Vers une augmentation de la fréquence des trains à Monaco?

Attention, cette amélioration n’a pas vocation à être immédiate. Aucun calendrier n’a été évoqué. Mais que serait un débat sur les modes d’accession à la Principauté sans les éternelles discussions autour du train?

C’est Roland Mouflard qui a remis une pièce dans la machine, lors de l’examen du budget primitif 2024 au Conseil national, alors que le projet de parking relais à la Brasca était débattu.

"Je suis mal à l’aise à l’idée de faire une cathédrale de béton pour stocker des voitures qui feront 90% du chemin jusqu’à Monaco en polluant et qui viendront s’y garer avec un impact carbone qui ne sera pas, je pense, très favorable alors qu’il existe déjà une infrastructure, le train, qui semble figée dans le temps. C’est un chemin sur lequel il faudrait se battre plus parce qu’elle existe, qu’elle est écologiquement responsable et qu’elle est déjà privilégiée par de nombreux travailleurs."

Ce à quoi Céline Caron-Dagioni, conseiller de gouvernement - ministre de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme a répondu que la seule solution du train ne serait pas viable, au regard de l’augmentation de la densité de population dans l’arrière-pays.

Les personnes vivant loin des villes, et donc des gares, n’utiliseraient pas ce mode de transport. D’où la nécessité de capter un maximum de flux de voitures à la sortie de l’A8 et, donc, à la Brasca.

Des TER de Monaco aperçus à Marseille

Néanmoins, le sujet TER est revenu dans l’hémicycle tel un boomerang pratiquement deux mois après la menace du gouvernement de revoir à la baisse son financement de 8 millions d’euros annuel à la SNCF.

Ce jour-là, Céline Caron-Dagioni avait fait part de son souhait de "voir les rames achetées par la Principauté à Monaco, et pas ailleurs, de manière à ce que les trains soient rallongés, particulièrement aux heures de pointe. Ce qui n’est pas le cas en ce moment."

Un constat également partagé par l’élue Marine Grisoul. "J’étais ce week-end à Marseille et j’ai vu un TER estampillé Principauté de Monaco. Je ne suis pas sûre qu’il y ait des pendulaires qui habitent à Marseille et qui prennent quotidiennement le train. Donc investir c’est bien, mais il faut être sûr que ces investissements vont profiter à la Principauté et à nos pendulaires."

L’occasion toute trouvée pour Céline Caron-Dagioni de rebondir sur l’affaire des trains pour lesquels la Principauté a investi.

"Le petit coup de colère a porté ses fruits puisque nos équipes de la DPUM [Direction de la Prospective, de l’Urbanisme et de la Mobilité, ndlr] et les équipes de la SNCF discutent en ce moment et comparent nos comptages. On compte les trains et on s’assure que le service qui était prévu dans la convention est bien là. On est en train de réécrire et remettre nos compteurs à zéro. Ce qui m’importe c’est que j’ai bien le nombre de TER, estampillés Monaco ou pas, qui est prévu dans la convention. Notamment les double, ou triple rames s’il le faut, au moment des heures de pointe puisqu’un des gros exercices a été de dire qu’on a les TER mais qu’ils ne sont pas là aux moments où on en a besoin."

Rappelant ainsi que la convention avec la SNCF n’a toujours pas été signée tant que cette zone d’ombre n’a pas été éclaircie.

Le système ERTMS, grand sauveur de la SNCF?

Un peu plus tôt, Céline Caron-Dagioni s’est exprimée sur ce qui pourrait être "la clé d’entrée d’une amélioration du cadencement sur tout le réseau".

Le système ERTMS (European Rail Traffic Management System, ndlr), qui consiste à harmoniser la signalisation ferroviaire à échelle européenne en faisant disparaître des signaux lumineux le long des voix pour faire entrer la signalisation à bord des trains.

"On a confirmé qu’on participerait aux travaux sur le réseau et l’ERTMS, un système qui permet de réguler et d’améliorer le cadencement et la fréquence sur le réseau."

La gare de Monaco prête à accueillir plus de trains

Vouloir accueillir plus de trains est une chose. En avoir la capacité, c’en est une autre. C’est sur ce point que Céline Caron-Dagioni a voulu se montrer rassurante.

Dans la perspective d’une cadence accrue. "La gare, en termes d’infrastructures, a de la marge d’exploitation. à condition que les trains y arrivent. On sait que notre équipement peut accueillir toujours plus de trains et c’est bien dans ce sens-là qu’on pousse. Mais le réseau n’est pas capable d’absorber plus tant qu’il n’y a pas l’ERTMS, qui dépend de la Région et de l’État français."

Affaire à suivre.