Robert Redford: son dernier rôle marquant pour le Festival de Cannes

Quatre films avec Robert Redford devant ou derrière la caméra ont été présentés à Cannes, dont le merveilleux Jeremiah Johnson en 1972 et All is lost en 2013, dans lequel l’acteur y était époustouflant à 77 ans.

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Alexandre Carini acarini@nicematin.fr Publié le 16/09/2025 à 17:30, mis à jour le 16/09/2025 à 17:30
À 77 ans, l’acteur iconique conservait un charisme intact, y compris durant le photo-call de Cannes. Patrice LAPOIRIE/serge HAOUZI / PHOTOPQR/NICE MATIN

Pour Gatsby le magnifique (1974), quoi de plus naturel que de fouler le tapis rouge du plus prestigieux festival de cinéma en tenue de gala? Pourtant, Robert Redford ne fut pas un de ces "habitués" à Cannes, puisque seulement quatre films ont été présentés sur la Croisette avec le nom de la star sur l’affiche.

Mais l’icône US, qui savait aussi prendre ses distances avec Hollywood (notamment à travers le fleuron du cinéma indépendant à Sundance), en a forcément marqué l’histoire.

Dès 1972, c’est avec le western écolo-pacifique Jeremiah Johnson, réalisé par son complice Sydney Pollack (Les Trois jours du Condor, Nos plus belles années), que le cow-boy à la mèche blonde cendrée irradie le FIF. Pour sa seule apparition en compétition. A 36 ans, déjà une vedette à son firmament, qu’il soit ou non un homme du Président. Mais l’homme qui murmurera à l’oreille des chevaux se montre alors guère disert pour les festivaliers.

"Sublime de beauté, avec un jeu d’acteur étincelant"

Robert Redford et sa femme Sibylle en 2013 à Cannes pour la présentation de All is lost Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE / PHOTOPQR/NICE MATIN.

"Il ne fallait pas être grand clerc pour s’apercevoir combien Robert Redford était sublime de beauté et son jeu d’acteur étincelant. Mais pour Jeremiah Johnson dont il était la star, il se faisait tout petit, parlant peu, comme un artiste timide laissant la lumière à Sydney Pollack son réalisateur", se souvient Gilles Jacob, ex-délégué général et président du Festival de Cannes.

Western encore avec Milagro en 1988, une comédie dramatique présentée hors compétition. Mais cette fois, l’artiste engagé exprime davantage ses convictions, alors qu’il est passé derrière la caméra pour raconter cette histoire de paysans mexicains qui osent défier de gros promoteurs américains. En conférence de presse, le beau Bob persiste et signe en déclarant, en plein règne de Ronald Reagan, autre cow-boy à la Maison-Blanche: "Je m’intéresse beaucoup à la politique, mais je suis très critique sur le système politique, et je préfère rester en dehors…". Et le défenseur des Amérindiens d’ajouter: "Nous devons être très vigilants sur ce qui se passe en Amérique latine. Je suis inquiet parce qu’on ne comprend pas assez bien cette culture pour entretenir de bonnes relations diplomatiques..."

Cinéaste engagé, mais toujours heureux de jouer

Le poids des mots (et du statut), la splendeur des photos alors que Redford était à Cannes "en pleine gloire, comme une apothéose, mais il n’est pas resté longtemps, observe Gilles Jacob. On fuyait les paparazzis, on donnait à Nice-Matin et à la presse mondiale ce qui était convenu. Mais avec moi, il était charmant, en dépit d’une nature réservée. Quand on est à ce point sollicité, il faut savoir se protéger".

Un auteur, un cinéaste, mais aussi un formidable acteur qui éclabousse l’écran de son talent dans All is lost, en hors compétition en 2013. Alors qu’il monte les marches du Palais au bras de sa nouvelle femme Sibylle (" Cette fois-là, il avait pris le temps! ", témoigne Gilles Jacob), dans le film de J. C. Chandor, Robert Redford impressionne en navigateur solitaire qui doit survivre à la tempête de l’océan Indien. Une présence extraordinaire durant 106 minutes, sans parole, pour son dernier rôle marquant, à 77 ans. "J’adore redevenir acteur, sans la pression du réalisateur et producteur, c’est toujours très agréable de jouer", souligne alors l’interprète au charisme insubmersible, qui prendra sa retraite des plateaux en 2018.

En 2017, le Festival lui rend encore hommage avec la projection dans la sélection rétrospective Cannes Classics d’Au milieu coule une rivière, dans lequel Robert Redford met en scène son "héritier naturel", Brad Pitt. "Un film qui m’a presque fait aimer la pêche à la mouche! ", s’exclamera même une spectatrice cannoise.

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