1.000m de descente, 40km/h, ouverture à Noël... Ce que l'on sait du projet de luge quatre saisons dans cette station des Alpes-Maritimes

Les fans de glisse et de sensations fortes en plein air devraient apprécier la nouvelle. Les défenseurs de l’environnement et de la biodiversité peut-être un peu moins. Mais le projet, dans les cartons depuis 2020, est désormais officiellement acté: une luge quatre saisons va ouvrir en décembre prochain à Gréolières!

Jusqu’à 40km/h

L’équipement ludique sera implanté sous le télésiège des Huskies, ce qui évite d’empiéter sur le domaine skiable. Avec des rails surélevés à un mètre du sol et presque 1km de descente, l’expérience promet d’être follement intense pour petits et grands. On y embarquera seul ou à deux pour grimper d’abord les 200mètres de dénivelé avant de s’élancer, munis de frein tout de même, pour une glissade qui pourra atteindre une vitesse de 40km/h. Cheveux au vent. Ou en bonnet de ski. Car la future luge quatre saisons, première structure de ce type dans les Alpes-Maritimes, fonctionnera l’été mais également l’hiver. Seul inconnue pour l’heure: le tarif qui n’a pas encore été déterminé.

Attractivité nouvelle

Ce que l’on sait, c’est que le chantier assuré par l’entreprise Caratech va débuter en juin pour une mise en service fin décembre prochain. Un joli cadeau de Noël pour les amateurs. Car l’ouvrage de loisirs va coûter 3 millions d’euros. Un investissement réparti entre le Conseil départemental (1,1 million d’euros), l’État (700.000 euros), la Région Sud (600.000 euros) et le Syndicat Mixte Gréolières L’Audibergue (600.000 euros).

Pour l’exploitant des stations du haut pays grassois, cette luge incarne le fer de lance de sa transition économique et touristique, indispensable face au manque d’enneigement devenu chronique ces dernières années. "Le résultat net d’exploitation du SMGA est passé de 1,9 million d’euros en 2009 à 500.000 euros en 2025. Depuis 2003, nous avons enlevé quatre remontées mécaniques à Gréolières. Il nous faut une attractivité nouvelle demain" explique Marc Malfatto, maire de Gréolières.

" Sans l’aide du Département, on ne bouclait pas ce projet qui participe à la diversification des activités autour de la famille et des sports de plein air. Merci aussi au sous-préfet Jean-Claude Geney qui a permis d’aligner les positions de l’État", souligne Jérôme Viaud, maire de Grasse et président du SMGA.

Compensations pour la vipère d’Orsini

Car en plus des contraintes financières, le dossier a fini par venir à bout de freins réglementaires, liés à la protection d’une espèce protégée: la vipère d’Orsini. Entre nécessité de développement économique et protection de l’environnement, cette espèce, classée comme en danger par la Convention de Washington de 1973, n’a pas fait le poids.

Au terme de plus de deux ans d’échanges, l’arrêté ministériel de dérogation à cette réglementation de protection, a été obtenu. Non sans mesures compensatoires en vue d’une (tentative de) préservation de la biodiversité du site pour un montant de 624.000 euros. Exemples? "Nous allons installer des vipéroducs qui permettront à l’espèce de passer sous les rails. L’abattage d’une forêt de pins de 15 hectares compense aussi en termes d’habitat. Il n’y aura pas d’entretien des pistes pendant la reproduction de la vipère, soit jusqu’à mi-octobre", souligne Jérémy Capellero, directeur par intérim du SMGA.

En attendant l’accès à la future luge, le bike park de la Moulière ouvrira le 29 mai pour les amateurs de descente en VTT...