"Il y aura du rire, du spectaculaire et de la bienveillance": rencontre avec Raphaëlle Doublier, la première femme à faire un show d'hypnose à Monaco

Elle s’apprête à devenir la première femme à monter sur scène à Monaco pour un spectacle d’hypnose. Raphaëlle Doublier est praticienne en hypnose à Cap-d’Ail, à l’entrée de la Principauté. "Et non hypnothérapeute, nous ne sommes pas des thérapeutes. Le thérapeute est dans le soin, nous, dans le bien-être." Samedi, elle donnera une représentation au théâtre des variétés pour le 11e gala monégasque de l’Arche du cœur. Mais en attendant de monter sur scène pour la première fois (dans le cadre d’un spectacle d’hypnose), la quinquagénaire, native de Nice, reçoit quasi-quotidiennement une clientèle très variée (sportifs, dirigeants, salariés…) dans son cabinet… où trônent dans un grand vase les paquets de cigarettes abandonnés par les individus venus consulter.

"J’ai choisi d’apprendre et d’appliquer la méthode d’hypnose dite flash intégrative car elle est orientée vers les résultats. Vous rentrez dans un certain état lors de la séance et ressortez dans un état plus positif. Il y a un changement immédiat", explique la praticienne - garantissant le secret professionnel - qui va ainsi agir sur des pathologies telles que la dépendance au tabac, les phobies, les troubles du sommeil ou d’autres situations comme la gestion du stress et la confiance en soi. Son adage? "Chez Raphaëlle Doublier, venez tout oublier." Et pour faire tout oublier, la Cap-d’Ailloise, membre des femmes leaders mondiales Monaco - qui n’était prédestinée en rien à ce métier et qui évoluait dans le secteur de la musique - a travaillé "son don" pour la discipline.

Un CV long comme le bras

"J’ai un parcours très original. Je sors du lycée Albert-Ier, j’ai fait toute ma scolarité musicale à Monaco. J’ai fait mon Deug et ma licence à Nice et je suis allée jusqu’au doctorat de musicologie à La Sorbonne", introduit celle également auréolée d’un prix de basson de l’académie de Monaco puis du conservatoire de Paris.

"J’ai ensuite été fonctionnaire, enseignante pour l’Éducation nationale et formatrice. Mais j’avais fait le tour et je voulais continuer ma passion autrement. Alors je suis partie trois ans à l’hôpital La Chartreuse de Dijon pour faire de la musicothérapie. Mais ça ne me correspondait pas vraiment à 100% donc j’ai enchaîné les stages, j’en ai fait un d’hypnose, et ça a été la métamorphose. La transe et l’hypnose ont été une révélation", développe-t-elle davantage. C’est à ce moment-là que Raphaëlle Doublier, il y a de ça une dizaine d’années, décide d’entamer une formation à l’institut européen d’hypnose intégrative à Nice.

Testée et approuvée, même par les clients réfractaires

"On va y apprendre l’histoire de la discipline, les techniques, comment rendre quelqu’un sous hypnose. On apprend et met en place des protocoles, des façons de traiter les personnes pour les amener au bien-être. Et on valide des modules [pour engranger des compétences supplémentaires dans la discipline, NDLR] durant la formation. Moi, je les ai tous passés, car j’ai un appétit gourmand du savoir et que je voulais varier ma clientèle", assure celle qui revendique sa rigueur et son excellence dans le domaine.

Puis, il y a huit ans, la consécration: l’ouverture de son cabinet à Cap-d’Ail. Ravie, elle a même réussi, avec sa bienveillance et son ouverture d’esprit, à convertir des réticents à l’hypnose.

"J’avais reçu un monsieur qui devait arrêter le tabac à cause de sa santé et qui m’avait été envoyé par sa nièce. Il ne croyait pas du tout en l’hypnose mais était venu pour faire plaisir à sa famille. Il avait tout essayé me disait-il face au tabac… eh bien à mon contact, il a arrêté de fumer", relate amusée la praticienne. Samedi, elle sortira de son cabinet pour partir à la rencontre d’un autre type de clientèle: le public. "Le show sera interactif avec les spectateurs. C’est primordial pour moi. Je vais présenter mon art, raconter une histoire qui présente mon travail. Le début du spectacle sera comme une aventure sur un bateau qui symbolise notre vie. Parfois, nous naviguons dans des eaux calmes, parfois, à travers les tempêtes de la vie. Et évidemment, il y aura du rire, du spectaculaire… mais je suis dans la bienveillance, il n’y aura pas de ridicule, pas d’humiliation, tout sera fait dans le respect et la joie de vivre."