"Des coups au nez, au visage, au crâne, elles m’ont arraché des cheveux": un couple de Varois lynché par des inconnus venus faire la fête sur la place publique

Le mari victime de cette agression d’une violence inouïe dans la nuit de samedi à dimanche, d’abord hospitalisé au CHD de Draguignan gravement blessé, vient d’être transféré à Saint-Anne à Toulon pour y subir une opération. Sa femme, blessée également, n’a pas été hospitalisée.

Raphael Schott Publié le 22/09/2025 à 04:01, mis à jour le 22/09/2025 à 04:01
Le couple a accepté d’être examiné par un médecin légiste, dès lundi à 9h pour la conjointe. Photo: doc Var Matin

Un couple du hameau de Rebouillon à Châteaudouble a été violemment passé à tabac et le mari sérieusement blessé, dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 septembre, par des individus auteurs de troubles sonores à trois heures du matin sur le boulodrome du hameau. Ces derniers n’ont pas accepté la demande de cesser leur tapage en justifiant leur "droit de faire la fête".

Le procureur adjoint du parquet de Draguignan confirme : "Il y a bien eu une rixe cette nuit consécutive à des nuisances sonores. Suite à des échanges de violences, un homme a été blessé par deux autres hommes avec un objet assimilé à une arme."

Récit d'une nuit d’horreur

Il est environ trois heures du matin, lorsqu’un couple est réveillé par des cris et de la musique à un haut niveau sonore. "D’abord j’ai crié stop par la fenêtre pour faire cesser ce tapage. Mais comme ça continuait j’ai décidé de me déplacer en voiture jusqu’au groupe d’individus, réunis avec deux voitures sur le boulodrome. Mon mari m’a accompagné, il ne voulait pas que je sois seule", explique la femme. Puis elle décrit la suite des évènements : "Sur place se trouvaient trois jeunes filles, je me suis adressée à elles par la fenêtre de mon véhicule pour leur demander si c’étaient elles qui faisaient un tel bruit. Elles m’ont répondu que non. J’ai insisté car j’entendais la musique provenant de leur voiture. Puis deux d’entre elles sont sorties en revendiquant leur droit de faire la fête un samedi et m’ont dit que je faisais chier ! J’insiste alors sur l’heure, trois heures du matin, et que nous aimerions dormir au calme."

C’est alors que la situation bascule dans la sauvagerie. La victime n’en revient toujours pas et décrit son agression : "L’une des filles qui avait entre 25 et 30 ans m’a attrapée par les cheveux et m’a craché au visage en essayant d’ouvrir ma portière. Elle m’assène un coup de poing sur le crâne, puis la seconde s’est mise à me frapper également. Ensemble elles m’ont porté des coups au nez, au visage, au crâne, m’ont arraché des cheveux, donné des coups de pied dans le ventre et m’ont plaqué plusieurs fois contre un mur et contre la portière de ma voiture qui a subi des dommages. J’ai perdu mes lunettes et je n'y voyais plus rien."

L’agression de la jeune Châteaudoubloise est très rapide, mais ne s’arrête pas pour autant. S’opère alors une bascule dans une dimension encore plus barbare lorsque son conjoint sort du véhicule pour tenter de lui venir en aide. Mais c’est sans compter sur les deux hommes qui étaient dans l’autre véhicule qui se mêlent à l’agression. "Je demandais aux femmes d’arrêter, mon compagnon n’est pas violent et ne les a pas touchées et les deux hommes l’ont mis au sol. L’un l’étranglait tandis que l’autre le frappait, il commençait à perdre connaissance comme il ne pouvait plus respirer. Puis l’un des deux hommes a pris un objet dans sa voiture et s’en est servi pour frapper mon compagnon à la tête et au visage. Il m’a dit plus tard qu’il pensait que c’était la crosse d’une arme. Alors j’ai crié fort pour appeler les voisins, les filles m’ont dit de la fermer parce que j’allais pourrir leur soirée. Que tout était de ma faute et elles m’ont ordonné de rejoindre ma voiture pour que les deux autres lâchent mon mari."

Avec leur voiture, ils ont même essayé d’écraser mon compagnon et le voisin venu le secourir

La femme se plie à cette injonction en espérant que cela sauve son conjoint, elle s’éloigne un peu et voit un homme courir : "Je pensais que c’était mon compagnon qui avait pu s’enfuir mais je ne le trouve pas à la maison, en fait c’était un voisin alerté par mes cris qui a réussi à les mettre en fuite. Avec leur voiture, ils ont même essayé d’écraser mon compagnon et le voisin venu le secourir. Heureusement ils ont réussi à se réfugier derrière un pot de fleurs. J’en ai profité pour appeler les secours."

Par la suite, la jeune Châteaudoubloise conduit son conjoint au service des urgences de Draguignan. Vu ses blessures multiples, il a été transféré ce dimanche, d’abord à l’hôpital de Fréjus où il a été ausculté par un ophtalmologue, puis à l’Hôpital National d’Instruction des Armées Sainte-Anne pour y être opéré et soigné de ses multiples blessures : plancher orbital cassé, décollement du poumon droit, une côte cassée, 4 plaies au crâne, des hématomes et dermabrasions sur le corps. Pour la femme, les blessures n’ont pas nécessité d’hospitalisation, mais les premières constatations médicales effectuées aux urgences font état de céphalées, de cervicalgie, et de douleurs au niveau du coude et du genoux droit. Le couple a accepté d’être examiné par un médecin légiste, dès ce lundi à 9h pour la conjointe.

Les victimes ont pu être auditionnées dans un premier temps au service des urgences de l’hôpital de Draguignan : "Nous avons été entendus par un gendarme et deux policiers nationaux", expliquent-ils. La femme a déposé plainte ce dimanche matin au commissariat de Draguignan. "L’enquête a ensuite été confiée à la brigade de gendarmerie de Bargemon. Tous les moyens vont être exploités y compris la vidéo surveillance pour identifier les auteurs de l’agression", précise le Procureur adjoint du parquet de Draguignan.

"Ces problèmes de nuisance sonores nocturnes sont récurrents à Rebouillon, nous avons appelé de nombreuses fois la gendarmerie de Bargemon à ce sujet et n’avons jamais eu d’intervention sur place. J’ai écrit plusieurs fois à la mairie à ce sujet sans réponse. C’est comme si le hameau était une zone blanche de la sécurité", déplore le couple en conclusion.

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