"Les gens réservent sur Booking et quand je leur envoie un message pour leur dire que la route est fermée dès 9 heures du matin, et donc qu’ils devront partir avant, ils annulent leur réservation."
Depuis l’éboulement dans le secteur du quartier de Monti à Menton, sur la route en direction de Sospel à la mi-mars dernier, Giuseppe Gigliotti, le patron du Relais de Monti, fait face à une baisse drastique de son activité. En cause, des travaux à l’entrée et à la sortie du hameau traversé par l’axe qui relie Menton à Sospel et qui en limitent l’accès.
Plus de plat de jour
Responsable du chantier, le Département détaille: "L’accès est toujours possible depuis le nord, y compris en journée, de 9h à 16h moyennant le passage par un secteur en alternat, mais en alternat permanent donc franchissable à toute heure. Pour l’accès sud depuis Menton en direct, il est possible de l’emprunter en dehors des heures de travail des entreprises sur le site de Monti, soit de 16h à 9h et les week-ends et jours fériés." Une situation qui perdure donc depuis la mi-mars pour la fermeture du bas, et depuis deux semaines pour celle du haut.
"Le midi, j’avais des travailleurs qui venaient de la zone industrielle, explique Giuseppe Gigliotti. Mais désormais, ils doivent mettre une demi-heure pour arriver, et une autre pour repartir. Je chiffre mon manque à gagner à 300 euros par jour à peu près concernant les repas du midi. "
L'hécatombe côté hôtel
Un coup dur pour ce restaurateur qui assure un bon service le midi. "D’habitude, les gens viennent consommer un plat du jour et repartent." Il constate: "J’ai un loyer de 3.000 euros par mois. L’assurance ‘‘perte d’exploitation’’ ne prend pas en charge car elle considère qu’il y a un autre accès en haut de mon établissement, qui est maintenant fermé. Si c’est comme ça jusqu’à l’ouverture de la route, je n’ai plus qu’à fermer jusqu’en mai."
Côté hôtel, c’est l’hécatombe également. "Le tournage à Sospel m’assure des réservations jusqu’au milieu de semaine prochaine à peu près, raconte-t-il. Mais après? Quand les clients arrivent et que je leur dis qu’il faut qu’ils partent à 9 heures, je vois bien à leur tête qu’ils se disent: ‘‘Si on avait su, on n’aurait pas réservé ici.’’"
Le patron du Relais de Monti regrette le manque de concertation. "À aucun moment ils ne sont venus me consulter, toquer à ma porte pour comprendre. C’est comme si moi je n’existais pas, comme si j’étais un restaurant fantôme", constate-t-il non sans amertume. Et d’ajouter: "J’ai dit aux autorités: "Moi je ne suis pas monsieur Colagreco. Si cela avait été le cas, vous l’auriez prévenu.""
commentaires