Menaces, ripostes, l'appel de Macron à libérer les détenus Français... On fait le point sur le conflit Iran-Israël, ce samedi soir
Israël et l'Iran poursuivent samedi leurs échanges de frappes, déclenchés par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens lancée vendredi.
La rédactionPublié le 14/06/2025 à 22:30, mis à jour le 16/06/2025 à 10:04
Les dommages causés par la riposte d'Israël à TéhéranPhoto: AFP
Israël a mené samedi de nouvelles frappes en Iran, après que Téhéran a riposté par des tirs de missiles balistiques à son attaque massive lancée la veille contre des sites militaires et nucléaires iraniens.
L'armée israélienne a déclaré samedi soir mener des frappes aériennes sur Téhéran, tout en s'efforçant d'intercepter des missiles tirés d'Iran vers Israël. "Alors que (les forces israéliennes) sont en action pour intercepter des missiles tirés d'Iran, l'armée de l'Air [...] frappe actuellement des cibles militaires à Téhéran", indique un communiqué militaire publié vers 23H10 (20H10 GMT).
De son côté, l'Iran a annoncé tirer une nouvelle salve de missiles sur Israël en représailles à des frappes contre son territoire depuis vendredi qui font craindre une escalade entre les deux pays ennemis. "Une nouvelle vague de l'opération Promesse honnête 3 a commencé", a indiqué la télévision d'Etat, en référence au nom choisi lors de la toute première frappe iranienne contre le territoire israélien l'an dernier.
L'armée israélienne va frapper "tous les sites du régime" iranien et a infligé un "coup réel au programme" nucléaire de Téhéran, a affirmé samedi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lequel l'opération doit durer.
L'armée israélienne a affirmé avoir la maîtrise du ciel "dans tout l'ouest de l'Iran, jusqu'à Téhéran", que le ministre de la Défense, Israël Katz, a menacé de "brûler" si l'Iran continue de riposter.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a lui averti d'une riposte "plus forte" en cas de poursuite de l'attaque israélienne, qualifiée par Téhéran de "déclaration de guerre". Les frappes israéliennes ont fait au moins 78 morts, et plus de 320 blessés, "en majorité des civils", selon un bilan officiel iranien, et tué les plus hauts gradés du pays.
L'Iran a riposté en tirant vendredi et samedi matin des dizaines de missiles balistiques contre Israël dont certains ont atteint le territoire, faisant trois morts. Voici ce que l'on sait des hostilités en cours:
Les cibles d'Israël
Les premières frappes israéliennes lancées vendredi avant l'aube par 200 avions contre une centaine de cibles, ont visé des installations militaires et nucléaires, dont l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran.
Une usine de conversion d'uranium à Ispahan (centre) a été "démantelée" selon l'armée israélienne.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que les installations en surface du site de Natanz, largement souterrain, avaient été "détruites", mais qu'"aucune augmentation des niveaux de radiation" n'avait été observée.
Sur le site nucléaire de Fordo, au sud de Téhéran, l'Iran a confirmé des dégâts mineurs. Israël a également frappé deux bases militaires dans le nord-ouest, et affirmé avoir "démantelé" celle de Tabriz (nord). Les raids sur la capitale ont visé des immeubles résidentiels et le quartier général des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Au moins deux dirigeants des Gardiens ont été tués, leur chef, le général Hossein Salami, et celui de la force aérospatiale de ce corps, le général Amirali Hadjizadeh. Le chef d'état-major iranien, le général Mohammed Bagheri, a également péri.
La télévision d'Etat a rapporté samedi la mort du général Gholamreza Mehrabi, adjoint au renseignement de l'état-major des forces armées, et du général Mehdi Rabbani, adjoint aux opérations.
Neuf scientifiques du programme nucléaire iranien ont aussi été tués. L'armée israélienne a dit samedi avoir tué plus de 20 commandants dans la haute hiérarchie des forces de sécurité iraniennes. Des médias iraniens ont ensuite rapporté une "puissante explosion" dans une raffinerie après une attaque de drone israélien.
L'armée israélienne a aussi affirmé avoir frappé une installation souterraine de lancement de missiles à Khorramabad, dans l'ouest de l'Iran, dans laquelle étaient stockés des missiles sol-sol et missiles de croisière. "Il s'agit d'un site important qui a même figuré dans une vidéo de propagande du régime iranien par le passé", a déclaré à des journalistes le porte-parole de l'armée israélienne, le général de brigade Effie Defrin, semblant faire référence à des images diffusées en début d'année par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, montrant ce qu'ils présentaient comme une nouvelle installation de missiles souterrains.
"Elle a été frappée et les hauts responsables qui y étaient associés ont également été éliminés", a ajouté le général Defrin, soulignant que des dizaines d'autres sites de missiles avaient "également été détruits". L'armée a affirmé que le site abritait "des tunnels de stockage pour des missiles sol-sol et des missiles de croisière, ainsi que de multiples rampes de lancement".
La riposte iranienne
L'Iran -dont le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d'un sort "douloureux"- a affirmé cibler "des dizaines" de bases et infrastructures militaires. Israël a dit avoir été visé par plusieurs salves de dizaines de missiles balistiques iraniens, et des dizaines de drones.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a promis samedi une riposte "plus forte" si Israël poursuivait ses frappes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu disant vouloir frapper "tous les sites du régime", au deuxième jour d'une attaque sans précédent contre la République islamique.
Les secours ont recensé trois morts et des dizaines de blessés, et l'armée israélienne a fait état de sept soldats légèrement blessés par un impact de missile. Dans la région de Tel-Aviv, un immeuble a été touché par un missile. L'état d'urgence a été déclaré en Israël, où des réservistes ont été déployés, et l'espace aérien fermé.
L'espace aérien de l'Iran est fermé jusqu'à nouvel ordre. L'Iran a aussi accusé Israël de précipiter le Moyen-Orient dans un "dangereux cycle de violence" au deuxième jour d'attaques israéliennes contre le territoire iranien.
"Cette agression pousse la région dans un dangereux cycle de violence", a estimé le chef de la diplomatie Abbas Araghchi lors d'un appel avec son homologue chinois, Wang Yi. "L'Iran a répondu et répondra de manière ferme aux actions barbares du régime sioniste", a déclaré M. Araghchi, selon des propos rapportés par son ministère.
Ce samedi soir, l'Iran a activé sa défense anti-aérienne"contre des cibles hostiles" à Téhéran ainsi que six provinces sur les 31 que compte le pays, ont rapporté les médias locaux, au deuxième jour de frappes israéliennes contre le territoire iranien.
La défense anti-aérienne "a commencé ses activités contre des cibles hostiles" à Téhéran, ainsi que dans les provinces d'Hormozgan (sud), Kermanshah (ouest), Qom (centre), Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), Lorestan (ouest), et Khouzestan (sud-ouest), ont indiqué l'agence Tasnim et la télévision d'Etat. L'agence de presse Fars a pour sa part publié des images de ce qu'elle présente comme étant la "destruction de deux aéronefs israéliens à Téhéran".
Le rôle des Etats-Unis
Le président américain, Donald Trump, a affirmé avoir été prévenu de l'opération israélienne, qu'il a qualifiée d'"excellente". Alors que son pays a engagé en avril des négociations indirectes avec Téhéran sur son programme nucléaire, il a exhorté l'Iran à "conclure un accord avant qu'il ne reste plus rien".
Il a assuré que les Etats-Unis étaient prêts à se défendre et à défendre Israël si l'Iran ripostait. Jeudi, M. Trump avait pourtant publiquement appelé Israël à ne pas frapper l'Iran, estimant qu'un accord restait en vue sur son programme nucléaire.
Son secrétaire d'Etat, Marco Rubio, a déclaré que Washington n'était pas impliqué dans l'attaque israélienne. Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient, en cas de conflit.
Londres envoie des avions de chasse au Moyen-Orient
La Grande-Bretagne déploie des "ressources" au Moyen-Orient, dont des avions de chasse, en plein conflit entre l'Iran et Israël, a déclaré samedi le Premier ministre britannique Keir Starmer.
"Nous déployons des ressources dans la région, y compris des avions de chasse, et ce dans le cadre d'un soutien d'urgence", a indiqué M. Starmer à des journalistes à bord de l'avion qui l'emmenait au Canada pour le sommet du G7.
M. Starmer a fait savoir qu'il s'était entretenu avec le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu depuis qu'Israël a lancé, vendredi, une attaque d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, frappant des cibles militaires et nucléaires.
En France, Emmanuel Macron appelle à la libération des Français détenus
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu samedi avec le président iranien Massoud Pezeshkian, lui demandant de "revenir rapidement à la table des négociations" sur le nucléaire, et l'exhortant à ce que les Français "en Iran et dans la région ne soient en aucun cas visés". "Mon premier message a été d'exiger la libération immédiate de nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris, otages du régime iranien dans des conditions inacceptables depuis plus de trois ans", a ajouté le président français sur X.
"Face au risque majeur de déstabilisation pour toute la région, j'ai demandé à ce que nos emprises et nos ressortissants en Iran et dans la région ne soient en aucun cas visés. J'ai également appelé à la plus grande retenue pour éviter l'escalade", écrit Emmanuel Macron. "La question du nucléaire iranien est grave: elle doit être réglée par la négociation", a-t-il répété après avoir déjà appelé à la "reprise du dialogue" la veille. "J'ai donc invité le Président Pezeshkian à revenir rapidement à la table des négociations pour parvenir à un accord, seul chemin possible pour désamorcer la situation."
Jerusalem, ce 14 juin. Photo: AFP .
Le contexte
Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, voit dans le programme nucléaire iranien une menace existentielle, dont M. Netanyahu prône "l'élimination".
Les Occidentaux et Israël accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément, assurant que son programme nucléaire est uniquement à usage civil.
Israël avait appelé jeudi la communauté internationale à "une réponse décisive" après l'adoption par l'AIEA d'une résolution condamnant Téhéran pour non-respect de ses obligations nucléaires.
Le médiateur omanais a annoncé que les pourparlers sur le nucléaire prévus dimanche entre l'Iran et les Etats-Unis n'auront pas lieu, après que l'Iran a estimé qu'il n'y avait "pas de sens" à poursuivre à ce stade ces négociations.
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires