Elle a débuté sa carrière en 1984, dans Marche à l’ombre, avant d’être nommée pour le César du meilleur espoir féminin l’année suivante. Depuis cette époque, Sophie Duez a enchaîné les rôles, au cinéma, mais aussi à la télévision et au théâtre.
Un temps, dans les années 2000, elle a aussi investi le champ politique à Nice, sa ville de naissance. D’abord comme conseillère municipale sur une liste de gauche, puis comme membre du cabinet de Christian Estrosi, chargée d’imaginer un projet de transformation des anciens abattoirs en lieu culturel à Nice-Est, aujourd’hui nommé le 109.
Un mystère à éclaircir et un clin d’œil à Nice-Matin
Jeudi dernier, on l’a retrouvée du côté ouest, pour son quatrième et dernier jour de tournage aux Studios de la Victorine dans Le Manuscrit caché de Karl May, un court-métrage de Denis Johnson, appelé à devenir un long si des financeurs venaient à être séduits par cette histoire.
Sophie Duez y incarne... la toute nouvelle directrice de La Victorine. "Elle s’appelle Anna, c’est une ancienne comédienne qui a fait un peu d’autres métiers. Et elle vient de reprendre en main les lieux, qui sont en pleine restauration. Sa fille, Lilou, est stagiaire à Nice-Matin. Quand des producteurs allemands débarquent à l’improviste, Anna la sollicite pour assurer la traduction. Au cours de la visite, il va y avoir des découvertes qui vont faire jaillir un mystère et un projet."
"Bouleversant de tourner à nouveau ici"
Ce qui a séduit l’actrice chevronnée, qui partage l’affiche avec Mathilde Moigno, Sacha Losi, Gauthier Jansen, Gabriel Marian? "Le côté mise en abîme, le fait de naviguer entre les époques, entre la fiction et la réalité. Parce que mon personnage va se retrouver dans un autre siècle, avec un esprit western", ajoute-t-elle.
Et puis il y avait ce lieu, chargé d’histoire et la ramenant à son propre passé. "Je suis née en 1962, donc j’ai toujours eu conscience de ce que représentaient ces studios. En 1989, j’avais eu la chance d’y tourner Présumé dangereux, un film de Georges Lautner, avec Robert Mitchum. C’est bouleversant de tourner à nouveau ici. Je connaissais certaines parties, mais j’en ai découvert d’autres. Ici, il y a de la magie. On pense aux acteurs, qui sont passés, et on sent que les objets, les ateliers, ont aussi une âme."
"C’était rock’n’roll, mais on a créé un état d’esprit"
Lors de notre passage, on a pu noter que les ajustements et les temps morts étaient nombreux. Pas forcément dans la veine de ce qu’a pu connaître Sophie Duez avec des cinéastes plus rodés à l’exercice.
Mais l’intéressée semble avoir apprécié cette expérience rafraîchissante, menant pros aguerris et jeunes en devenir. "C’était rock’n’roll, mais on a créé un état d’esprit. On fabrique les choses ensemble, on va retomber sur nos pieds. Hier (mercredi dernier), on a fini la journée épuisés, mais on s’est tous applaudis à la fin. Tout ça, ça infuse dans les acteurs, ça arrive jusqu’aux personnages, et il y a des choses qui se débloquent dans des scènes où on doit se connecter. Moi j’aime bien cet esprit, je n’ai rien du tout contre le fait de tourner dans des courts-métrages."
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