"J’ai ressenti une urgence à parler aux femmes de ma génération": le spectacle Astrid Veillon à voir à Mandelieu-la-Napoule et à Carqueiranne

Avec "Et si on en parlait", à voir ce mardi soir à Mandelieu-la-Napoule et à Carqueiranne le 21 août prochain, Astrid Veillon propose un concentré d’humour, de tendresse et de lucidité sur la condition féminine.

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Chloé Rouil Publié le 12/08/2025 à 14:00, mis à jour le 12/08/2025 à 14:00
"Et si on en parlait" est la deuxième pièce de théâtre d’Astrid Veillon en tant qu’autrice. Photo Les Grands Théâtres

Il y a des pièces qui vous font rire. D’autres qui vous remuent. Et si on en parlait, la nouvelle création d’Astrid Veillon, à voir à Mandelieu-la-Napoule ce mardi soir et à Carqueiranne le 21 août prochain, fait les deux à la fois. Sur scène, Astrid Veillon et quatre autres comédiennes, Léa François, Christine Lemler, Valérie Baurens et Célia Mocydlarz, explorent avec une énergie communicative les multiples facettes de la féminité, le tout porté par une mise en scène qui invite le spectateur dans ce salon, au cœur des confidences.

Loin de la pièce de boulevard, Et si on en parlait est une plongée dans une soirée d’anniversaire par comme les autres, celle de Loulou, qui fête ses cinquante ans. Autour de cette romancière en crise, trois amies, ainsi que la fille de Loulou, se retrouvent pour faire le point. À mi-chemin entre comédie et confession, la pièce est une invitation dans un salon où l’on rit, on s’émeut, et parfois, on pleure. Sans effets de manche, Astrid Veillon prouve que la vérité et la sincérité sont les plus belles armes de communion et de communication.

Un peu plus de vingt ans après La Salle de bain, qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire une nouvelle pièce de théâtre?

Suite au succès de La Salle de bain, beaucoup m’ont demandé d’écrire une suite, mais je n’avais rien à dire à ce moment-là. Écrire juste pour écrire, je n’y voyais pas vraiment d’intérêt. Puis le passage de la cinquantaine m’a inspirée, j’ai ressenti une urgence à parler aux femmes de ma génération, de la femme dans sa globalité, au-delà de l’âge, dans un monde ou le débat se raréfie. J’avais cette impression qu’il fallait saisir l’instant, qu’on n’avait plus le choix, ces mots devaient sortir pour qu’on se sente moins seules.

Selon vous, l’émancipation féminine ne rime pas forcément avec plus de bonheur. Pourquoi?

On a gagné en libertés et en droits, mais je ne suis pas certaine que nous soyons plus heureuses que nos grands-mères. Aujourd’hui, la femme cumule indépendance et charge mentale énorme. Certaines n’ont toujours pas les moyens de quitter un compagnon toxique, ce n’est pas si simple. On nous demande d’être tout à la fois, et au bout d’un moment, ça pèse. Liberté, oui, mais à quel prix?

Dans votre pièce, vous parlez de sexualité, de ménopause ou encore de désir, des thèmes encore rares au théâtre. Pourquoi cette liberté de ton?

Je ne me suis même pas posé la question de ce que les gens allaient penser, c’était évident pour moi. Parler des femmes sans évoquer ces sujets, ce serait passer à côté. Dire qu’on simule parfois, qu’on ne prend pas toujours notre pied, que certaines n’aiment pas le sexe... ça libère la parole d’une certaine manière et ça ouvre le dialogue, même dans les couples. Beaucoup de femmes se sentent seules et pensent qu’elles ont des problèmes, alors que non, ce n’est pas le cas. Je n’ai rien inventé, je me suis nourrie de ce qui se passe autour de moi.

Et les hommes, comment réagissent-ils à la pièce?

Ils adorent! Ça leur permet d’ouvrir les yeux, et puis de rentrer aussi dans une sorte d’intimité féminine, parce qu’ils sont rarement invités à ce genre de réunion. Les plus rustres vont dire qu’ils s’en prennent plein la figure, et les plus fins vont dire que ça fait du bien. J’ai vu des spectateurs, les larmes aux yeux, me dire: "Mais qu’est-ce que c’est dur d’être une femme".

Avant de monter sur scène, avez-vous des rituels pour lutter contre le trac?

On a un petit cri de guerre collectif avec toutes les comédiennes et les régisseurs et régisseuses, et après, on se dit un grand "merde!". Moi, je monte sur scène comme si j’allais passer une soirée avec mes copines. Je ne pense même pas au public, je suis Loulou, pas Astrid. On est là pour donner du plaisir, pas pour sauver des vies. Si on ne prend pas soi-même du plaisir, on ne peut pas le transmettre.

Ce mardi soir à 21h au théâtre Robinson, à Mandelieu-la-Napoule. Tarifs de 25 à 33 euros.

Le 21 août, à l’Auditorium de Clair-Val, à Carqueiranne. Tarifs de 25 à 30 euros.

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