Les six choses à savoir sur le film "Bonnard, Pierre et Marthe", en partie tourné dans le Var, qui sort en salles ce mercredi

Dans le film de Martin Provost aujourd’hui en salles, Vincent Macaigne et Cécile de France interprètent le célèbre peintre et son épouse, et muse, dont la relation amoureuse a aussi nourri l’œuvre. La ville du Cannet a été leur dernière demeure.

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A.H. et A.C. Publié le 10/01/2024 à 15:00, mis à jour le 10/01/2024 à 17:37
Photo Carole Bethuel

1. L’idée du film a été soufflée par la petite-nièce de Marthe

Après le film "Séraphine", le réalisateur Martin Provost, que nous avions rencontré au dernier Festival de Cannes où il présentait son film, est contacté par Pierrette Vernon, petite-nièce de Marthe. "Elle pensait que sa grand-tante n’avait pas la reconnaissance qu’elle méritait. Moi, je n’étais pas du tout là-dedans. Mais je n’ai pas dit non et j’ai refilé le bébé à Françoise Cloarec qui a écrit un livre sur Marthe, ‘‘L’Indolente’’. L’idée du film est restée dans les airs." Puis, pendant le confinement, le cinéaste repense au projet, lui qui vit dans l’Eure, la campagne des Bonnard. "Il y avait un autre petit signe: enfant, ma mère m’avait rapporté de Paris une affiche du tableau ‘‘Le Déjeuner’’ de Pierre Bonnard que j’avais punaisée sur mon mur. Tout cela a dû infuser..."

2. Vincent Macaigne s’est mis au régime

"Ce film est un miracle! Comme Cécile [de France] quand je l’ai vue arriver! Je n’avais pas d’actrice, tout le monde me faisait faux bond. Habituellement, j’écris pour des actrices. Là, j’ai fait différemment. En revanche, j’avais Vincent Macaigne en tête pour Bonnard. C’était un challenge parce qu’il fallait qu’il maigrisse, qu’il change de coupe de cheveux. Il n’avait quand même rien de Bonnard mais il nous a subjugués. Et quand il joue Bonnard vieux, il est magique", assure Martin Provost.

"C’est vrai qu’à la base, je suis un peu gras, sourit le concerné que nous avions également rencontré à Cannes. J’ai dû perdre beaucoup de poids, encore plus pour interpréter Bonnard âgé car il avait tendance à s’assécher." Pour ajouter ce rôle à sa palette d’acteur, Vincent Macaigne s’est, bien sûr, doté de binocles et petites moustaches de l’époque. Fils d’une mère peintre, Vincent s’est également escrimé de longs mois avec crayons et pinceau.

3. ça parle d’un couple

"La peinture de Marthe, aussi belle soit elle, n’est pas une œuvre en soi. Elle n’a pas eu le temps de s’exprimer... Bien qu’elle soit un personnage complexe et intéressant – une menteuse, une dissimulatrice, une drôle de bonne femme – j’ai préféré écrire sur le couple...", explique Martin Provost. Afin de plonger le spectateur dans l’intimité du couple, il a " tout réinventé à partir de faits réels. Les livres racontaient toujours plus ou moins la même chose sur leur rencontre, les mensonges de Marthe, les infidélités de Pierre... J’ai tricoté autour de ça."

4. Cécile de France connaissait peu Bonnard avant

"J’ai un peu honte mais, avant ce film, je n’aurais pas su reconnaître une toile, confesse la Belge Cécile de France, sans doute plus avisée sur Magritte. Avec Bonnard, j’ai découvert un artiste libre, retiré des mondanités de la vie parisienne pour vivre à la campagne avec Marthe. J’aime bien sa façon de peindre des petites choses simples du quotidien, son intimité avec elle, et la sublimation des émotions. L’œuvre s’est nourrie de leur relation, c’est leur enfant à eux." Vincent Macaigne, lui, retient aussi "le travail du coloriste, il crée un peu un pont entre Van Gogh et Monnet mais, bizarrement, c’est à l’étranger que Bonnard est le plus connu".

5. Une partie du film a été tournée à La Valette

Le film a été tourné en décors réels, mais pas dans les lieux de vie des Bonnard. Dans l’Eure, "leur maison existe encore mais elle a été modifiée. Il ne restait rien que l’on puisse utiliser, du moins avec nos moyens. On en a trouvé une autre tellement extraordinaire", explique le réalisateur. Pour la tranche de vie cannettane de Pierre et Marthe Bonnard, Martin Provost avait reçu "un message très gentil d’un petit-neveu de Bonnard me proposant de visiter la maison. Je n’avais pas envie de tourner là où ils avaient vécu, j’aurais eu l’impression de profaner l’endroit. La repéreuse a trouvé un endroit incroyable à La Valette, une grande maison, nous n’en avons filmé qu’une partie..."

6. C’est l’histoire d’un amour

"Marthe et Pierre, c’est une histoire d’amour fou au départ, qui se transforme. C’est l’histoire de chacun. C’est universel. On tombe tous amoureux et après, que fait-on de cela?", interroge le réalisateur. Cécile de France approuve: "C’est une histoire d’amour longue et traversée par la passion, l’infidélité, la jalousie…"

"BONNARD, PIERRE ET MARTHE"

L’histoire
1893, Paris. Après l’avoir abordée dans la rue, un artiste fait monter dans son appartement une femme pour la peindre… Lui, c’est Pierre Bonnard, le futur membre du mouvement Nabi. Elle, c’est Marthe de Meligny, sa future muse. Cette rencontre inopinée va les unir à jamais.

Notre avis
Depuis son film révélation, « Séraphine », multi-récompensé aux Césars 2008, avec Yolande Moreau, jusqu’à « La Bonne Épouse », avec Juliette Binoche, en passant par « Violette » (Leduc) avec Emmanuelle Devos et « Sage femme » avec Catherine Frot et Catherine Deneuve, le réalisateur brestois Martin Provost façonne une œuvre cinématographique singulière dans le paysage français du septième art, mettant toujours en avant des figures féminines.
Là, il s’attaque à Marthe Bonnard dans ce film, qui au-delà de son esthétisme digne d’un tableau, avec une belle et riche palette, se focalise avant tout sur cette histoire d’amour. Même si, telle une toile, elle est, elle aussi, mise à l’épreuve par la patine du temps. Vincent Macaigne est d’une douceur folle quand il ne vire pas à une pétulance impétueuse et Cécile de France embrasse pleinement la mesure de son rôle, étonnante dans la solitude et les silences.

> De Martin Provost. Avec Vincent Macaigne, Cécile de France et Stacy Martin. Biopic. 2 h 02.

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