"Ce cachalot vient d'être mortellement heurté par un bateau au large de Nice": la publication choc du journaliste Hugo Clément avant l'ouverture du Sommet de l'Océan
Le journaliste Hugo Clément a publié ce dimanche 8 juin un cliché inédit du photographe niçois Greg Lecoeur. Ce cétacé heurté par un navire en 2024 serait loin d’être un cas isolé: le trafic maritime tue.
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Margot DasquePublié le 08/06/2025 à 12:43, mis à jour le 08/06/2025 à 12:43
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Le cachalot a été heurté mortellement à l’été 2024 dans le sanctuaire Pélagos au large de Nice. Photo Greg Lecoeur
Une mare de sang dans une mer cimetière. La prise de vue aérienne choque: un cachalot est en train de mourir, heurté par un bateau. Et cela se passe sur la Côte d’Azur, au large de Nice.
La photo, prise en 2024, n’a jamais été publiée jusqu’à ce jour. "Cette créature, particulièrement sensible et intelligente, est l’une des innombrables victimes du trafic maritime", écrit le journaliste Hugo Clément à l’origine de cette publication sur les réseaux sociaux.
L’auteur de ce cliché marquant? Le photographe niçois Greg Lecoeur. Engagé pour la défense de la biodiversité avec son association We Are Méditerranée, il annonce tout de go: "Ce genre de scènes n’est pas si rare que cela."
L’été dernier, c’est au sein même du sanctuaire Pélagos qu’il immortalise ce drame: "Quand on passe du temps en mer, on se rend compte que des rorquals, des dauphins, portent des stigmates de collisions avec des bateaux."
Des situations qui donnent lieu à des enquêtes, des sanctions? "Cette aire marine protégée est jeune, elle a 25 ans. Le problème c’est qu’il n’y a pas les mêmes réglementations au niveau international. Par exemple, dans les eaux françaises vous n’avez pas le droit d’approcher à moins de 100 mètres d’un mammifère marin protégé. Ce n’est pas le cas en Italie par exemple."
"Des drames invisibles"
Les stigmates des collisions sont visibles sur les cétacés. Photo Greg Lecoeur.
En plus de subir la pollution sonore, la pression du trafic maritime tue. "Comme cela se passe au large de nos côtes, à l’abri des regards, on a l’impression que cela n’existe pas. Et pourtant, des drames invisibles ont lieu non loin de nous." Le transport en cargos et ferrys continue d’être important en Méditerranée: 25 à 30% du trafic maritime mondial s’y concentre.
"Je n’incrimine pas les navires", clarifie Greg Lecoeur qui souhaite porter un discours "raisonné": "Il faut se poser la question: qu’y a-t-il dans ces bateaux? Nos biens de consommation. Alors quand on dit qu’il faut justement changer nos façons de consommer, en voici une conséquence directe."
Il poursuit: "Si on achète en circuit court, qu’on privilégie le local et qu’on n’achète pas le dernier iPhone à chaque fois qu’il en sort un, on peut changer les choses. Si les consommateurs modifient leur comportement, les industriels s’adapteront."
Un message qui demande d’engager une démarche, mais aussi de soutenir les entités qui défendent la vie marine. "Cela fait des années que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme et pourtant on a l’impression que les intérêts personnels priment toujours sur l’intérêt général", regrette-t-il en évoquant la puissance des lobbys face aux pouvoirs publics.
Alors, évidemment, le Sommet de l’Océan peut être l’occasion de mettre sur la table les sujets de fond. Et changer la donne, pour un futur plus respectueux: "On l’espère tous..."
La pression du trafic maritime s’illustre au quotidien à quelques kilomètres de nos côtes. Photo Greg Lecoeur.
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