Ils sont venus dire au revoir à Marineland, saluer une dernière fois les orques, les dauphins, les otaries, les manchots avant la fermeture du zoo marin au public, ce dimanche 5 janvier. Azuréens et touristes étaient nombreux cette semaine, à se presser autour des bassins, tel un pèlerinage.
"Marineland représente pour moi beaucoup de souvenirs. J’y suis allée quatre fois, notamment quand j’étais enfant. Avant que ça ferme, j’ai voulu que Loua, ma fille de 3 ans, voie ça. Ensuite ce ne sera plus possible ailleurs. Je suis très triste, même si je comprends qu’il faut veiller au bien être animal", confie, à la sortie du spectacle des orques, Marion, venue spécialement d’Ardèche, avec Raymond, de Saint-Maximin.
Dans leur bassin de 64mètres de long et 11mètres de profondeur Wikie, 23 ans, et son fils Keijo, 11 ans, les deux orques survivantes de Marineland après le décès de Moana et Inouk, font honneur à leur public. Jaillissant de l’eau, elles effectuent une série de sauts spectaculaires, en avant, en arrière. Depuis les gradins s’élèvent des "oh" et des "ah" d’admiration à chaque prouesse aquatique.
"On est venu une dernière fois"
Marineland, Jean-Michel, Carine et leurs trois enfants, venus de Beaune, en sont fans. "Depuis 20 ans, on vient chaque année en vacances à Sainte-Maxime. On est venu plusieurs fois à Marineland, plutôt l’été. Alors quand on a su que ça allait fermer, on est venu une dernière fois", explique le père de famille, nostalgique.
Pour Pierre, 7 ans, et Joséphine, 14 ans, c’est l’incompréhension. Ils nous pressent de questions: "Pourquoi ça ferme? Où vont aller les animaux? Comment ils vont faire pour vider l’eau du bassin?"
"C’est très triste, regrette Joël, 39 ans, l’air peiné. La première fois que je suis venu, j’avais 7 ans, il y avait déjà les orques. J’aime beaucoup voir les dauphins et les tortues, mais ce que je préfère, ce sont les manchots. Je suis venu avec mes neveux et ma mère une dernière fois. Pour moi il y a beaucoup d’hypocrisie derrière la cause du bien-être animal. C’est la même chose pour les lions. Désormais, seuls ceux qui ont les moyens auront le privilège de voir ces animaux en vrai", déplore-t-il.
"Nous continuons à nous occuper des animaux"
A la fin de la représentation, des spectateurs s’approchent des soigneurs, pour leur exprimer leur compassion. "On vous souhaite bonne chance, bon courage. Qu’allez-vous devenir?"
"Il n’y aura plus de spectacle mais pour nous, ça ne changera pas beaucoup notre journée car nous continuons à nous occuper des animaux jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour eux, en espérant que tout se passe bien, car un transport peut être très éprouvant pour eux. On était préparé à cela car ça fait déjà un moment que nous savons que le parc va fermer. Il y a deux ans, ce devait déjà être notre dernière représentation. On attend notre lettre, ensuite, on verra", explique la jeune femme, visiblement touchée de susciter de sentiment de bienveillance.
Des souvenirs à prix sacrifiés
Un peu plus tard, les dauphins entrent en scène dans leur bassin, accompagnés de leur soigneuse. Facétieux, ils lancent à l’aide de leur nez de gros ballons qui finissent dans les gradins, sur les genoux des spectateurs installés au premier rang. Éclats de rire assurés.
A la boutique de souvenirs, toutes les peluches ont été vendues. Les clients peuvent se consoler avec des articles à prix sacrifié. Des poupées mannequins soigneuses à 9 euros, au lieu de 18 euros, "une achetée, une gratuite", des casquettes jaunes à 1,80 euro, au lieu de 6, des gourdes à tête de dauphin à 0,50 euro, des parapluies à -60%. Au rayon textile, il ne reste que des t-shirts pour tout-petits à - 70%. Des étiquettes annoncent: "promotion de fin d’année".
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