Woof School: cette Azuréenne donne des cours pour les maîtres qui rencontrent des difficultés avec leurs chiens
Cécile est éducatrice canine depuis trois ans. À travers ses cours et ses réseaux sociaux, la Mentonnaise de 28 ans veut partager sa passion et les bienfaits de l’éducation positive.
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Célia MalleckPublié le 10/06/2024 à 10:30, mis à jour le 10/06/2024 à 10:30
Cécile, entourée de ses trois chiens Ilou, Nana et Colt.Photo DR
Quand on aime, on ne compte pas. Cécile est éducatrice canine spécialisée dans le comportement. Il y a trois ans, elle a ouvert la Woof School pour accompagner les maîtres qui rencontrent des difficultés avec leurs chiens.
Et, plus largement, pour sensibiliser les amis des animaux aux bienfaits de l’éducation positive via des cours individuels et les réseaux sociaux.
À travers cette méthode, "on essaye de comprendre le chien, on retrace l’historique pour voir d’où vient la problématique et on traite l’émotionnel pour changer le comportement" explique l’éducatrice certifiée MFEC*. En résumé: "On va l’aider sans le contraindre".
En trois ans, elle dit avoir accompagné "plusieurs centaines de chiens" appartenant à des clients Mentonnais, Roquebrunois et Monégasques, surtout. Ainsi que des animaux récupérés par l’association Instinct Animal. Rencontre.
Une histoire de passion
Les animaux ont toujours été une grande passion pour Cécile. La petite brune d’1 m 50 a "grandi avec" des chiens, des chats, des chevaux. "À 4 ans, j’apprenais déjà à faire des tours à mon cocker", se remémore la Mentonnaise de 28 ans.
À 17 ans, elle récupère Ilou, un berger australien chiot, qu’elle va éduquer "à l’ancienne", auprès d’un centre canin qui promeut la méthode coercitive. Le dressage se passe bien mais Cécile n’imagine pas encore en faire son métier.
Après son bac, elle intègre une école d’art puis de commerce qui la conduise à travailler à Monaco. Et puis, à 23 ans, tout bascule. Cécile adopte sous contrat d’association une chienne qui vivait en fourrière en Serbie.
"C’est grâce à elle que je me suis mise à l’éducation positive, raconte la jeune femme. Nana est née dans la rue et avait beaucoup de traumatismes. Il fallait y allait en douceur. ça m’a donné envie d’aider d’autres chiens."
Cécile quitte son poste en or pour faire "quelque chose qui l’anime". Elle rejoint le centre de formation professionnelle Education et rééducation canine à Aix-en-Provence.
Et se spécialise au comportement et à la méthode positive. Son diplôme en poche, elle ouvre en 2021 la Woof School et propose ses services à Menton, Monaco et alentours.
Un programme sur mesure
La première étape, c’est le contact. "Il y a deux sortes de personnes: celles qui veulent éduquer leurs chiots et celles qui ont besoin de régler des problèmes de comportements", schématise l’auto-entrepreneuse. Qui précise: "Dans tous les cas, la démarche est bonne. Moi je suis là pour les accompagner, pas pour les juger."
Une fois le contact établi, Cécile propose un bilan comportemental. Le premier rendez-vous a lieu au domicile. "Je pose des questions pour identifier le problème et donne les premiers conseils, je demande un bilan vétérinaire pour être sûr qu’il n’y a pas de problème de santé, puis on définit tous les axes de travail et établit un programme de séance sur mesure", détaille-t-elle.
Les séances se font en individuel, à domicile et/ou à l’extérieur selon les besoins, en présence du maître. "Je ne suis pas là pour éduquer le chien mais apprendre aux maîtres à les éduquer", précise la professionnelle.
Le temps de rééducation dépend du passif du chien et de l’assiduité de l’humain. Mais pour Cécile, il y a "toujours une marge de progression". "Les chiens sont beaucoup plus résilients que les humains", pointe-t-elle.
"Ce ne sont pas des peluches"
Dans sa carrière, la Mentonnaise a souvent été confrontée à des chiens qui avaient des problèmes de destruction à la maison, une incapacité à rester seul et une agressivité envers leurs congénères.
"Les chiens qui ont des troubles du comportement ne sont pas compris", pointe-t-elle. La raison? Une méconnaissance des animaux et, bien souvent, de la race.
"Beaucoup de chiens ont été choisis pour les mauvaises raisons, souvent esthétiques, expose-t-elle. Les gens veulent en adopter pour remplir leurs attentes mais oublient que ce sont des êtres à part entière, qui ont des besoins émotionnels propres, et ne sont pas juste des peluches. Les chiens de travail, par exemple, ont besoin d’être stimulés physiquement et intellectuellement."
Dans les cas les plus graves, cette incompréhension peut se traduire par une agressivité envers les humains. "La morsure fait partie du répertoire comportemental du chien, enseigne-t-elle. Il faut comprendre d’où vient son agressivité avant de régler le problème."
C’est ce qu’elle a fait avec Colt, son malinois croisé berger de 7 ans et demi qu’elle a adopté il y a un an. "Colt était à la SPA de Marseille depuis trois ans. En six ans de vie, il avait connu quatre abandons. Il était très agressif et avait mordu plusieurs fois. Mais j’ai eu un coup de cœur. En réalité, ce n’était pas un chien méchant mais hypersensible et incompris. On a travaillé tous les jours à la maison et, aujourd’hui, il se balade avec d’autres chiens sans muselière et vit sa meilleure vie. C’est peut-être lui qui m’a le plus appris."
Et c’est ce savoir qu’elle veut partager, aujourd’hui, au plus grand nombre.
*Mouvement professionnel francophone des éducateurs de chiens de compagnie.
"On l’oublie souvent mais choisir son chien, c’est super important", rappelle Cécile.Photo Frantz Bouton.
4 conseils pour que votre toutou soit bien dans ses pattes
Auprès de ses clients comme sur les réseaux sociaux, Cécile fait beaucoup de prévention sur le bien-être animal. Au terme d’une longue interview, la fondatrice de Woof School nous livre ses 4 conseils pour un chien bien dans sa tête et dans ses pattes.
1. Choisir son chien
"Les gens n’en ont pas forcément conscience mais choisir son chien est super important, rappelle l’éducatrice canine qui propose ses conseils avant achat ou adoption. Il faut bien choisir la race du chien pour combler ses besoins et s’assurer qu’il ne développe pas de troubles du comportement."
"Les chiens de travail, comme les malinois et les bergers, par exemple, ont besoin de travailler leurs facultés physiques et intellectuelles pour être bien dans leurs pattes. Une famille dynamique, qui stimule leur intellectuel en lui apprenant des tours, par exemple, sera plus appropriée qu’une famille sédentaire."
2. Ne pas céder au caprice
Qui n’a jamais craqué devant un chiot? Leurs petites bouilles ne laissent pas indifférents mais cela reste des êtres vivants. "Ce ne sont pas des peluches, rappelle Cécile. Ils ont des besoins qu’il faut combler."
Il faut donc bien réfléchir et s’informer avant d’adopter. L’éducatrice conseille de ne pas céder au caprice. Comment? En évitant les portées de particuliers "qui sont la tumeur du monde canin". Ou encore les salons du chiot.
"C’est un non-sens, grince la jeune femme. Trop de chiots sont vendus à des gens qui n’ont pas été sélectionnés. Je viens de récupérer un berger australien de 7 mois. Un père l’avait acheté à sa fille dans un salon pour lui faire plaisir. Il l’a abandonné auprès d’une association."
3. Vivre l’instant
Pour Cécile, le troisième point important est de "vivre le moment présent". "Il faut passer du temps avec son chien, conseille la professionnelle. Ils vivent pour ça et attendent ce moment toute la journée."
Si vous travaillez dix heures par jour, et que le chien reste seul pendant ce temps à la maison, mieux vaut éviter donc. À moins que vous rentriez entre midi et deux et que vous fassiez de longues balades de retour du bureau. Ou que vous fassiez appel à un pet-sitter.
L’important, pour elle, est de partager des "moments de qualité" à travers des sorties, des balades, des jeux et des câlins. "Le chien aura plus de chance d’être épanoui", pointe-t-elle.
4. Le sociabiliser
"La sociabilisation représente le plus gros travail, remarque enfin l’éducatrice canine. Il faut présenter de nouvelles choses au chien en respectant ses limites."
Elle conseille de lui faire découvrir différents bruits, lieux, humains, animaux et chiens pour éviter un comportement anxieux ou agressif à l’avenir.
"S’il a peur, on le rassure avec un jouet, une friandise, un câlin ou une voix un peu gaga. Il ne faut pas avoir peur du ridicule."
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