"Nous sommes là, le cœur bouleversé": Monaco rend un dernier hommage à Albert Croesi

Les obsèques d’Albert Croesi ont, dans une grande émotion, réuni ce vendredi sur le Rocher la famille princière et la communauté monégasque autour de ses proches éprouvés par le chagrin.

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Cédric Verany Publié le 10/06/2023 à 11:04, mis à jour le 10/06/2023 à 17:10
En qualité d’officier de l’Ordre de Saint-Charles, la dépouille d’Albert Croesi était encadrée par un piquet d’honneur de Carabiniers. Eric Mathon/Palais princier

Un parvis recouvert de fleurs. Devant la cathédrale ce vendredi matin, les couronnes et coussins fleuris s’alignaient par dizaines. Des marques de sympathies aux provenances diverses : des hautes institutions aux petites associations de la Principauté, en passant par les grandes familles monégasques ou les communes françaises des fiefs Grimaldi. Comme pour résumer dans ces attentions, toutes les facettes d’Albert Croesi.

Roi du barbagiuan dans une première vie professionnelle, homme-orchestre de l’administration monégasque dans une seconde. Appelé pour intervenir sur des dossiers complexes, mettre de l’humain dans la procédure, trouver des solutions.

Il était aussi celui qui accompagnait la représentation de la Principauté dans les grandes expositions internationales. Et depuis quelques mois, la cheville ouvrière des commémorations du centenaire de la naissance du prince Rainier III.

À peine 48 heures après avoir orchestré le premier rendez-vous de ces festivités, le 31 mai dernier, Albert Croesi s’était éteint dans la nuit du 2 au 3 juin à son domicile, terrassé par une crise cardiaque.

"Départ inattendu"

Une disparition brusque, imprévue, impensable pour beaucoup qui avaient échangé avec lui ce 31 mai sur le Rocher, coiffé de son panama blanc et affichant le sourire d’un travail bien fait.

C’est ce sourire que l’on retrouvait dans la nef de la cathédrale, illuminant un grand portrait en noir et blanc posé sur un chevalet. Un souvenir des jours heureux contrastant avec la douleur d’une mère et le chagrin d’un fils en tête d’une famille effondrée par cette perte si soudaine.

À leurs côtés, la princesse Stéphanie est présente pour tenter de les consoler. Elle qui, mieux que personne, connaît la violence de la vie et du destin de perdre un proche brutalement.

En remontant l’allée centrale de la cathédrale, la Princesse n’a pas pu retenir ses larmes face au cercueil de celui qui était devenu son allié depuis plusieurs mois dans l’organisation de l’hommage au prince Rainier III.

Installés dans la nef, le souverain, visage fermé, son épouse la princesse Charlène, sa sœur la princesse de Hanovre sont au diapason de l’émotion d’une cathédrale où les yeux sont humides.

En souvenir d’un homme haut en couleur et en compassion pour sa famille éplorée. "Nous sommes là, le cœur bouleversé, meurtri, désespéré devant ce départ inattendu, trop rapide", a rappelé l’archevêque Dominique-Marie David en ouvrant la cérémonie religieuse, invitant à se souvenir de "l’humanité" qui caractérisait Albert Croesi.

Une vie de service et de dévouement

"Il a su mettre en œuvre ses nombreux talents avec compétence et humanité pour servir son Prince, pour servir la famille princière, pour son pays. Une vie vécue sous le signe du service et du dévouement", a-t-il ajouté dans son homélie.

Rappelant aussi son investissement "corps et âme" pour la réussite de la journée du 31 mai. "Cet événement encore très présent dans nos mémoires ne fait que renforcer notre gratitude pour celui qui a porté ce projet avec tant d’enthousiasme. Monsieur Croesi, vous nous manquerez."

Portée par un programme musical particulièrement émouvant, la cérémonie religieuse s’est clôturée sur un air païen, mais pas dénué de sens.

En l’occurrence, une Fantaisie monégasque signée par le compositeur niçois André Truqui dont les musiciens de l’Orchestre des Carabiniers avaient arrangé - à la demande d’Albert Croesi - une version pour accompagner la Journée de Monaco à l’Exposition universelle de Dubaï, en novembre 2021.

Ce sont ces notes que l’Orchestre des Carabiniers a choisi de faire résonner sous les voûtes de la cathédrale pour dire au revoir à Albert Croesi en fin de cérémonie. Et accompagner ainsi l’adieu de la Principauté à un ami.

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