Désormais ce sont DragonBall, Simba le roi Lion ou Arielle la petite sirène qui sont en charge de l’accueil en donnant de la couleur sur les murs de la salle d’attente. Pensé à destination des enfants, ce décor a ceci d’intéressant de donner un peu de légèreté à un endroit plein d’anxiété.
Il résume la formule mise en place par les équipes du Centre hospitalier Princesse Grace de disposer désormais d’un service d’urgences unique, liant les urgences classiques et les urgences pédiatriques. Le tout dans des locaux rénovés au rez-de-chaussée du pavillon Princesse Charlotte.
Le prince Albert II a visité mardi les lieux pour se rendre compte des changements opérés sur ce plateau de 750 mètres carrés, véritable "service de santé publique locale, d’importance vitale pour l’ensemble des résidents monégasques", a rappelé la directrice de l’hôpital, Benoîte Rousseau de Sevelinges, en remerciant chaleureusement celui qui a rendu possible le projet: Dmitry Rybolovlev. Le président de l’AS Monaco est le généreux mécène du chantier qui aura pris dix mois et aurait coûté 1,8 million d’euros selon nos sources. Son nom est désormais gravé sur les plaques en marbre, positionnées à l’entrée du CHPG, rappelant les bienfaiteurs de l’établissement.
Vers un temps d’attente réduit?
Pour les usagers des urgences, ce regroupement actif depuis le 6 avril devrait permettre d’optimiser ce service aux enjeux particuliers. Où les patients viennent souvent remplis de stress et d’anxiété "pour soulager leur détresse et leur douleur", souligne Benoîte Rousseau de Sevelinges.
La salle d’attente est désormais plus vaste ; avec une borne d’accueil isolée qui permet de respecter l’intimité des patients arrivant et devant décrire leurs maux. C’est de là que sont orientés les arrivants vers les boxes de soins. Ou bien vers deux petites zones dédiées aux circuits courts pour des personnes touchées par des pathologies simples, pour être prises en charge rapidement.
La mise en commun des urgences pour adultes et enfants est aussi effective dans les salles d’accueil et d’urgence vitale qui peuvent recevoir désormais les patients adultes et pédiatriques amenés par le SMUR ou les pompiers. Le personnel des deux unités de soins partage aussi des espaces techniques communs, "permettant un enrichissement des pratiques entre les professionnels".
Depuis sa création en 2009, le service d’urgences pédiatriques était situé dans une zone du CHPG éloignée des urgences classiques. Ce regroupement va dans le sens de l’histoire du futur hôpital (lire ci-dessous).
Même si en pratique, si la salle d’attente est partagée, les enfants sont dirigés vers quatre boxes dédiés aux équipes pédiatriques. Les adultes à l’opposé où œuvrent les urgentistes. La rénovation a permis de gagner deux zones de soins supplémentaires. Un bon point pour réduire l’attente des patients, et aussi améliorer les conditions de travail dans un service hospitalier, où il est toujours "difficile", rappelle la directrice du CHPG, de recruter.
Horizon 2026
À l’horizon 2026, les équipes du Centre hospitalier Princesse Grace devraient pouvoir prendre possession de leur nouveau bâtiment en cours de construction. Dans ce nouvel établissement moderne, là aussi, les deux services d’urgences seront réunis.
"Nous aurons un accueil dédié avec un circuit patient enfant et un autre pour les adultes. Entre les deux, des espaces communs pour les professionnels afin de partager les pratiques et les stocks", note Benoîte Rousseau de Sevelinges, qui voit dans cette préfiguration mise en place dans le bâtiment existant une manière "d’envisager sereinement les pratiques à l’avenir".
Dans un pays où l’unique service d’urgences enregistre une fréquentation annuelle de 45.000 patients enfants et adultes, le défi sera élevé dans ce nouvel hôpital où les urgences sont envisagées sur un plateau technique dédié avec une équipe de soins polyvalente, préservant la spécificité pédiatrique.
Un "axe stratégique" de la transformation du CHPG, où l’amélioration des conditions d’accueil sera primordiale.
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