Grand Prix de Monaco: on vous emmène au coeur des stands et des paddocks à la rencontre de la ruche "F1" à l'œuvre

Une ruche ou une fourmilière, appelez cela comme vous le voulez, mais il faut le voir pour le croire. Depuis ce lundi 19 mai en Principauté, l’effervescence qui envahit ce petit bout de terre de 2,08 km² dépasse l’entendement. Plus de 200 camions estampillés aux couleurs des 10 écuries de Formule 1 (*) ont convergé depuis le Grand Prix d’Émilie-Romagne (Italie) vers les stands et paddocks de Monaco afin de prendre possession des lieux, selon un tracé à respecter scrupuleusement au risque de paralyser totalement un trafic routier déjà notablement engorgé.

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Thibaut Parat Publié le 22/05/2025 à 16:00, mis à jour le 22/05/2025 à 16:00
reportage
Ambiance dans les stands lors de la préparation du 82e grand prix de Monaco. Photo: Dylan Meiffret/Monaco Matin

"Des autocollants nous ont été remis par l’ACM sur le circuit d’Imola. On sait par où les poids lourds doivent passer, où ils doivent se garer. Heureusement que c’est bien géré, sinon on est morts et ce serait la pagaille, témoigne Marc, membre de l’écurie Alpine dans la branche 'logistique moteur'. À Monaco, plus que sur les autres circuits en ville, la logistique est très tendue. Pour décharger les camions, on se gare au centimètre près et on ne doit pas déborder chez nos voisins."

Des paravents pour protéger les secrets des F1

Depuis cette arrivée massive, les chariots élévateurs multiplient les allées et venues sur la pitlane pour transférer des tonnes de matériel et équiper chacun des box des écuries : châssis de Formule 1, ailerons, pneus, moteurs, électronique, câbles… Derrière les paravents soigneusement installés, chaque team dissimule secrètement le montage de ses deux bolides. « Les voitures étant dépouillées, on évite que la concurrence découvre si on a de nouvelles pièces pour le week-end. À partir de ce jeudi matin, les paravents seront interdits », poursuit Marc.

En attendant d’observer les manipulations expertes des mécaniciens, les spectateurs autorisés ce mercredi à déambuler derrière les barrières n’ont pas manqué une miette des préparatifs.

Chez McLaren Racing ou encore chez Williams Racing, on vérifie un à un la pression de dizaines de pneus soigneusement alignés. Ici, devant la Scuderia Ferrari, le staff appose au pochoir des repères au sol afin de guider les pilotes lors de futurs arrêts au stand (pit stop).

"Je suis un passionné de F1 mais je n’ai pas de billets pour assister au Grand Prix, alors aujourd’hui c’est le moment ou jamais pour s’imprégner de l’ambiance dans les stands. Après, l’accès sera limité aux gens accrédités, confie Matteo Rossi, salarié monégasque résidant à Vintimille. J’espère apercevoir Charles Leclerc ou Lewis Hamilton, avec une préférence pour le premier. On l’a vu grandir. Cette année, ça va être difficile de renouveler l’exploit à la maison car McLaren est très fort. Mais Monaco reste Monaco, tout est possible…"

Une « cable cam » de 170 mètres entre les stands et la Rascasse

C’est devant les images de Canal +, diffuseur officiel de la Formule 1, que le spectateur italien assistera à la bataille du rail de ce dimanche. Et il pourra profiter d’un nouvel angle de vue grâce à l’installation d’une cable cam (aérienne) reliant le podium de la loge princière à la passerelle Princesse-Antoinette. Sur la route de la Piscine, ce mercredi, sa grande sœur était d’ailleurs en cours d’installation entre la passerelle centrale des stands et la Rascasse. « Cela représente une distance de 170 mètres », glisse, pressé, un personnel de la F1.

Sur cette portion du circuit, qui sera investie chaque nuit jusqu’à dimanche par des milliers de fêtards, de nombreux poids lourds des écuries patientent (jusqu’à la chicane du port) pour entrer à leur tour dans les stands.

De nombreux agents de sécurité de l’ACM veillent à la bonne (mais délicate) cohabitation avec les piétons car, à la logistique dévolue à la « F1 », s’ajoute une nuée d’engins déchargeant le matériel pour les établissements festifs du port. "Nous sommes le seul établissement de la route de la Piscine à ouvrir le midi et c’est certain que cette immense logistique est un peu handicapante pour nous, du lundi au mercredi, car l’accès piéton est rendu plus difficile, reconnaît Edoardo Grossi, directeur général de Crazy Pizza. Mais depuis 5 ans, on connaît le cinéma et on s’adapte. Et puis, on se rattrapera sur les 4 jours de Grand Prix. On aura une équipe de 35 personnes, dont une dizaine de renforts."

Ambiance dans les stands lors de la préparation du 82e grand prix de Monaco. Photo: Dylan Meiffret/Monaco Matin.

Des plongeurs pour amarrer les yachts

Sur le quai Antoine-Ier, près des paddocks où les écuries finissent d’ériger leur camp de base pour l’étape monégasque, le F1 Paddock Club est lui aussi en pleine mue esthétique. Sur le bas-côté, des chariots entiers de plantes et fleurs attendent d’être vidés pour décorer ce lieu select et point d’observation incontournable sur le circuit. " On a plus de 1 100 sujets, dont 500 plantes suspendues ", chiffre un employé.

En face, sur le plan d’eau du port Hercule, c’est le calme avant la tempête. Dans les prochaines heures, des centaines de tenders de yachts devront cohabiter en toute sécurité, sous l’œil averti des autorités monégasques. En attendant, l’équipe de plongeurs de Prodive multiplie les missions pour amarrer les navires dont la longueur peut osciller entre 12 et 100 mètres. "70 % des bateaux ont besoin de notre assistance. On plonge au fond de l’eau pour amarrer les lignes des bateaux sur les chaînes mères, situées entre 8 et 22 mètres de profondeur, détaille Pierre-Henri Cadeau, chef opérationnel hyperbar. Plus que jamais pendant le Grand Prix, on renforce la sécurité en surface car le trafic est très important. À la vue du pavillon alpha, les tenders sont censés nous contourner ou s’arrêter. "

Un trafic maritime qui devrait s’intensifier ce vendredi avec l’entrée en lice des F1. En attendant, ce jeudi, ce sont les F3, F2 et les Porsche qui vont ouvrir le bal.

* Au total, ce ne sont pas moins de 450 camions qui ont transité par la Principauté. Cela inclut également 80 camions DHL – sous-traitant de Formula One et de quelques écuries en charge du transport de matériel, de fournitures et de consommables divers – mais aussi des séries annexes (F2, F3 et Porsche).

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