"Je ne veux pas que mon fils soit un oublié": la maman de Rayane, tué de 10 coups de couteau à Juan-les-Pins, prend la parole un an après
La maman de Rayane, tué de 10 coups de couteau dans une rixe à la Pinède de Juan-les-Pins le 1er septembre 2024 sort du silence, un an après, pour raconter ce qu’il s’est passé. La dispute avait éclaté à cause d’une cigarette
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Emilie Moulin / emoulin@nicematin.frPublié le 14/09/2025 à 06:00, mis à jour le 14/09/2025 à 06:00
Le jour de l’anniversaire de la mort de son fils, la maman de Rayane a souhaité rencontrer Nice-Matin pour sortir du silence.DR
"Si je ne parle pas, on va l’oublier. Et je ne veux pas que mon fils soit un oublié." Il lui a fallu du temps pour encaisser. Trouver la force de parler. Mais le jour de l’anniversaire de la mort de son fils, la maman de Rayane a souhaité rencontrer Nice-Matin pour sortir du silence: "Je n’en peux plus d’entendre des bêtises et des rumeurs sur mon fils, je veux raconter ce qu’il s’est passé pour faire taire tout ça."
Le 1er septembre 2024, vers 5 heures du matin, son fils de 20 ans a été tué de dix coups de couteau dans la Pinède, à Juan-les-Pins. La rixe aurait éclaté à cause d’une cigarette. Le lendemain, l’autel érigé par sa famille sur les lieux du crime a été brûlé et saccagé. Par qui et pourquoi?
"Ils l’ont massacré à plusieurs"
"J’ai passé des heures à regarder les vidéos et à parler à tout le monde à Juan-les-Pins pour comprendre, entame la maman. Mon fils m’a demandé une cigarette mais je n’en avais plus, donc il est sorti pour aller en chercher une. Il a demandé à deux frères de 24 et 28 ans qui traînaient à la Pinède. Une dispute a éclaté et ils l’ont frappé. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais Rayane est remonté à l’appartement et il est redescendu avec un couteau. Il a donné un coup à un des frères. De là, un jeune est venu par-derrière et l’a frappé à la tête. Rayane est tombé par terre et ils l’ont massacré à plusieurs. Dans les vidéos, on les entend crier “On l’a eu, il est foutu! “. Ensuite, les deux frères sont revenus: ils lui ont donné quatre coups de couteau au thorax et six coups dans le dos."
Mis en examen pour meurtre
Sur les lieux du meurtre, la famille de la victime avait installé des bougies et des fleurs en hommage à Rayane. Cet autel a été détruit et brûlé le lendemain.DR.
Des témoins qui ont vu la scène appellent les pompiers et portent secours à la victime mais Rayane succombe de ses blessures. Alors que la police est sur les lieux, son corps, recouvert d’un drap blanc, reste sur le trottoir en plein cœur de Juan-les-Pins jusqu’à ce que le jour soit levé. Les deux frères, soupçonnés d’avoir porté les coups de couteau mortels, "sont déjà connus des services de police et de justice", précisait le parquet de Grasse dans un communiqué.
Interpellé le même jour, ils sont placés en garde à vue à 7h15. Pendant leur audition, ils contestent leur implication dans la mort du jeune homme et avoir fait usage d’une arme blanche avant de reconnaître avoir porté des coups de poing et de pied à la victime. À l’issue de leurs gardes à vue, les deux frères sont mis en examen pour meurtre et placés en détention provisoire. Le parquet ouvre par ailleurs une information judiciaire contre X, à leur égard, pour des violences volontaires en réunion car ils avaient pris part à une autre rixe, un peu plus tôt dans la soirée.
"Ceux qui ont porté des coups sont toujours dehors"
"Comment se fait-il que ceux qui ont donné des coups à mon fils quand il était à terre sont dehors alors qu’on sait qui ils sont? Ils n’ont pas arrêté les frères quand ils étaient en train de le planter de 10 coups de couteau. C’est injuste, c’est très grave", dénonce la mère, qui essaye de rester debout pour sa fille de 5 ans et son fils de 11 ans. "Quand on sortait dans la rue, à Juan-les-Pins, on les croisait des fois. Vous imaginez comme c’est traumatisant pour mon fils de les voir alors qu’ils ont tué son frère? Et en plus ils ont osé venir brûler sa photo et saccager l’autel qu’on avait fait pour lui rendre hommage."
Inquiète d’autres représailles, la mère de famille avait rencontré le maire d’Antibes pour lui demander de l’aide pour déménager afin de s’éloigner des lieux du meurtre. "Il m’a dit qu’il ne pouvait rien faire pour nous", regrette-t-elle. Mon fils ne prenait pas de drogue, l’autopsie a montré qu’il n’avait rien consommé. Il allait commencer un travail de jardinier, c’était un garçon gentil, il restait le plus souvent à la maison. »
Contacté, le parquet de Grasse indique que "ce dossier est toujours en cours devant un juge d’instruction et le procureur de la République n’entend pas communiquer d’élément à ce stade au titre du visa de l’article 11 du code de procédure pénale (1)".
1. "Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est secrète."
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