"Astro, le petit robot" renaît grâce à la société monégasque Shibuya Productions
La société monégasque vient d’annoncer sa collaboration avec Method Animation pour la super production d’une série d’animations de 52 épisodes sur l’iconique personnage de manga japonais.
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Thibaut ParatPublié le 16/06/2022 à 18:00, mis à jour le 16/06/2022 à 18:03
Astro, le petit robot, devenu Astro Boy lors de son adaptation en série d’animationPhoto Tezuka Productions
"Astro Boy, c’est cent millions de mangas dans le monde. Si l’on devait faire un comparatif, c’est le Tintin du Japon."
À l’évocation du petit robot, né de l’imagination et du coup de crayon affûté d’Osamu Tezuka dans les années cinquante, Cédric Biscay ne peut dissimuler sa passion débordante pour le sujet.
L’enthousiasme redouble quand le patron de Shibuya Productions, société monégasque de divertissement, nous dévoile le dernier projet en date concernant ce personnage iconique de la bande dessinée japonaise et, plus largement, de la pop culture.
"On va coproduire une série d’animations, Astro Boy Reboot, de 52 épisodes de 26 minutes pour fin 2024. On reprend tout, avec une nouvelle histoire, une nouvelle réalisation et de nouvelles techniques puisqu’on sera sur de la 3D", détaille cet éternel amoureux du pays du Soleil-Levant, pour l’instant discret sur le futur support de diffusion.
Officialisé ce jeudi 16 mars 2022, lors du Festival international du film d’animation à Annecy, ce projet à 20 millions d’euros est également porté par Method Animation, un poids lourd de la production audiovisuelle et cinématographique à qui l’on doit, entre autres, Iron Man, Le Petit Prince ou encore Miraculous: Les Aventures de Ladybug et Chat Noir.
Thomas Astruc, à qui l’on doit la création de ce duo de super-héros à succès, sera à la réalisation d’Astro Boy Reboot.
Voici l’affiche officielle de la série d’animations de 52 épisodes, Astro Boy Reboot, dont la diffusion est estimée pour la fin 2024.Photo Shibuya Productions, Method Animation, Tezuka Productions.
Une histoire de confiance
Comment Shibuya Productions, Petit Poucet mais valeur montante dans le milieu, se retrouve dans cette production pesant plus de 20 millions d’euros? Tout est une question de confiance, établie sur le long terme, selon Cédric Biscay.
"Cela fait deux décennies que je travaille avec le Japon, dont 15 ans avec Tezuka Productions, l’entreprise qui a les droits de la version originale d’Astro Boy. Hormis les très grands studios internationaux, on ne devrait pas être en mesure d’obtenir une licence de ce calibre, explique-t-il. Mais on a récupéré ces droits. On est un peu les gardiens du temple qui s’assurent que l’œuvre de l’auteur est respectée. On aura un œil sur le scénario, la représentation graphique, et l’on fera le lien avec Tezuka Productions. Les ayants droit ont tout validé concernant cet Astro Boy Reboot."
L’image du petit robot qui a bercé des générations entières, sur le papier puis à la télévision, ne risque donc pas d’être écornée. Les grands thèmes jadis dépeints par le Dieu du Manga seront abordés dans cette série.
"Les bouleversements technologiques amorcés par l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux ainsi que leur impact néfaste sur l’homme, la ségrégation sous toutes ses formes et les rapports de domination qui en découlent, ou encore la destruction de l’environnement par l’être humain", liste Cédric Biscay.
Une responsabilité envers le créateur, et naturellement les fans, que ce passionné prend à cœur.
Le mot de Thomas Astruc, réalisateur de la série
"Je n’ai pas les mots pour exprimer à quel point Osamu Tezuka a influencé ma vie et mon travail. Astro Boy est une série culte qui a anticipé l’avenir comme aucune autre œuvre ne l’a fait. Compte tenu du monde pour le moins étranger dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin du retour d’Astro Boy!"
Un robot qui fait le bien
Œuvre du Japonais Osamu Tezuka amorcée en 1952, Astro, le petit robot– devenu Astro Boy lors de son adaptation en série d’animation– conte l’histoire d’un robot fabriqué par le Docteur Tenma, chef du Ministère de la Science, pour remplacer son fils, Tobio, disparu dans un accident.
Il le dote alors de pouvoirs extraordinaires, en l’occurrence une force colossale et la capacité de se mouvoir dans les airs.
Prenant conscience que cette présence technologique ne saurait combler le vide laissé par son défunt fils, le savant abandonne alors Astro à un directeur de cirque guère scrupuleux.
Sauvé puis éduqué par un affable professeur, lequel œuvre pour une harmonie entre humains et robots et une meilleure intégration de ces derniers dans la société, Astro va endosser le statut de super-héros pour combattre le mal, le crime et toutes formes d’injustice.
Dans les 23 volumes, publiés jusqu’en 1968, le petit robot sera confronté à bon nombre d’ennemis: des extraterrestres, des envahisseurs mais aussi des robots nourris par une haine tenace envers le genre humain.
Avec ce personnage phare, celui qu’on surnomme "le Dieu du manga", a vendu pas moins de 100 millions d’exemplaires.
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