Cette autorité a été visée par des critiques très sévères sur son action, alors que les violences subies par cet homme de 46 ans, Raphaël Graven de son vrai nom, avaient été révélées en décembre 2024 dans un article de Mediapart.
"Ce drame pose bien sûr également la question de la responsabilité de la plateforme qui a diffusé ces images (Kick). Celle-ci n'étant pas installée en France, elle ne relève pas de la compétence directe de l'Arcom", s'est défendu son président, Martin Ajdari, dans une tribune publiée par Le Monde.
Quant au régulateur, "la loi ne lui demande ni d'apprécier la légalité des contenus mis en ligne par des particuliers (ce qui relève du juge), ni d'en solliciter le retrait", a-t-il précisé. Son rôle, en vertu de la modération imposée par la réglementation européenne, est de "s'assurer que les plateformes respectent ces obligations de moyens et d'engager, le cas échéant, des procédures de sanction à l'encontre de celles qui sont installées en France".
"Cette mission est d'une ampleur considérable, à l'échelle de l'étendue des services et contenus en ligne. La vingtaine d'agents que l'Arcom a pu recruter à cette fin y consacrent toute leur énergie", a insisté Martin Ajdari.
"Incompréhensible"
Raphaël Graven est décédé lors d'une diffusion en direct à Contes, près de Nice, le 18 août, après plus de 12 jours de live le montrant, ainsi qu'un autre homme, violenté et humilié par deux autres personnes.
Jeudi, le procureur de la République de Nice a indiqué que l'autopsie avait exclu "l'intervention d'un tiers", à savoir que les deux médecins légistes n'avaient pas relevé de "lésions traumatiques". Les causes de la mort, "d'origine médicale et/ou toxicologique", restent à déterminer.
Pour M. Ajdari, "que ces vidéos aient pu demeurer en ligne pendant de longs mois, sans aucun nouveau signalement, est évidemment incompréhensible. C'est le signe qu'une nouvelle phase dans la régulation du numérique est aujourd'hui nécessaire, pour qu'on ne puisse plus, collectivement, passer à côté d'une telle situation".
Selon la ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz, Kick n'a que 75 personnes, dont aucune ne parle français, pour assurer la modération de centaines de milliers de diffusions chaque jour.
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