Alors qu'une nouvelle polémique s'amorce, après la publication d'unevidéo montrant les orques et les dauphins de Marineland tourner en rond dans des bassins aux bords verts d’algues, donnant l’impression d’être à l’abandon, l'équipe de soigneurs du parc antibois - qui a fermé ses portes au public en janvier dernier, a tenu à réagir en postant ses propres vidéos.
Le ton est décalé mais le message, sérieux...
"Oh... Des soigneurs! Pour s'occuper des animaux... incroyable!", ironisent sur la première vidéo deux jeunes femmes, soigneuses au sein du parc.
Sur la seconde, une soigneuse interroge ses collègues: "Mais qu'est-ce que vous faites?"
"Ben on nettoie comme tous les jours... Ah mais selon les réseaux sociaux, on les abandonnés et leur environnement aussi... Bon ben on y va, ça ne sert à rien", lancent les soigneurs en s'éloignant du bassin.
Sur le profil Facebook dédié aux soigneurs du parc, les vidéos s'enchaînent, montrant l'équipe en train de jouer avec les dauphins, de nourrir les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans).
"On a voulu mettre un peu de légèreté dans tout ça mais plus sérieusement on n'abandonne pas les animaux, déclare face caméra une soignante, entourée de ses collègues. On sera toujours là pour eux, on est là tous les jours, 7 jours sur 7, pour prendre soin d'eux, de leur environnement et de leur état de santé."
"Donc ce serait bien que les réseaux sociaux montrent un peu la vérité et arrêtent de s'acharner comme ils le font depuis des années pour nous nuire, poursuit-elle. C'est la seule volonté et ça nous blesse, ça nous fait mal et, surtout, ça ne reflète absolument pas notre quotidien. Nous on est là pour eux et on sera toujours là pour eux."
Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc au Japon.
Mais le gouvernement s'y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations "ne répondaient pas aux exigences", selon l'entourage d'Agnès Pannier-Runacher.
En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.
A plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l'établissement d'un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté.
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