Pas besoin d’être une armée pour faire un boucan d’enfer. Une voix, une guitare, une batterie, et roulez jeunesse. Avant Warren Mutton et K20 Grosmolard, d’autres ont éprouvé la formule avec succès. On pense aux Black Keys ou aux White Stripes.
Les deux Nantais de Ko Ko Mo, croisés fin janvier, juste avant leur montée sur la scène du Théâtre Debussy de Cannes, pendant le Midem (Marché international du disque et de l’industrie musicale), n’ont pas encore la stature de leurs glorieux aînés.
Mais dans l’Hexagone, en l’espace d’une décennie marquée par la sortie de quatre albums et des centaines de concerts, Ko Ko Mo a réussi à se faire sa place.
"Même si le rock n’est plus trop mainstream et ne passe plus trop en radio, on voit bien que le public est toujours là. Et il y a toutes les générations. Parfois, quand on sort de scène, des petits viennent nous dire qu’ils se sont mis à jouer d’un instrument après nous avoir découverts. Ça, c’est mortel", nous glisse Warren, chanteur au timbre androgyne et guitariste de Ko Ko Mo, un nom de groupe adopté en hommage au bluesman James "Kokomo" Arnold.
Un son plus défini
Dans la musique du tandem, on entend du rock, du folk et même une pointe d’électro. Le tout allié à une esthétique évoquant souvent l’une de leurs plus grandes influences, Led Zeppelin.
"Ce côté-là ressort souvent quand on parle de nous. Mais on ne cherche pas à faire dans le revival, on essaye toujours d’avoir notre patte, sans trop se poser de questions. On n’est pas forcément 100% rockeurs dans l’âme. Et au fil du temps, on a aussi osé proposer des morceaux plus acoustiques, par exemple", explique K20, batteur et choriste.
Striped, le quatrième album des deux amis sorti en octobre dernier, leur a fait franchir un cap. "On a été un peu plus loin que sur le précédent (« Need Some Mo’", 2022). Ce disque, on l’a créé à deux musicalement, mais dans le processus de réalisation, on était à quatre, ça nous a vraiment aidés. Jusqu’à présent, on se projetait aussi beaucoup sur la manière dont les morceaux sonneraient en live pendant qu’on enregistrait. Cette fois, on a fonctionné différemment", poursuit K20, 47 ans, soit 17 ans de plus que Warren.
Assez rares dans le Sud-Est
Sur sa lancée, Ko Ko Mo espère bien exploiter Striped "le plus possible en tournée, pendant deux ou trois ans, que ce soit en France ou à l’international", indique Warren.
Tout porte à croire que le public suivra ceux qui ont vu leur nom accroché en rouge sur la façade de l’Olympia, en décembre dernier, après avoir notamment assuré les premières parties de Jack White, -M-, Shaka Ponk, Rival Sons ou Royal Republic.
"L’Olympia, c’était magique, vraiment. Il s’est passé un truc, on se sentait portés par une sorte d’énergie mystique", assurent les deux artistes, qui avaient pu compter sur le soutien moral et financier de leurs fans après l’incendie ayant ravagé leur tour bus, en juillet 2023.
Dans "notre" Sud, où il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de se produire avant une date marseillaise l’an dernier et donc le Midem en janvier, Ko Ko Mo tentera de rallier de nouvelles têtes à sa cause, à coups de riffs bien sentis.
>> Samedi 12 avril, à 19h30 au Mas d’hiver à Puget-sur-Argens. 30 euros. lemas-concert.com
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