Pourquoi (et comment) triche-t-on aux jeux? Réponse avec les experts du Festival des Jeux à Cannes

Durant le Festival international des jeux de Cannes, qui se termine aujourd’hui, on teste des jeux. On peut aussi assister à des conférences. L’une d’elles portait sur un phénomène vieux comme le monde...

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Jimmy Boursicot Publié le 02/03/2025 à 16:00, mis à jour le 02/03/2025 à 16:00
Les raisons de truander peuvent varier. Certains le font par pur intérêt personnel, histoire de s’imposer, en en sachant que leurs ruses ne seront pas détectées ou répréhensibles. D’autres le font pour amuser la galerie et créer du lien social. Photo Patrice Lapoirie

Baratiner, blouser, mystifier, piper, truander... En un mot comme en cent, dès qu’il y a jeu, il y a potentiellement triche. Dans les allées du Festival international des jeux (FIJ), organisé pour la 38e fois au Palais des festivals de Cannes, on en a vu, des filous, s’ajouter des points en douce, faire avancer indûment leur pion de quelques cases ou laisser traîner le regard sur les cartes du voisin. Dans le programme des quatorze conférences proposées au FIJ, l’une d’elles s’est penchée avec sérieux, et une dose d’humour, sur le dossier. Cédric Gueyraud, docteur en science de l’éducation et gérant du Centre national de formation aux métiers du jeu et jouet (FM2J), et Timothé Roux, responsable du secteur conception, édition, vente au sein de la même institution, ont choisi un titre, La triche entre égoïsme et altruisme, suscitant une certaine curiosité. Parce qu’on fond, on peut se poser la question: à quoi bon tricher?

Un signalement social, positif ou négatif

Pour tenter de répondre, les deux intervenants ont pioché dans les travaux de Lawrence Kohlberg datant de 1958, portant sur les étapes du développement moral. Trois stades figurent dans la pyramide imaginée par ce psychologue américain. La plupart des adultes figurent au stade conventionnel. Leur idée sera de se conformer aux règles et aux attentes de la société.

 

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Les "enfants de moins de 9 ans, quelques adolescents et de nombreux délinquants " auront tendance à correspondre au stade pré-conventionnel, entretenant un rapport égocentrique aux règles et peu de considération pour les attentes extérieures. Le stade post-conventionnel, lui, rassemble "une minorité d’adultes" qui "comprend et accepte les règles en lien avec des principes moraux", "mais en cas de contradiction avec ses valeurs, il jugera plutôt d’après ses principes", nous disent les deux conférenciers.

Quelques techniques pour la route

Les raisons de truander peuvent varier. Certains le font par pur intérêt personnel, histoire de s’imposer, en en sachant que leurs ruses ne seront pas détectées ou répréhensibles. D’autres le font pour amuser la galerie et créer du lien social. Tandisque ce levier peut aussi être utilisé par certains joueurs pour rétablir un équilibre entre les participants dans la partie, la volonté de transgresser les règles étant possiblement collective.

À la fin de leur conférence, Timothé Roux et Cédric Gueyraud ont fait preuve de compassion à l’égard des tricheurs compulsifs. Le duo s’est même permis de distiller quatre conseils fondamentaux à ceux qui voudraient les imiter.

Premièrement, il est indispensable "d’évaluer avec précision ses chances de réussite et ses risques d’échecs". Ensuite, il faut "expertiser le comportement et les prédispositions de ses partenaires de jeu ". Sans oublier de "prévoir les réactions des autres joueurs", pouvant aller de la déception à l’amusement, en passant par la colère. Enfin, il est recommandé de "maîtriser les règles du jeu, de sorte à pouvoir les contourner". Tout un art.

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