Inutile de se faire trop d’illusions: cette 5e manche à Gaston-Médecin s’annonce totalement irrespirable, invivable pour les supporters de la Roca Team, et finalement magnifiquement belle, parce que l’essence du jeu est là. Dans ce match couperet et sans filet, où le perdant pourra se dire qu’il a tout perdu et le vainqueur se nourrir des rêves les plus fous, tout là-bas au Final Four d’Abou Dabi (23-25 mai).
Il a fallu guère plus d’une journée, depuis la défaite de la Roca Team vendredi lors du game 4 à Barcelone, pour que les 4.500 places de Gaston-Médecin se vendent comme des petits pains, et ce malgré le prix élevé des tickets: le pimpant chaudron monégasque s’apprête à vibrer, gronder et par-dessus tout pousser une Roca Team qui devra se servir de cette énergie comme elle le fit lors des manches 1 et 2 au pied du Rocher, avant que le Palau Blaugrana ne prenne sa revanche et distille le feu sacré en faveur du Barça, deux manches 3 et 4 qui ont inversé une tendance mais qui ne disent rien du scénario de ce soir. Car un match 5 ne ressemble jamais à rien d’autre qu’à une belle, où l’angoisse est aussi palpable que l’envie de tout donner et où chaque camp puise dans tout ce qui lui reste d’énergie, de talent et de stratégie, en implorant aussi la providence si cela doit encore se décider sur un dernier shoot ou une ultime possession en mode survie...
Ce qui n’aurait rien d’étonnant.
Contenir Parker et Punter
C’est à croire d’ailleurs que Monaco ne peut pas vivre sans le vertige d’une 5e manche. En 2023, c’était passé contre Tel Aviv, mais pas en 2022 (Olympiakos) ni l’an passé, quand le Fener de Calathes était venu s’imposer d’un point après prolongation à Gaston-Médecin, scénario fou et cruel.
Le rêve ou le cauchemar. La Roca Team va devoir endiguer le retour de flamme des internationaux du Barça, qui ont tout renversé au Blaugrana, le grand Hernangomez, l’intérieur Parra, les pistoleros Brizuella et Abrines... Mieux contenir aussi le brio de Jabari Parker, lequel a rappelé en Catalogne pourquoi il était comparé à LeBron James du temps de la fac à Duke, avant que deux opérations des croisés ne freinent sa carrière en NBA (8 saisons tout de même à 14,2 points). Contenir Parker, donc, tout en priant pour que la gâchette Kevin Punter ne prenne pas feu d’un coup... Sans oublier de contrarier plus que ça la montagne Youssoupha Fall (2,21m), un géant déjà deux fois vainqueur d’une série en 5 manches face à l’ASM du temps de l’ASVEL et du Mans.
Refuser les éclats
Plus que jamais, voici une belle taillée pour Mike James, un MJ face à sa légende ce soir, mais qui ne pourra rien faire tout seul. Monaco a sans doute tout en magasin pour se payer un voyage aux Emirats. Et même si l’on a du mal à comprendre pourquoi Terry Tarpey fait banquette depuis le match 3, pourquoi Papagiannis (2,20m, comme Fall) ne figure plus dans les 12, Spanoulis n’y peut rien si des cadres comme Elie Okobo et Jordan Loyd sont passés à côté du match 4... Parfois si brillante, parfois si imprévisible, cette Roca Team va montrer sa capacité à se sublimer, dos au mur. " On encaisse un 17-0 mercredi puis on débute sur un déficit de 18-3 vendredi... Dans une telle série, face à un adversaire aussi expérimenté que le Barça, on ne peut pas se permettre de prendre des éclats ", note le manager monégasque, Oleksiy Yefimov, lequel a bien du mal à trouver le sommeil depuis trois jours. "Sous la pression, immense, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense que le fait d’être très consistant du début à la fin sera la clé pour nous". Pour s’offrir le droit de retrouver l’Olympiakos en demie, non loin des dunes, le 23 mai prochain. Afin que le rêve du désert ne vire pas au mirage ou au néant.
A 19h à Gaston-Médecin, en direct sur Skweek, Youtube et TV Monaco (gratuit). Monaco : 12 à choisir parmi: James, Loyd, Okobo, Strazel, V. Brown, Cornelie, D-Mo, Papagiannis, Jaiteh, Begarin, Diallo, Blossomgame, Theis, Tarpey, Calathes. Ent.: Vassilis Spanoulis. Barcelone : Punter, Anderson, Vesely, Brizuela, Fall, Satoransky, W. Hernangomez, Abrines, J. Parker, Parra, Villar, Grujicic. Ent.: Joan Penarroya.
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