A Stacada : la guerre contre le droit de cuissage n'aura pas lieu

Depuis des siècles, la fête traditionnelle de Breil, l'A Stacada, répond à un calendrier digne des Jeux Olympiques.

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a.r. Publié le 25/07/2018 à 05:14, mis à jour le 25/07/2018 à 05:15
A l'origine, « stacada » vient du mot breillois qui signifie « ligoter ». 	
	(Archive photo Michaël Alesi)
A l'origine, « stacada » vient du mot breillois qui signifie « ligoter ». (Archive photo Michaël Alesi)

Depuis des siècles, la fête traditionnelle de Breil, l'A Stacada, répond à un calendrier digne des Jeux Olympiques. Et c'est tous les quatre ans que les habitants participent à une reconstitution historique du soulèvement des Breillois contre l'oppression. La précédente édition ayant eu lieu en 2014, les festivités devaient - mathématiquement - avoir lieu cet été.

Plus précisément le dimanche 29 juillet.

Mais dès janvier, les rumeurs d'une annulation ont fuité. Dans son interview de nouvelle année, le maire de Breil, André Ipert, émettait déjà des doutes. « Il se peut que les organisateurs se donnent une année supplémentaire, pour que la fête se déroule dans les meilleures conditions possibles », exposait-il.

Reportée en 2 019

L'officialisation du report de la fête tombe le 9 mars, en conseil municipal. Élus et spectateurs se souviendront de débats houleux entre le maire et le conseiller municipal d'opposition Joseph Rey - par ailleurs nouveau président de l'association « A Stacada » - quant aux raisons d'un tel ajournement.

Le second soutient alors que le chapiteau de Breil n'était pas libre pour l'événement. Le premier dément en bloc.

André Ipert ira même jusqu'à poster une preuve sur sa page Facebook quelques jours plus tard - une lettre de refus de mise à disposition du chapiteau, pour un mariage, le week-end du 28 au 28 juillet, en raison de la tenue d'A Stacada, « prioritaire ».

Rompant avec la polémique stérile, on conviendra finalement que la principale raison n'était autre que le manque de temps.

Première Breilloise à manquer de s'étrangler : la conseillère municipale d'opposition Laurence Boetti-Forestier - en pleine séance du conseil - consciente que la fête populaire est un événement important pour la commune tant en termes d'attractivité touristique qu'en termes de cohésion.

Du côté des habitants, l'incompréhension laisse rapidement place à une vague de protestation, dans le village comme sur les réseaux sociaux.

Les Breillois se montrent tantôt pragmatiques : « Breil a besoin de cette fête historique qui attire beaucoup de touristes. Il faut faire vivre son histoire, c'est fondamental ».

Tantôt grinçants : « En quoi ne sont-ils pas prêts ? Je ne savais pas que l'A Stacada était aussi célèbre que le Festival de Cannes. Alors que celui-ci a lieu tous les ans… »

Tantôt abattus : « Quelle tristesse de perdre cette tradition pour une date… »

à ceux qui expriment le regret de n'avoir pu décaler l'A Stacada à un autre week-end dans l'été, on répond par ailleurs que les festins émaillant le mois d'août pourraient faire ombrage.

Dont acte. Il faudra, en conséquence, ronger son frein jusqu'en 2 019 pour que fifres et tambours viennent réveiller les Breillois à 6 h du matin. En vue de livrer l'assaut.

Joseph Rey s'est d'ores et déjà engagé à fixer une nouvelle date dès que les jours choisis pour la fête médiévale de La Brigue seront connus. Afin d'éviter tout doublon.

Mais une chose reste sûre : malgré le désappointement de l'ensemble des habitants, personne ne sera ligoté sur la place publique cette année.

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