"Comme une finale mondiale": les ambitions de l'athlète français Wilfried Happio au 37e meeting Herculis ce vendredi soir à Monaco

Wilfried Happio a vécu une année 2022 complètement dingue. Quatrième des Mondiaux à Eugene (Etats-Unis) en juillet, il a décroché l’argent à l’Euro en août à Munich (Allemagne).

C. R. Publié le 21/07/2023 à 16:49, mis à jour le 21/07/2023 à 16:49
Wilfried Happio, vice-champion d’Europe du 400 m haies Photo DR

Il s’est aussi approché à 4 centièmes du record de France d’un certain Stéphane Diagana (47''41 contre 47''37). En dehors de la piste, il s’est marié quelques mois après avoir été accusé d’agression sexuelle par une athlète croisée à l’INSEP. Cette plainte a été classée sans suite en juin dernier et le Francilien peut désormais se consacrer pleinement à sa carrière. A Monaco, où il est attendu ce soir, il va s’aligner aux côtés de Karsten Warholm (recordman du monde), Alison Dos Santos (champion du monde) et CJ Allen (3e meilleur performeur mondial de l’année). Alors qu’il vient de valider sa première année d’école de kiné, Herculis est l’occasion d’abaisser son meilleur chrono de la saison (48''13, le 15 juin).

Wilfried, comment allez-vous après cette saison 2022 exceptionnelle?

La forme est là malgré une année très difficile en raison de mon double projet. J’ai entamé des études de kiné et cela m’a pris énormément de temps. J’ai intégré un milieu que je ne connaissais pas forcément et je me suis entraîné avec davantage de fatigue que ces dernières années. Là, les examens sont passés et j’ai un regain de forme. Je n’ai plus de douleur au genou également (il s’était blessé à Stockholm le 2 juillet à cause de l’entrée d’activistes sur la piste, NDLR). J’arrive dans le dernier mois de préparation avant les Mondiaux de Budapest (19-27 août), l’objectif de la saison. On vient de finir un gros cycle de travail donc Monaco arrive à point nommé. C’est aussi un gros objectif.

Qu’est-ce que vous visez dans une course musclée?

Il y aura une belle bataille et je veux montrer que je suis encore là cette année. Avec mon coach (Olivier Vallaeys) et mon staff, on a beaucoup parlé du fait d’assumer mes performances passées. Il y a eu un changement de dimension après Eugene. L’année dernière, j’étais un bon coureur régulier en 49’’, mais les Mondiaux m’ont propulsé parmi les meilleurs de la planète. Le but est de ne pas baisser la tête et de répondre présent à Monaco. Je ne veux pas avoir à rougir. Je sais qu’il va falloir que je parte vite parce que ces gars-là le font, notamment Warholm. Il va falloir que je sois dans le train du peloton en tenant un maximum. Il me restera encore un mois d’entraînement derrière pour travailler la puissance aérobie et la caisse.


Descendre sous les 48’’ et vous rapprocher de vos chronos de l’an dernier, c’est ce que vous espérez?

Cela me paraît obligatoire au vu de la course et de ma forme. Monaco, je l’aborde comme une finale mondiale vu les coureurs à mes côtés. 

À Budapest, monter sur le podium sera votre objectif?

Clairement. Est-ce que ce sera compliqué? Oui et non, parce que cela restera une course d’obstacles et un championnat. Les jours qui ont suivi les Mondiaux d’Eugene ont été un peu frustrants. Passer à trois centièmes du podium, c’est toujours dur à avaler. J’ai un petit esprit de revanche.

Vous n’êtes qu’à 4 centièmes du record de France de Stéphane Diagana (47’’37 depuis le 5 juillet 1995)…

J’échange beaucoup avec Steph’ et son ancien coach, Fernand Urtebise. Ce dernier survole les cycles d’entraînement qu’on prépare avec mon coach et nous donne des conseils. Comme j’ai dit à Stéphane, battre son record serait la meilleure manière de lui rendre hommage. Il a lui aussi envie que je le dépoussière pour montrer que le 400 m haies français, longtemps laissé à l’abandon, est de retour. Le meilleur conseil qu’il m’a donné, c’est de ne pas oublier que cela reste du sprint. Je dois travailler ma vitesse, partir fort et être capable de finir. Je ne dois pas me cacher et m’économiser.

Après vos ennuis judiciaires, essayez-vous d’assagir votre image?

Cette image de ‘‘bad boy’’, je ne l’ai pas choisie. Elle n’a rien à voir avec ce que je suis vraiment. J’ai conscience que c’est compliqué quand on lit des choses sur moi sur Google, mais mes amis et mes proches me connaissent réellement et c’est tout ce qui compte. J’ai énormément souffert et tout ça m’a beaucoup atteint, mais j’ai toujours eu foi en la justice. J’ai toujours fait attention à mon image parce que je viens d’un quartier populaire (il a grandi à L’Haÿ-les-Roses). Dès mon enfance, j’ai su qu’il y avait deux chemins possibles, le mauvais ou le bon (rire). Et j’ai pris le bon, celui du sport et des études. 

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