L’astrophysicien niçois Patrick Michel raconte la mission Dart de déviation d’astéroïde
Dart et Hera sont les noms des deux projets d’étude dont l’objectif était de tester s’il était possible de dévier un objet céleste. Patrick Michel, astrophysicien les a expliqués aux jeunes de deux lycées niçois.
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Axelle TruquetPublié le 17/10/2022 à 20:21, mis à jour le 17/10/2022 à 20:21
Photo Ax. T.
Il a des étoiles dans les yeux comme un gosse au matin de Noël. Patrick Michel, astrophysicien et directeur de recherche au CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, a raconté, ce lundi après-midi, à des lycéens du Parc-Impérial et de Masséna comment s’est déroulée la mission Dart - Hera dont il est le coordinateur européen de la collaboration et responsable scientifique.
Se préparer au pire
Ce programme, vous en avez forcément entendu parler: c’est celui qui a des airs de blockbuster américain. Sauf que ce n’est pas Bruce Willis et que la Terre n’est pas menacée. Mais comme on ne sait pas de quoi demain sera fait (demain s’entendant comme "dans les siècles à venir"), les plus grands chercheurs du monde se sont préparés au pire.
Dart signifie "Double Asteroid Redirection Test": son but était donc d’étudier la possibilité de faire dévier un astéroïde de sa route. "Un astéroïde, c’est un agglomérat de roche et plein de vide. Il est déjà arrivé qu’un tel objet s’écrase sur Terre. Rassurez-vous, aucun ne devrait nous heurter prochainement. Le prochain qui va nous approcher passera le vendredi 13 avril 2029 à 36000km de nous."
"L’astéroïde identifié en 2011"
Patrick Michel, astrophysicien niçois, coordinateur européen de la collaboration Dart-Hera, a détaillé à des lycéens les raisons de cette mission.Photo Ax. T..
Il poursuit: "Dès les années 2000, on a commencé à s’occuper de la prévention en Europe tandis que la Nasa créait un bureau de défense planétaire. En 2011, nous avons identifié un astéroïde, Didymos, et sa petite lune Dimorphos. Nous avons calculé qu’ils passeraient suffisamment près de notre planète pour pouvoir lancer une mission de déviation et la mesurer depuis la Terre au cas où la sonde Hera ne fonctionnait pas. Heureusement, pour l’instant, ce n’est pas le cas", narre le scientifique passionné.
"Énorme succès"
Car si Dart (de la taille d’une voiture) a bien percuté Dimorphos (160mètres de diamètre) le 27 septembre, Hera est encore en route. "Cette sonde va rejoindre la scène de crime en 2024 pour nous dire ce qu’il s’est passé. Elle va effectuer tout un tas de mesures, notamment sur les propriétés du cratère créé par l’impact, mais aussi la minéralogie, c’est-à-dire la composition de l’astéroïde ou encore la tomographie, comme si l’on regardait à l’intérieur de quoi il est fait, commente, enthousiaste, Patrick Michel. La mission Dart est un énorme succès, nous allons en apprendre encore beaucoup sur la formation des astéroïdes."
"Une p.. de fierté!"
Christian Estrosi a remis à Patrick Michel (en polo blanc au centre) la médaille de la ville l’aigla nissarda d’argent.Photo Ax. T..
L’astrophysicien a tenu toute l’assistance en haleine durant son récit. Il en a profité pour transmettre des messages à l’attention des lycéens: "Si vous êtes persévérant, motivé et passionné; si vous savez travailler en équipe, vous pourrez vivre des choses incroyables! Voyez ce que c’est la science et comme on s’amuse!"
Au premier rang du public, le maire de Nice, Christian Estrosi, suspendu à ses lèvres. L’édile en a profité pour remettre à Patrick Michel l’aigla nissarda d’argent, la médaille de la ville, perdant, quelques instants, son sens du protocole tant il était exalté: "C’est une p... de fierté de savoir qu’un Niçois est reconnu au niveau international pour son potentiel!"
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