Nommé conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Economie, Pierre-André Chiappori entrera lundi au gouvernement
Enseignant et chercheur, l’économiste et Académicien endossera le rôle de conseiller-ministre des Finances et de l’Économie dès lundi. Son prédécesseur poursuit sa mission à l’international.
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Thomas MichelPublié le 14/03/2024 à 08:02, mis à jour le 14/03/2024 à 10:51
En 2019, le prince Albert II avait remis son épée d’académicien à Pierre-André Chiappori, alors intronisé à l’Académie des sciences morales et politiques à Paris.Photo Gaëtan Luci/Palais princier
Fin de mission pour Marco Piccinini. Dès lundi prochain, Pierre-André Chiappori fera son entrée au gouvernement en tant que conseiller-ministre des Finances et de l’Économie. Le choix du prince Albert II a été annoncé ce mercredi matin via communiqué du Palais princier.
Marco Piccinini s’était aussi engagé à "poursuivre les efforts pour améliorer la lisibilité des comptes de l’État", notamment pour fluidifier les relations avec le Conseil national. Dans un contexte économique international tumultueux, il avait d’ailleurs mis les pieds dans le plat à l’Assemblée en justifiant, sur le siège, l’ajustement du projet de rénovation du centre commercial de Fontvieille sur la base d’un triptyque "optimisation, efficacité et prudence budgétaire". Rigueur entendue par les élus lors des débats.
Enseignant et chercheur, l’économiste et Académicien, Pierre-André Chiappori prendra son poste ce lundi comme conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Economie.Photo G.L./Palais Princier.
"Renforcer la position économique de Monaco"
Au terme de ces six mois d’action, le Prince "remercie chaleureusement Marco Piccinini pour son investissement sans réserve et son dévouement", précisant qu’il continuera "à œuvrer pour la Principauté comme ambassadeur en charge des négociations financières internationales. Son expertise et ses compétences dans les domaines de l’économie et des finances seront en effet des atouts majeurs pour répondre aux enjeux actuels de la Principauté".
Déjà en septembre, le Prince attendait de Marco Piccinini qu’il redore le blason écorné de Monaco alors que son prédécesseur était pointé du doigt sur la gestion du dossier Moneyval, et concerné par des perquisitions menées au printemps dans une enquête sur l’attribution de marchés publics (Annonciade II et Jardins d’Apolline). "M. Piccinini dirigera les efforts visant à renforcer la position économique de Monaco sur la scène mondiale et à promouvoir un environnement favorable à la prospérité et l’innovation".
Un rôle sur-mesure pour celui qui au cours de sa carrière, dans le privé comme au service de l’État, a contribué aux Accords Concorde qui régissent la Formule 1 depuis le début des années 80, puis négocié avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avant d’être l’émissaire de Monaco au conseil d’administration de l’aéroport Nice Côte d’Azur.
Pour succéder à Marco Piccinini, le prince Albert II, qui aime se reposer sur le savoir scientifique, a donc fait le choix d’une pointure dans le domaine de la microéconomie. Un chercheur et enseignant dont le CV parle de lui-même et qui, à 68 ans, va découvrir les arcanes de l’administration publique. "Diplômé de l’École Normale Supérieure, Agrégé de mathématiques et Docteur en sciences économiques, M. Pierre-André Chiappori a commencé sa carrière en tant qu’enseignant en France, puis en qualité de professeur d’économie à l’Université de Chicago avant de rejoindre en 2005, la Columbia University à New York. Il a été élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 2017 et a reçu les insignes de Chevalier de l’Ordre du Mérite en 2023", résume le Palais princier.
Un scientifique humain
Chiappori, un nom qui circulait ces derniers mois pour occuper ce poste. Lui qui n’a jamais vraiment quitté sa terre natale et préside depuis 2011 le Conseil scientifique de l’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE), ainsi que l’International Advisory Board de l’Université Internationale de Monaco.
Ancien élève du Lycée Albert-Ier, ce théoricien hors pair est considéré comme l’un des plus grands spécialistes de la théorie des contrats, des questions de risque et d’assurance ainsi que de l’analyse économique de la famille. "La famille est l'unité de production la plus importante de la société, l'investissement du capital humain part de la famille. Ce sont des sujets que je trouve toujours autant fascinants, même après avoir entamé un travail dessus voici quarante ans", confiait-il au Monaco Press Club en 2017. Soucieux de la montée des inégalités et, mécaniquement, des populismes, il confiait alors trouver l’optimisme dans le fait que "les femmes sont aujourd’hui plus éduquées que les hommes".
En 2020, Pierre-André Chiappori, alors observateur, avait salué la gestion budgétaire de la crise Covid en Principauté. Aujourd’hui il lui revient de confirmer la résilience du modèle monégasque en gérant les deniers publics… en bon père de famille.
*Moneyval est un organe de suivi permanent du Conseil de l’Europe chargé d’apprécier la conformité aux principales normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le financement du terrorisme et d’apprécier l’efficacité de l’application de ces normes, ainsi que de faire des recommandations aux autorités nationales concernant les améliorations nécessaires à leurs systèmes.
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