À quoi a ressemblé ce vol retour entre Caen et Monaco? On ne le saura jamais et, à vrai dire, tant mieux, car on imagine que le voyage en avion fut bien la seule séquence aussi insupportable que le match hier soir...
Comment cette équipe de l’AS Monaco peut-elle être aussi bipolaire? Comment peut-elle marcher sur l’ASVEL (91-78 en demi-finale) avant de livrer une prestation aussi honteuse en finale de la Leaders Cup?
De Sasa Obradovic à Vassilis Spanoulis, rien n’y change pour l’instant: la Roca Team reste aussi désespérément arrogante et ajuste son intensité en fonction du standing de l’adversaire, même quand il y a un titre au bout des 40 minutes.
Spanoulis: "On n’a pas respecté le jeu"
"On n’a pas respecté le jeu" éructe le technicien grec. "On pensait que ce serait un match facile, on pensait qu’on avait remporté la Leaders Cup samedi. On leur a montré des vidéos, on leur a répété qu’il ne fallait pas sous-estimer le MSB: ils ont dit qu’ils avaient compris mais ce n’étaient que des paroles en l’air. Cette équipe a plein de mauvaises habitudes. Quand on se comporte comme des superstars, avec une attitude aussi naïve, voilà ce qui arrive. C’est inacceptable."
Si le gain de la Leaders Cup, un trophée annexe en France, ne déterminera pas la réussite, ou non, de la saison monégasque, avoir perdu cette finale confine effectivement à la faute professionnelle.
En face, le MSB était privé de deux intérieurs (TaShawn Thomas et Noah Penda) et a joué à sept professionnels pendant les trois jours en Normandie.
Ce qui ne les a pas empêchés de donner la leçon à l’ASM une grande partie de la soirée, comptant jusqu’à 20 longueurs d’avance en fin de première mi-temps (32-52, 18e).
Réaction bien trop tardive
Les coéquipiers de Mike James (29 points) ont attendu le money-time pour se mettre à jouer à fond, peut-être vexés par l’humiliation du geste de l’ex-monégasque Will Yeguete, auteur d’un lay-up avec un bras derrière la tête (76-92), mais le mal était déjà fait… On ne gagne pas une finale en se mettant à jouer à -16 à la 35e minute.
"C’est une catastrophe", souffle Mam’ Jaiteh, au micro de DAZN. "J’espère juste que ça nous servira pour la suite…"
Alors que le champion du monde allemand Daniel Theis est attendu dans la raquette, la Roca Team va vite devoir se remobiliser sur ses prochains objectifs, à commencer par la défense de sa place sur le podium de l’EuroLeague.
De nombreux joueurs (Strazel, Okobo, Cornelie, Papagiannis) et le coach Spanoulis vont partir en sélection pendant la trêve, et tout ce beau monde reprendra par un quart de finale de Coupe de France aux allures de rédemption, le mardi 25 février.
Heureusement, cette fois, ce sera l’ASVEL en face…
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