Lundi: jeux de mains
Le jour même où le Président américain traite son homologue russe de fou, où un bombardement tue neuf enfants à Gaza et où un illuminé fonce dans la foule à Liverpool, un seul sujet affole les réseaux sociaux : la main que Brigitte Macron a portée au visage de sa moitié à leur descente d’avion à Hanoï. La Première dame a-t-elle vraiment voulu frapper son garnement de mari ? S’agissait-il des « chamailleries » de deux époux taquins qui « décompressaient en chahutant », ainsi que le soutient la version officielle ? Simulaient-ils un de ces entraînements de boxe dont le chef de l’État raffole ? La toile s’enflamme, et l’Élysée réunit une cellule de crise pour contrer le scandale. Après l’épisode du Président cocaïnomane dans le train pour l’Ukraine il y a deux semaines, les « fadas », ainsi que les qualifie Emmanuel Macron, sont aux anges. Pendant ce temps, les ennemis de la France boivent du petit-lait. « C’était peut-être la main du Kremlin », ironise la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Pauvre France…
Mardi: esprit de revanche
En se rendant au Canada en dépit de sa maladie, en tenant à prononcer lui-même, fait rarissime, le discours de réouverture du Parlement rédigé par le cabinet du nouveau Premier ministre Mark Carney, le roi Charles III a accompli un acte extrêmement fort. Un acte de résistance au moment où ce pays du Commonwealth subit les assauts de Donald Trump, fermement décidé à faire du Canada le 51e État américain. En relayant ces mots vigoureux, en réaffirmant à Ottawa l’indépendance de cette monarchie constitutionnelle, le roi d’Angleterre a donné du baume au cœur à tout un peuple entré en résistance contre ce voisin américain vulgaire et méprisant. « Nous faisons tous bloc », nous confiait ce week-end un couple de médecins canadiens croisé à Monaco. « Nous boycottons tout ce qui vient des États-Unis et nous n’y mettons plus les pieds. Ceux qui passent encore la frontière voient leurs portables fouillés et restent parqués pendant des heures. Trump a fait de l’Amérique une dictature !"
Mercredi: retour sur investissement
Affaires et politique ne font décidément jamais bon ménage. Après quatre mois à la tête du Doge, le département à l’efficacité gouvernementale, Elon Musk jette l’éponge, assénant au passage ses premiers coups de griffe à Donald Trump. Faire le clown dans le Bureau ovale et transformer la pelouse de la Maison Blanche en concession automobile ne l’amuse plus. Depuis le début de l’année, l’homme le plus riche du monde a vu le cours de Tesla dévisser de 45 %, ses fusées Starship exploser comme des ballons de baudruche, et sa fortune fondre de 175 milliards de dollars. En termes de retour sur investissement, on a connu mieux.
Jeudi: piège de glace
Les images sont tellement effroyables qu’on a du mal à y croire. Dans le canton du Valais, en Suisse, il ne reste plus rien du village de Blatten, à 1 500 mètres d’altitude. Évacué à titre préventif, il a été totalement englouti par l’effondrement d’un glacier. Inédit, ce drame devrait nous faire prendre conscience de l’enjeu considérable de la fonte des glaces, de plus en plus rapide. D’après les experts, la moitié des 275 000 glaciers de la planète auront disparu d’ici la fin du siècle, entraînant des conséquences dramatiques pour deux milliards de personnes. Un village rayé de la carte aujourd’hui, demain une ville, peut-être même un pays : face à l’urgence de ce piège de glace, le monde semble regarder ailleurs.
Vendredi: lettre morte
Que va-t-il rester dans nos campagnes ? Après les écoles, les médecins et les distributeurs de billets, les boîtes aux lettres commencent à leur tour à déserter les villages. Ces réceptacles jaunes, indissociables du paysage des places, des rues et des hameaux des bourgs ruraux, disparaissent peu à peu, condamnés les uns après les autres par la logique implacable des tableaux Excel des financiers de La Poste. Confronté à la chute du volume du courrier, divisé par trois en sept ans, l’opérateur explique « faire évoluer son parc pour l’adapter aux usages de la population, en concertation avec les communes ». Une adaptation qui se traduit par la disparition d’un service et une concertation qui intervient parfois après le démontage de la fameuse boîte jaune. Des décisions qui soulèvent la colère et renforcent le sentiment d’abandon de toute une partie de la population.
Samedi: le combat d'un homme
Matinée émouvante à Pégomas, pour les 20 ans de l’association Adrien, qui œuvre sans relâche au service des enfants malades du cancer. Grâce au combat et à la volonté farouche d’un homme, René Molinès, dévasté par la mort de son propre fils en 2003, l’association a réussi à faire sortir de terre il y a deux ans la Maison d’Adrien, une structure unique en France, qui héberge le temps nécessaire aux traitements médicaux les familles confrontées à l’épreuve la plus difficile qui soit. Victoire magnifique contre les sceptiques et les jaloux, cette grande maison de famille apporte du soutien, de la joie et de l’espoir à ceux qui en ont le plus besoin. Une œuvre d’utilité publique
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