"Vivre l’émotion à fond": on a rencontré le pilote Adrien Tambay dans le paddock du 7e Grand de France Historique au Castellet

Ce week-end, sur le circuit Paul-Ricard, Adrien Tambay va honorer la mémoire de son illustre père en participant à la parade des légendes dans le baquet d’une McLaren ex-Patrick Tambay.

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Gil Léon Publié le 25/04/2025 à 19:15, mis à jour le 25/04/2025 à 19:15
interview
Adrien Tambay: "Je vais me laisser porter. En prenant soin de la monture, évidemment." Photo Florian Escoffier

L’homme et la machine ont fait connaissance seulement à "J - 1", ce vendredi après-midi. Première rencontre sans bruit ni fureur, juste le temps de se glisser dans le cockpit, de fixer la position de pilotage. Elle? Une McLaren M28, lointaine ancêtre des fusées couleur papaye de Lando Norris et Oscar Piastri, qui n’avait guère brillé en 1979 entre les mains de l’expérimenté John Watson et du jeune loup Patrick Tambay. Lui? Adrien Tambay! Ce week-end, sur la scène varoise d’un Grand Prix de France Historique qu’il découvre, Tambay Junior, 34 ans, lâche son micro de consultant Canal + et recoiffe son casque de pilote tout terrain (monoplaces, voitures de tourisme, GT, rallye, courses sur glace...). Aux côtés de Jacques Villeneuve, Nicolas Prost, Victor Jabouille, il participera à la parade "Fast and Famous, légendes en piste". Et adressera ainsi un poignant clin d’œil au père modèle disparu en 2022 dont l’empreinte a marqué les tablettes de la F1 (114 courses, 2 victoires, 11 podiums, 5 pole positions). Séquence émotion.

Adrien, comment le feu vert s’est-il allumé pour cette marche arrière de près d’un demi-siècle?

Ça se concrétise grâce à mes bonnes relations avec quelques personnes importantes dans l’organisation du Grand Prix de France Historique, en particulier Jean Alesi et le propriétaire de la voiture. L’idée de rassembler au Castellet tous ces grands noms du sport auto, je la trouve formidable. C’est l’occasion d’accomplir quelque chose qui n’a pas été fait du vivant de mon père. D’ailleurs, on n’en avait jamais trop discuté ensemble. Tout simplement parce que papa regardait devant. Toujours tourné vers l’avenir. Maintenant qu’il n’est plus là, je suis heureux de pouvoir lui rendre un bel hommage comme ça. Enfin, je vais savoir de quoi il parlait!

Il s’agit de votre baptême du feu dans le baquet d’une F1 ancienne. À quoi vous vous attendez?

Beaucoup de bruit, de puissance, peu d’aéro, double débrayage, talon pointe, boîte en H... Une monoplace assez joueuse avec pas mal de patate, quoi! Forcément très différente des F3, Formule Renault 3.5 et Auto GP bien plus récentes avec lesquelles j’ai couru. On verra. Je vais me laisser porter, vivre l’émotion à fond. En prenant soin de la monture, évidemment.

Évoluer en mode parade entre deux courses, ça ne va pas générer un brin de frustration?

Non, parce que je suis un pilote de voitures modernes. Au contraire, je trouve que c’est parfait pour une première expérience. De quoi rouler sans aucun stress, profiter pleinement de l’instant présent. S’il faut, je vais choper le virus, je vais adorer la compétition vintage. Qui sait?

Si on vous propose ensuite d’enclencher la vitesse supérieure en 2026, ici ou à Monaco, vous foncez?

Ah oui, j’ai toujours envie de courir. Je peux saisir une opportunité. Certains propriétaires font parfois appel à des pilotes pour dégourdir leur voiture. Alors si une porte s’ouvre, pourquoi pas?

Et y a-t-il une F1 d’hier ou d’avant-hier que vous aimeriez particulièrement prendre en main?

Forcément, j’opterai pour la Ferrari (126 C2B, ndlr) avec laquelle il a décroché sa seconde victoire en F1 à Imola (Grand Prix de Saint-Marin 1983), devant des tifosi fous de joie, dans une liesse incroyable. Les voitures à moteur turbo de cette époque sont compliquées à faire rouler. On les voit peu en piste. Presque pas du tout. Pour moi, ce serait un frisson énorme.

Au fait, vous allez croiser la route d’un certain Jacques Villeneuve, votre coéquipier au sein de la maison Canal + qui participe à la même parade avec une Ferrari 312 T5 ex-Gilles Villeneuve... Vous vous êtes donné rendez-vous?

On ne s’est pas encore vu cette année. C’est vraiment génial de se retrouver là. Vous le savez, il y a un lien très fort entre nos deux familles, entre nos deux pères. Et puis nous ne sommes pas les seuls représentant du team Canal +. Julien Fébreau dispute les deux courses du Masters Groupe C à bord d’une Rondeau. Franck Montagny célèbre les 20 ans du premier titre mondial de Renault en pilotant la R25 de Fernando Alonso. Sympa, non? Je pense que Canal + sera là pour immortaliser ce tir groupé...

Quel regard portez-vous sur le succès populaire croissant du Grand Prix de France Historique?

Chapeau bas à Jean (Alesi) et à Laurent (Vallery-Masson, le promoteur) pour l’organisation. Ils s’impliquent pied au plancher. Cela démontre que le sport auto est encore apprécié à sa juste valeur. Cette année, Charles Leclerc vient. Fantastique. Réunir autant de personnalités dans une atmosphère différente de la compétition pure, je dis bravo!

D’après vous, Patrick Tambay, là-haut, sur son nuage, comment va-t-il réagir en vous voyant piloter sa McLaren?

Euh, difficile à dire. C’était quelqu’un de très discret. Il sera sans doute un peu étonné car je suis moi aussi discret. Mais cette belle histoire le rendra très fier, je pense.

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