"Les grandes discussions commerciales en Europe entre les Etats-Unis et la Chine se sont TRES BIEN déroulées.(...) Un accord a aussi été trouvé sur une +certaine+ entreprise que les jeunes de notre pays veulent vraiment garder. Ils seront vraiment très heureux", s'est félicité le président Trump sur son réseau Truth Social.
"Je vais parler avec le président Xi vendredi", a ajouté Donald Trump, au terme de discussions entre des délégations des deux pays à Madrid.
Selon le secrétaire au Trésor des États-Unis Scott Bessent, présent à Madrid, le protocole entre Chine et Etats-Unis prévoit que la plateforme ait un propriétaire américain, mais il n'a pas communiqué davantage sur un accord entre "deux entités privées".
"Le cadre vise à transférer la propriété sous contrôle des États-Unis. Mais encore une fois, je ne vais pas anticiper l'appel des dirigeants prévu vendredi", a-t-il expliqué.
Côté chinois, le représentant pour le commerce international, Li Chenggang, cité par la chaîne publique CCTV, a fait état d'un "consenus sur un cadre général" concernant TikTok.
Le réseau social est au c?ur d'un différend entre les deux pays depuis plusieurs mois. Washington demandait à ce que TikTok soit vendu d'ici le 17 septembre à un propriétaire non chinois, sous peine d'être interdit aux Etats-Unis.
En vertu d'une loi votée au Congrès en 2024, TikTok est en principe sous le coup d'une interdiction aux Etats-Unis, sauf si sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, en abandonne le contrôle.
La date limite, initialement fixée au 19 janvier, a déjà été repoussée à trois reprises par le président Trump.
Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d'utilisateurs de TikTok aux Etats-Unis ou ne soient en mesure d'influencer l'opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social, même si aucun élément n'a jamais été produit pour justifier ces craintes.
De nouvelle négociations en vue
La cession nécessite le feu vert de la société ByteDance mais aussi des autorités chinoises, qui n'avaient, ni l'une, ni les autres, validé jusqu'à présent l'idée même d'une vente.
Aucun détail du schéma de cession n'a été révélé lundi par les autorités américaines ou chinoises. Sollicité par l'AFP, TikTok n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Outre l'actionnariat de TikTok, se pose la question de la propriété de l'algorithme qui a fait le succès du réseau social aux plus de 170 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis.
Entamées dimanche, les négociations entre la Chine et les Etats-Unis se tenaient à Madrid, au siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, après un cycle de discussions menées à Genève, Stockholm et Londres.
Les délégations étaient dirigées, d'une part, par Scott Bessent et, d'autre part, par le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, qui ne s'est pas exprimé à l'issue des discussions lundi.
"Nous avons eu de très bonnes discussions", a estimé Scott Bessent à l'issue de la deuxième journée des pourparlers, précisant que ces échanges s'étaient concentrés sur TikTok et que de nouvelles négociations se tiendraient, ailleurs, dans environ un mois.
Signe que les tensions ne sont pas apaisées entre les deux géants, Pékin a accusé lundi le géant américain des puces électroniques Nvidia d'avoir violé ses lois anti-monopole et annoncé une "enquête approfondie", sans plus de précisions.
Cette annonce survient en outre après le lancement par la Chine au cours du week-end d'enquêtes dans le secteur des semi-conducteurs aux États-Unis.
La Chine "défendra résolument ses intérêts nationaux ainsi que les droits et intérêts légitimes des entreprises à capitaux chinois à l'étranger", a averti lundi He Lifeng au cours des négociations, selon l'agence officielle Chine nouvelle.
Les tensions commerciales entre Pékin et Washington ont connu des hauts et des bas en 2025, les deux pays se lançant dans l'augmentation répétée de leurs tarifs douaniers respectifs.
En mai, Washington et Pékin ont conclu un accord abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en République populaire.
En août, les deux pays ont décidé de reporter de 90 jours l'entrée en vigueur de nouvelles hausses de leurs droits de douane respectifs, prolongeant ainsi la trêve commerciale jusqu'au 10 novembre.
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