Dans cette ville de la Côte d'Azur, les horodateurs permettent (aussi) de donner l’alerte

Après les 26 bornes d’appel installées devant les écoles, dans les squares et sur les places publiques, les 60 horodateurs de la commune du Cannet se transforment en machine d’alerte, directement reliés à la police municipale. Une première en France.

Article réservé aux abonnés
Alexandre Carini Publié le 23/04/2025 à 08:45, mis à jour le 23/04/2025 à 08:45
Bernard Alenda, adjoint municipal à la sécurité, a testé avec satisfaction l’usage du premier horoborne. Photo A. Carini Photo A. Carini

"Allô bonjour, police municipale à votre écoute..." Devant l’horodateur du boulevard Sadi-Carnot, juste en face de la pharmacie tenue par le maire Yves Pigrenet, Bernard Alenda, adjoint à la sécurité, a le sourire. Le nouveau système mis en place par Alain Cherqui, boss de la police municipale, fonctionne bien: pour la première fois en France, un "horoborne" is born !

Ou comment transformer une machine de paiement/stationnement en outil de sécurité. L’horoborne n’est plus seulement le réceptacle d’espèces sonnantes et trébuchantes. Via un bouton d’appel, un parlophone et une caméra intégrée, il devient un "gardien" de l’ordre public, connecté 24/24h avec le centre municipal de vidéosurveillance. Pour cela, il a fallu repenser l’appareil, qui fonctionnait avec des batteries à énergies solaires, insuffisantes pour la transmission d’images vidéo de qualité. Mais via le déroutement du réseau électrique de la Ville, cette difficulté technique a pu être surmontée.

"Chaque seconde perdue est au profit du délinquant"

Les 60 horodateurs de la Ville seront bientôt transformés en horobornes, pour faire d’une pierre, deux coups. Un chantier à 180.000 euros, mais qui permet d’agrandir le maillage des 26 bornes d’appel, déjà installées dans les squares et jardins, devant les écoles et sur les places publiques, sans avoir besoin d’installer un nouveau mobilier urbain. Avantage: "l’œil" est à hauteur d’homme, et ces "donneurs d’alerte" facilement accessibles à chacun. "Avec les horobornes et bornes d’appel, on veut gagner en rapidité d’alerte, car chaque seconde perdue dans une intervention est au profit du délinquant. Le plus important pour nous, c’est que les administrés participent, n’hésitent pas à sonner, car ils sont nos oreilles, notre vue, et en retour, nous les regardons et les écoutons, justifie Alain Cherqui, grand défenseur de l’interactivité. Et que les gens arrêtent de dire: on n’ose pas vous déranger. On est là pour ça, on est là pour eux! La sécurité est une priorité au Cannet, mais elle n’est pas seulement le domaine réservé de sa police, elle est aussi l’affaire de tous."

Des signalements en hausse sur les bornes d’appel

Le directeur de la police municipale espère donc que les horobornes auront la même efficacité que les bornes d’appel. Il y a encore quelques jours, c’est ce fameux bouton d’alerte, sur lequel se focalisent toutes les caméras du secteur lorsqu’il est actionné, qui a été déclenché par un enfant de 5 ans. Une patrouille a ainsi pu intervenir pour mettre rapidement fin à une violente dispute entre ses parents...

Preuve que les bornes sont désormais bien connues de la population, les appels progressent: 59 en 2022, 74 en 2023, 103 en 2024. Motifs? Un chien laissé dans une voiture ou non tenu en laisse, un enfant de 2 ans blessé au square, la découverte d’un sac, une disparition inquiétante, des tags, un vol de trottinette, une femme agressée, la chute d’une personne âgée, une rixe entre écoliers ou entre adultes… sans compter une assistance au Palm bus pour des passagers violents qui n’ont pas payé.

Autant de faits divers et variés, de plus ou moins grande gravité, dont aucun signalement ne sera resté sans effet.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.