Se souvenir des inondations, pour mieux s’y préparer. Dans l'Aude cette initiative veut cultiver la mémoire des catastrophes

Se souvenir est crucial pour mieux s’adapter et se préparer aux inondations. Alors, le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières de l’Aude a posé 470 repères de crues sur les façades de maison, les ponts ou des monuments.

Laure de Charette - Midi Libre Publié le 28/05/2025 à 11:30, mis à jour le 28/05/2025 à 11:30
Plus de 470 repères de crue ont été posés par le SMMAR dans l'Aude sur des façades de maison, des ponts, des monuments, afin de matérialiser le niveau atteint par les plus hautes eaux connues dans les zones inondables. Photo Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières de l’Aude

Sur le bassin versant de l’Aude, de la Berre et du Rieu, les inondations sont un risque bien réel. Pourtant, une fois l’eau retirée, la mémoire collective s’estompe. Alors le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières de l’Aude a posé des repères de crue – plus de 470 au total, dont le dernier a été inauguré en présence d’élus du territoire en octobre dernier à Carcassonne – sur des façades de maisons, des ponts ou des monuments.

Ils marquent jusqu’où l’eau est montée et, donc, jusqu’où elle pourrait remonter.

Mais voilà: lors de transactions immobilières, certains propriétaires les arrachent délibérément, afin d'effacer les souvenirs douloureux associés à la vulnérabilité de leur bien.

"La mémoire des catastrophes doit être active"

D’où l’importance d’une politique active de transmission. Le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières de l’Aude a ainsi édité une plaquette explicative de la démarche à destination du grand public et une pour les enfants, organisé des visites guidées sur les repères de crue et même retrouvé, numérisé, imprimé et distribué le bulletin météo de la crue de… 1891. "On veut aussi sensibiliser les nouveaux arrivants", explique Isabelle Martinez.

"Pour que la mémoire des catastrophes favorise la résilience, elle doit être active", insiste Francisca Espinoza, docteure en sociologie et psychosociologie à l’université Paris-Cité et membre de l'Institut pour l'Histoire et la Mémoire des Catastrophes, dans un rapport réalisé pour la Fondation Croix-Rouge française.

Témoignages, vidéos, cartes postales, articles anciens: toutes les formes de récit contribuent à bâtir une culture du risque.

Une culture encore trop embryonnaire en France, selon Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut Conseil pour le Climat, qui estime que ce sujet reste un angle mort en France.

Essentiel travail d’entretien de la mémoire

Ce travail d’entretien de la mémoire compte pour éviter l’érosion du souvenir, surtout quand les catastrophes s’éloignent dans le temps. La loi Bachelot de 2003 impose la pose de repères de crues dans les zones inondables. Encore faut-il qu’ils soient vus, expliqués. Car comme le rappelle Isabelle Martinez, "savoir que le risque existe et s'en souvenir permet de mieux s'y préparer".

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