Après l'arrivée de Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, et de l'essayiste Malika Sorel, le Rassemblement National (RN) accueille désormais une nouvelle recrue d'importance.
L'ancien policier Matthieu Valet, âgé de 38 ans et passé par La Ciotat et Marseille, a annoncé mardi 9 avril sur Europe 1 qu'il rejoignait la liste du Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella pour les prochaines élections européennes du 9 juin.
Originaire de Lille, Matthieu Valet a occupé pendant plusieurs années des fonctions de chef adjoint au sein de la Brigade anti-criminalité en Île-de-France, avant de poursuivre son parcours dans notre région. Jusqu'à récemment, il occupait les postes de porte-parole et de secrétaire national adjoint au sein du Syndicat indépendant des Commissaires de police (SICP).
"Une France en état d'urgence absolue"
Le député du RN Sébastien Chenu, s'est exprimé sur cette adhésion, en se réjouissant de ce ralliement, qualifiant l'homme de "garçon courageux et solide" qui rejoint "cette incroyable aventure".
De son côté, Matthieu Valet a déclaré: "Je rejoins un vaste mouvement populaire qui démontrera son potentiel à changer la vie de tous les Français." Ajoutant: "Dans une France en état d'urgence absolue, où nos institutions vacillent, le RN se distingue comme le seul parti ayant le courage de défendre les valeurs françaises fondamentales."
"Jeune commissaire, au parcours atypique, ce 'flic hyperactif' aura su donner un nouveau souffle au commissariat de La Ciotat par son management nouveau et son regard différent sur la société", écrivait-on en 2020 dans nos pages.
Depuis, l'homme était devenu un défenseur des thèses d'extrême droite, en habitué des plateaux de radio et de télévision. Il jouit déjà d'une belle notoriété auprès du grand public, notamment grâce à l'émission Les grandes gueules, sur RMC. Pourtant, le porte-parole du SICP se disait jusqu'ici "apolitique".
"Concours, travail, effort et mérite"
"Marine Le Pen et Jordan Bardella me donnent la formidable occasion de porter les couleurs de mon institution au Parlement européen", a dit Matthieu Valet, rappelant qu'il était devenu "gardien de la paix par les concours, le travail, l'effort et le mérite".
L'arrivée de Matthieu Valet dans l'orbite lepéniste bruissait depuis plusieurs semaines, valant d'ailleurs à l'intéressé le retrait mi-décembre de son mandat de porte-parole d'un syndicat qui se voulait "apolitique" - le commissaire contestant à l'époque ces "rumeurs".
"Quand on m'a prêté ces ambitions, je n'y pensais absolument pas, on ne m'avait rien proposé", a-t-il encore assuré mardi, datant la proposition de Jordan Bardella à "quelques semaines".
"Dédiabolisation" et double satisfecit pour le RN
La concrétisation de cet engagement suscite au RN un double satisfecit. D'abord, l'arrimage à la liste d'une personnalité présentée comme spécialiste de la sécurité, l'un des thèmes fondamentaux du parti, encore décliné à l'envi lors de cette campagne pour les européennes du 9 juin.
Alors que plusieurs faits divers violents ont fait la une des médias, Jordan Bardella a encore dénoncé ce week-end "une barbarie nouvelle", selon lui "fruit d'un cocktail explosif entre une immigration non maîtrisée, des tensions communautaristes et un laxisme judiciaire".
Ensuite, elle accrédite la capacité du parti à la flamme à s'ouvrir à des personnalités extérieures. Matthieu Valet a fait valoir ses origines étrangères, en l'espèce espagnoles, soulignant par ailleurs son extraction modeste pour avoir grandi "dans une tour de 15 étages d'une cité à Lille".
Une nouvelle incarnation de la "dédiabolisation" du Rassemblement national, dont la liste est créditée d'environ 30% d'intentions de vote par les sondages, loin devant les macronistes menés par l'eurodéputée Valérie Hayer.
"Je vais dans un parti qui est un grand parti républicain et qui aujourd'hui, pour moi, incarne le seul espoir et la seule espérance pour les Français", a déclaré l'ancien commissaire de police, estimant que la droite LR est une formation qui "parle comme nous" et "pense comme nous", mais qui n'a "pas encore le courage de venir intégrer les rangs du Rassemblement national".
Quant à Reconquête!, le mouvement d'Eric Zemmour dont la liste pour les Européennes est dirigée par Marion Maréchal, il a considéré qu'il n'avait pas "l'ambition d'être un parti de gouvernement avec une capacité à porter tous les Français".
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