Qui est Karim Tabchiche, le nouveau secrétaire général de l’Union des syndicats de Monaco?

Élu secrétaire général lors du 36e congrès de l’Union des syndicats de Monaco, Karim Tabchiche dévoile sa philosophie et les combats que continuera de porter l’organisation pour améliorer les conditions des salariés.

La rédaction Publié le 18/05/2025 à 16:00, mis à jour le 18/05/2025 à 16:00
Karim Tabchiche a rejoint l’USM en 2006 et a intégré, au fil des années, le comité fédéral puis le bureau fédéral. Avant ce rôle de secrétaire général, il a occupé diverses fonctions de direction. Photo Jean-François Ottonello

Adhérent à l’Union des syndicats de Monaco depuis 2006, Karim Tabchiche avait depuis occupé divers postes à la direction, sauf celui de secrétaire général. Alors, forcément, quand cet Ardéchois de 51 ans et employé à la Société monégasque des Eaux a été élu à la tête de l’organisation syndicale, en mars dernier lors du 36e congrès trisannuel, il a vu cela comme "une suite logique".

Le remplaçant d’Olivier Cardot, lequel a décidé de ne pas se représenter après 4 années de mandat , est une figure bien connue de la défense des droits des salariés. En parallèle, il occupe toujours la présidence du Tribunal du travail (depuis 2010), où les litiges entre salariés et employeurs sont réglés. "Il faut vraiment dissocier les deux, prévient-il. Au tribunal, on juge sur pièces et il faut absolument mettre de côté son étiquette. Ce qui est sûr, c’est que ça nous apporte une expérience humaine et technique inestimable."

"L’USM n’a jamais été autant d’actualité"

Fait inhabituel à l’USM: le nouveau secrétaire général ne travaille pas à la fédération – ce n’est pas un permanent, comme l’étaient ses prédécesseurs – et s’appuie donc plus que jamais sur son adjoint et bras droit opérationnel, Bruno Augé, pour diriger une entité à laquelle sont affiliés 42 syndicats et 2300 syndiqués. "Il y a des modes de fonctionnement à trouver, on est en train de trouver notre vitesse de croisière", assure Karim Tabchiche, dont la feuille de route pour les trois prochaines années a été fixée au terme du congrès de l’USM.

"Ce lieu, c’est la maison des salariés. Notre combat sera toujours le progrès social, et non le recul social. Cela fait 80 ans et nous n’avons jamais été autant d’actualité. En ce moment, on sent beaucoup de souffrance et d’exaspération chez les salariés, dont le pouvoir d’achat ne cesse de baisser. Il en est de même pour les retraités. Chez certains, il y a une forme de résignation. La situation est tendue et continue à se dégrader."

Aux yeux de Karim Tabchiche, la crise du Covid-19, celle économique ainsi que les conflits internationaux sont responsables de cette nette détérioration. "On vit une époque très difficile. Notre réflexion, notre sensibilité et les revendications de l’USM depuis des années ont tout leur sens. Cela renforce notre idée que l’on doit être acteur", poursuit-il.

Des revendications similaires

Bon nombre de combats menés par son prédécesseur en Principauté sont donc toujours d’actualité: porter le SMIC monégasque à plus de 2.538 euros bruts, revoir la réforme des retraites de 2012 ou encore maintenir les retraités qui ont fait leur carrière à Monaco dans le régime social monégasque. Autant de revendications qui se butent au refus du gouvernement princier et aux contre-arguments de son conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé, Christophe Robino .

Le nouveau secrétaire général, qui n’a pas encore rencontré les représentants des institutions du pays, l’assure: après le nécessaire temps du dialogue social pourra venir celui du rapport de force, inscrit dans l’ADN de l’USM depuis plus de 80 ans. "Si on a le sentiment que ce que l’on prône est légitime et si on constate que, en face, il n’y a pas d’écoute, alors on utilisera tous les moyens légaux à notre disposition, soutient Karim Tabchiche. Quand on manifeste ou que l’on fait grève, c’est qu’on y est obligés. C’est une légende de dire qu’on le fait par plaisir."

"Faire attention aux fausses bonnes idées"

Autre réclamation de l’USM: la motivation du licenciement. "On estime que les salariés devraient avoir un minimum d’explications et de motivations lorsqu’ils sont licenciés", soutient Bruno Augé, secrétaire général adjoint. Sur le plan du Droit du travail, l’USM accueille d’ailleurs avec réserve le projet de loi instituant la rupture conventionnelle du contrat de travail. "Il faut faire attention aux fausses bonnes idées, prévient Karim Tabchiche, avant de conclure. D’autres questions arrivent de plus en plus dans nos revendications: la problématique des transports, qui nuit à l’attractivité, et celle environnementale, prégnante chez les salariés. On va construire notre réflexion de façon cohérente. Il ne faut pas faire dans l’incantation. On va revenir avec une feuille de route et des propositions concrètes."

(1) Olivier Cardot continue de siéger à la direction du bureau fédéral, en tant que représentant du syndicat des employés de bureau.

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