"On sent les difficultés à nous accompagner à cause de la charge de travail": des étudiants témoignent à propos de la santé mentale des soignants

Confrontés au mal être de leurs aînés, ils entendent s’informer, se préparer, agir.

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La rédaction Publié le 17/02/2025 à 17:30, mis à jour le 19/02/2025 à 10:10
Sophie Cruchon. Photo VLP

Sophie Cruchon, élève ergothérapeute, en 2e année: "Dans notre classe de trente élèves, six personnes ont quitté le cursus. C’est significatif. On arrive avec un socle de valeurs communes et on construit notre identité professionnelle en stage. La place du tuteur est importante, mais on sent les difficultés à nous accompagner à cause de la charge de travail. On s’y attendait mais c’est différent de le savoir et de le vivre." Un point positif cependant: "On est une génération mieux informée sur les problèmes liés à la santé mentale. On est conscient des risques, on pourra agir."

Nicolas Nino, élève infirmier en 1re année à l’IPVFPS a un parcours atypique. Il a été auxiliaire médical dans les forces spéciales, puis il a travaillé comme ambulancier. Même s’il pense avoir "un seuil de résistance un peu supérieur à la moyenne des étudiants issus de Parcoursup", il avoue pourtant avoir abordé son stage en Ehpad avec beaucoup d’appréhension. "Je me suis retrouvé dans une équipe sans cadre de santé, avec un médecin retraité présent quelques demi-journées par semaine. Mais c’était une équipe créative, soudée, qui a suscité mon admiration!"

Nicolas Nino. Photo VLP.

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Satine Boutaga, étudiante en ergothérapie: "Même si la souffrance mentale est moins présente dans notre profession que chez les infirmières par exemple, ce qu’on ressent en stage, c’est que les difficultés vécues par les autres professionnels avec lesquels nous travaillons se répercutent aussi sur notre travail. Moi, je ne veux pas souffrir pour mon métier."

Emma Bellier, en 1re année à l’école d’infirmières: "On prend le temps de nous transmettre les valeurs mais je constate déjà en stage le manque de temps pour exercer le cœur de notre métier. Je ne veux pas penser à la possibilité de la souffrance au travail mais je me renseigne quand même sur d’autres pratiques, d’autres types d’exercices. C’est déjà en soi une façon de s’y préparer."

Anna Durand, future infirmière en 2e année: "J’ai fait un stage dans une équipe avec des infirmières fatiguées, des professionnels avec des blessures physiques, d’autres en burn-out et donc beaucoup de changements au sein de l’équipe. Je me rends compte que si les personnes ne vont pas bien, on ne travaille pas bien. On peut d’ores et déjà se projeter, se demander comment on pourra interagir avec ces gens-là, quel impact ça aura sur nous, sur l’équipe, sur les patients?"

Satine Boutaga. Photo VLP.
Emma Bellier. Photo VLP.
Anne Durand. Photo VLP.

Le job éprouvant d’une infirmière SMUR heureuse

Un témoignage rassurant pour finir, celui d’Armelle Sponek, infirmière SMUR depuis 19 ans. "Je travaille dans un service que j’ai choisi et ça fait toute la différence. Bien sûr, je ne savais pas à quel point ça serait compliqué, violent: on côtoie la maladie, la mort... Mais je vais travailler avec plaisir. Je partage ces moments très forts avec une super équipe, des gens qui sont devenus des amis. On a mis en place tous les mois une cellule de crise pour échanger sur ce qu’il se passe. On a eu des suicides dans le service ces dernières années par exemple. Alors quand on dit que les problèmes doivent rester sous la blouse, ça me choque. Au contraire, on doit dire les choses. Quand ma motivation est à zéro, je le dis. Et les collègues me soutiennent!"

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