire les dégâts."

Si le chemin est long, voire sinueux, pour tenter d’obtenir réparation financière après une telle mésaventure, les séquelles peuvent être profondes. Olivia Mons, porte-parole de la fédération France Victimes ne le sait que trop bien: "Une arnaque peut déclencher un enchaînement insoupçonné. Il y a des dégringolades de vie extrêmement importantes, de l’isolement, des séparations, de la précarité: c’est pour cela qu’il ne faut pas sous-estimer la nécessité d’un accompagnement psychologique."

D’ailleurs, tous le rappellent: personne n’est à l’abri. "J’ai vu des hauts magistrats et des politiques tomber dans le piège, il n’y a pas de profil type", maintient Pierre Penalba, rejoint par Olivia Mons: "Cela touche tout le monde. Être victime n’est pas synonyme de bêtise ou de naïveté."

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