Martinique, Hawaï, Nouvelle-Calédonie ou encore Palaos… Depuis 2017 et les prémices de son action en faveur de la protection des océans, les Explorations de Monaco ont souvent privilégié les destinations lointaines et exotiques.
Cette année, et à raison de deux ou trois pays par an jusqu’en 2030, l’entité monégasque focalisera son attention sur la mer Méditerranée.
Mercredi 10 avril, lors d’un discours prononcé à la 2e conférence de la Décennie de l’Océan à Barcelone, le prince Albert II en a fait l’annonce officielle.
Les aires marines protégées en fil rouge
Bâtie autour du même triptyque que les précédentes explorations - diplomatie, science et médiation -, la première escale se déroulera en Grèce autour des aires marines protégées (AMP), le fil rouge choisi pour cette succession de missions en Méditerranée.
Plusieurs opérations et rencontres seront programmées avec des gestionnaires de site d’AMP et plusieurs sites seront visités, dont Alonissos et Zakynthos, à bord d’un bateau innovant combinant "expertise de la voile et gestion des énergies renouvelables".
Protéger 30% de la mer Méditerranée d’ici 2030
L’objectif chiffré est clair: qu’au moins 30 % des zones marines et côtières de cette immensité bleue de 2,5 millions de km² soient protégées et gérées de manière durable d’ici 2030, comme inscrit noir sur blanc dans le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.
"Grâce aux aires marines protégées, nous encourageons, étendons et améliorons l’utilisation plus durable des ressources marines car elles répondent à la fois aux besoins de la nature et à ceux des communautés qui vivent à leurs côtés", a déclaré le prince Albert II, précisant qu’actuellement, seulement 8% de la Méditerranée étaient protégés et que, de fait, l’objectif "sera particulièrement difficile à atteindre".
Sur le volet diplomatique, les "Missions Méditerranée" seront coordonnées avec des déplacements officiels du souverain lors de forums et événements internationaux traitant de la protection des océans et de la Méditerranée.
Sur le plan scientifique, il sera question de mettre "l’accent sur la surveillance des AMP, le soutien à une meilleure connaissance sur le terrain et la collecte de données pour la recherche", précise la Société des Explorations de Monaco.
Au fil des étapes, la médiation prendra une place prépondérante avec des programmes éducatifs, expositions et événements participatifs "pour engager les jeunes générations et promouvoir une vision partagée de la protection marine".
"La vérité est plus que jamais un combat"
Lors de cette Décennie de l’Océan, conduite par l’Unesco, le souverain monégasque a, de nouveau, martelé l’importance vitale de la science à l’heure de la désinformation.
"Ne nous y trompons pas: la vérité est plus que jamais un combat (...) Seule la science nous permettra de comprendre ce que nous réserve notre avenir, seule la science est capable de décrypter des signaux aussi infimes que quelques dixièmes de degrés de réchauffement ou quelques espèces microscopiques qui prolifèrent ou disparaissent. Cette Décennie représente une occasion unique de mieux gérer le monde et ses grands défis qui exigent vérité, sincérité, collégialité et responsabilité."
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