Le destin - mektoub comme on dit en Tunisie - tient parfois à peu de chose. Pour Hafedh Dakhlaoui, il s'est manifesté une première fois, il avait 15 ans. Engagé pour faire de la figuration sur le tournage d'un film, il est choisi en dernière minute pour donner finalement la réplique à la star du long-métrage. Un déclic. C'était en Tunisie où le jeune homme de 32 ans est né et a grandi avant de poser ses valises en Principauté, il y a presque dix ans.
« La Tunisie m'a donné la vie, mais Monaco m'a ouvert les yeux sur le monde, c'est là que j'ai fait de belles rencontres et vécu les meilleurs moments de ma vie. Je m'y sens chez moi », confie le comédien, qui manie cinq langues et a exercé plusieurs métiers avant de revenir sur les plateaux de cinéma.
Manager de boîte de nuit à Ibiza puis employé par une société de sécurité privée en Principauté, pour laquelle il accompagne des clients à travers le monde.
Repéré à Los Angeles
À la faveur d'une rencontre à Los Angeles, il est repéré par un réalisateur russe, Alexander Nevsky, concepteur de superproductions entre Hollywood et Moscou. Des films d'action, principalement, tournés en Russie, pour le marché international. Hafedh hérite d'un rôle de méchant baraqué à chaque fois. Mais des rôles parlants, après plusieurs postes de figurants dans des films tournés sur la Côte d'Azur.
« Finalement, après toutes ces années et tous ces métiers que j'ai exercés, le goût des plateaux de cinéma m'est revenu et je me suis demandé pourquoi je n'avais pas repris plus tôt. »
Passé par l'AS Monaco Natation
À l'adolescence déjà, il multipliait les figurations sur des plateaux de tournage et des publicités à Tunis, raconte celui qui a été élevé dans une famille francophile. Et férue de natation. Ses deux parents étant champions nationaux. C'est à Monaco qu'Hafedh, lui, plongera dans les bassins. En intégrant l'AS Monaco Natation, coaché par Jean-Yves Lecharpentier, qu'il cite comme « une vraie inspiration » et qui lui permet de charpenter son corps d'athlète de presque deux mètres.
« Pour un rôle, j'ai dû prendre 17 kg de masse, mais à chaque fois, mon corps s'adapte », confie-t-il en expliquant qu'il pratique assidûment la capoiera pour tenter de décrocher un rôle.
« Je me mets à 100 % à chaque fois dans l'entraînement physique et mental. »
Pour le mental, il s'est formé outre-Atlantique dans les cours de Patsy Rodenberg et Howard Fine Studio, réputés pour former à l'art de jouer devant une caméra. « C'est ce qui me fait vibrer dans ce métier, jouer et me glisser dans la peau d'un autre. Je ne cherche pas la célébrité : si ça arrive, ce sera une conséquence. »
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