Edito

Par Lionel Paoli

Édito. Mort du pape François : la croix et la manière

Il croyait n’être que de passage. Le successeur de Benoît XVI aura finalement eu douze années pour creuser son sillon. Plus qu’il n’en fallait pour se faire haïr par l’extrême droite et détester par une frange épaisse de catholiques conservateurs.

Publié le 22/04/2025 à 06:50, mis à jour le 22/04/2025 à 07:33
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Le pape François est mort ce lundi à l'âge de 88 ans. Photo Bestimage

Il croyait n’être que de passage. "Cela durera deux ou trois ans, et puis… à la maison du Père", prophétisait Jorge Mario Bergoglio, peu après son élection au siège de Pierre sous le nom de François.

Le successeur de Benoît XVI aura finalement eu douze années pour creuser son sillon. Plus qu’il n’en fallait pour se faire haïr par l’extrême droite et détester par une frange épaisse de catholiques conservateurs.

À peine désigné par le conclave, l’évêque de Rome a secoué le bénitier. Il a envoyé valser les ors du Vatican pour prioriser l’installation de douches pour les sans-abri au pied de la colonnade du Bernin. Les pauvres ont été son combat et, au premier rang d’entre eux, les migrants. De Lampedusa à Ajaccio, de Manille à Marseille, il n’a cessé de dénoncer "la mondialisation de l’indifférence". Il a martelé son credo en n’épargnant ni les dirigeants européens "nantis", ni l’apprenti autocrate de la Maison-Blanche.

Libre de ses paroles comme de ses actes

Lorsque Jean Paul II soutenait Ronald Reagan, en guerre contre "l’empire du mal" soviétique, nul n’y trouvait à redire. Mais la croisade du cœur du pontife argentin a suscité des réactions indignées urbi et orbi. Jusqu’à ce conseiller de Donald Trump qui, en février dernier, invitait sèchement le Saint-Père à "se concentrer sur l’Église".

Le pape François ne se résume pas, pour autant, à cette image de prélat progressiste, chantre d’une société "multiculturelle". Que ce soit sur le mariage, la contraception ou l’IVG, il s’est toujours montré en phase avec la sévère doctrine catholique. Libre de ses paroles et de ses actes.

C’est cela, sans doute, que l’on retiendra de lui. Une voix inclassable qui portait au-delà du cercle des fidèles et qui, demain, manquera autant à ceux qui croient au Christ qu’à ceux qui s’efforcent encore de croire en l’humanité.

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