Municipales 2026: Nice, Menton, Cagnes... On fait le point dans ces trois points chauds dans le département

A six mois des élections municipales, dans un département historiquement acquis à la droite, la poussée du RN et l’alliance de l’ancien patron de LR Éric Ciotti avec le parti de Marine Le Pen menacent l’équilibre établi. Tour d'horizons des points chauds du département.

La rédaction Publié le 22/09/2025 à 05:15, mis à jour le 22/09/2025 à 05:15

À Nice, la guerre fratricide est enclenchée

Pour la première fois, ils s’affronteront dans les urnes. Éric Ciotti, le député UDR des Alpes-Maritimes a sauté le pas. Cette fois, il est candidat. Pour de bon. Plus de faux départ, comme en 2020. Bien décidé à déloger Christian Estrosi, maire de Nice depuis 2008. À l’époque, c’est ensemble qu’ils avaient passé la porte de l’hôtel de Ville. Ciotti enfilant éphémèrement la casquette de premier adjoint de son mentor, avant de prendre la tête de ce qui s’appelait encore le conseil général, collectivité qu’il présidera jusqu’en 2017.

Pendant plus de 20 ans, les deux hommes forts du département ont tout partagé: pouvoir, parti, galères et succès. Portant haut la droite et ne laissant que des miettes à la gauche. Aujourd’hui – et depuis presque 10 ans – ils se déchirent. La fracture personnelle et d’ego s’est transformée en rupture idéologique. Estrosi s’inclinant vers Emmanuel Macron, puis Edouard Philippe, Ciotti, l’ancien patron des Républicains, plongeant avec son Union des droites pour la République, vers l’extrême en devenant l’allié du Rassemblement national en juin 2024.

Dans six mois - au terme d’une campagne déjà mouvementée - les électeurs de droite devront départager les deux ex-amis et partenaires. Plus qu’un scrutin, un vrai duel à mort politique. Avec la gauche en arbitre, qui ambitionne de faire plus que de la figuration. Chez eux aussi, c’est bouillant. D’un côté l’union PCF-PS-Les Écolos qui a choisi son leader, l’élue municipale Les Écologistes Juliette Chesnel-Le Roux. De l’autre, Les Insoumis portés par Anne-Laure Chaintron et Olivier Salerno, alliés à ce qu’il reste du collectif Viva! qui avait récolté 8,90% lors des municipales en 2020. Depuis fin 2024, ils tentent de se rassembler, conscients que de là viendra le salut de ce pan de l’échiquier politique niçois. En vain pour le moment, multipliant les prises de bec.

Menton: vers un duel entre Louis Sarkozy et Alexandra Masson?

Un mandat et puis c’est tout. Yves Juhel a décidé de raccrocher les gants à l’heure où les challengers se bousculent au portillon. En lice: Florent Champion, ancien adjoint du maire a pris ses distances avec le maire il y a plusieurs semaines en s’alliant avec le désormais ex-premier adjoint Patrice Novelli. Sandra Paire, conseillère régionale, élue LR d’opposition et surtout finaliste malheureuse de la dernière élection municipale, aura à cœur de donner un "Nouvel Elan" pour Menton.

Mais la campagne a pris une nouvelle dimension depuis que Louis Sarkozy a officiellement rejoint la course au fauteuil de maire. Le fils de l’ancien président de la République s’est installé il y a plusieurs mois avec l’ambition à peine voilée d’avoir le premier rôle sur la scène politique mentonnaise.

Le jeune homme de 28 ans sait déjà que sa campagne sera scrutée et aura fort à faire pour prendre ses distances avec le statut de "parachuté". En quête d’investiture, il a récemment été adoubé par Les Républicains des Alpes-Maritimes lors de leur rentrée politique. L’investiture de ce parti lui semble donc promise, au détriment de Sandra Paire.

Alexandra Masson, qui ne s’est toujours pas déclarée, est en embuscade. Sa candidature étant un secret de polichinelle, elle devrait officiellement entrer en campagne dans les prochains jours. L’actuelle députée du Rassemblement national dans la 4e circonscription fait figure de favorite dans une ville où les électeurs lui ont déjà témoigné un large soutien à travers la dernière élection législative (56,55% des voix à Menton). De quoi laisser imaginer un duel Masson-Sarkozy? Rien n’est moins sûr. Les deux autres challengers comptent sur leur ancrage local pour faire pencher la balance. Et il n’est pas à exclure que d’autres forces politiques rejoignent la bataille. Le PCF et Reconquête ont montré des signes d’intérêt pour la commune frontalière.

Cagnes-sur-Mer: le jeune loup à l’assaut du vieux lion

Bryan Masson, le député RN de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes peut-il renverser Louis Nègre, maire de Cagnes depuis 1995 qui ne fait pas mystère de sa volonté de briguer un sixième mandat?

C’est officiel depuis hier, le jeune loup de l’extrême droite, 30 ans à la fin de l’année, a choisi la deuxième ville de la métropole Nice Côte d’Azur pour sa première bataille locale. L’ancien élu municipal de Saint-Laurent-du-Var occupe le terrain depuis des mois déjà. Et il pourra aussi compter sur une alliée de poids: l’ex-Première adjointe du sortant, Josy Piret, 34,48% des suffrages en 2020. Un attelage à même de faire vaciller le colosse Nègre, non sans difficulté, car au fil du temps, le sortant n’a fait qu’asseoir sa position, sans vacarme. Un vieux lion, presque inébranlable.

Alors, à Cagnes, le choc des générations se prépare. Mais pas seulement. Les points de crispation sont aussi idéologiques. Comme la future salle de prières musulmane qui truste déjà les débats.

Autre donnée: la guerre Estrosi-Ciotti qui ne manquera pas d’éclabousser le scrutin cagnois. Des membres de la majorité de Louis Nègre, comme Carine Papy ou encore Marie et Raphaël Rofidal ont déjà choisi le clan adverse de l’UDR, le parti allié au RN d’Éric Ciotti.

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