Municipales 2026: le RN et ses alliés peuvent-ils créer la surprise sur la Côte d'Azur et marquer un tournant politique dans les Alpes-Maritimes?

A six mois des élections municipales, dans un département historiquement acquis à la droite, la poussée du RN et l’alliance de l’ancien patron de LR Éric Ciotti avec le parti de Marine Le Pen menacent l’équilibre établi.

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Mathilde Tranoy, Stéphanie Gasiglia et Maxime Rovello Publié le 22/09/2025 à 05:00, mis à jour le 22/09/2025 à 05:00
A Nice, Eric Ciotti va défier Christian Estrosi sur le ring électoral. Deligne

Les 15 et 22 mars 2026, les électeurs choisiront leurs maires. Mais à six mois du scrutin, incertitudes et tensions dominent dans les Alpes-Maritimes, département clé pour la droite et terrain d’expérimentation pour l’alliance RN-UDR.

En 2020, le département avait connu une vague bleue encore plus marquée qu’en 2014. La plupart des communes portaient à leur tête des maires Les Républicains ou divers droite. Qu’en sera-t-il en 2026? Par endroits, la carte des résultats se teintera-t-elle de touches bleu marine?

Le RN en embuscade

Fort de ses scores inédits aux élections européennes puis législatives anticipées de 2024, le Rassemblement national pense pouvoir faire tomber certaines communes dans son escarcelle. Le 9 juin 2024, la liste conduite par le président du RN Jordan Bardella, a remporté 37,73% des suffrages dans notre département (31,37% à l’échelle nationale), loin devant le Républicain François-Xavier Bellamy (8,8%).

Lors du second tour des élections législatives anticipées du 7 juillet 2024, après la dissolution, le RN et son alliée, l’Union des droites pour la République (UDR) d’Éric Ciotti, ont trusté six sièges de députés sur neuf, soit un de plus qu’en 2022. Dans l’une des circonscriptions niçoises, la 3e, l’UDR Bernard Chaix a battu le sortant Philippe Pradal (Horizons).

Reste à savoir si ces succès nationaux trouveront un écho local. Car le scrutin municipal se joue aussi sur des personnalités, au-delà des étiquettes.

L’effet Ciotti

Autre bouleversement majeur: l’alliance scellée en 2024 entre l’ancien président de LR Éric Ciotti et le parti de Marine Le Pen. Un rapprochement qui a rebattu les cartes à droite et dont les effets se feront sentir dans plusieurs communes. Le patron de l’UDR est lui-même candidat à Nice, avec, sur sa liste en cours d’élaboration, des figures du RN. Dans plusieurs communes, il soutiendra les candidats de l’UDR, du RN ou de l’union RN-UDR qui se présentent contre des candidats de son ancienne famille politique.

L’alliance UDR-RN a déjà repéré des bastions "prenables" et stratégiques. À Mougins, le maire sortant, Richard Galy, ne se représente pas et le RN espère créer la surprise.

À Cagnes-sur-Mer, le député RN Bryan Masson, qui jouit d’une certaine popularité, défiera le maire sortant Louis Nègre.

À Auribeau-sur-Siagne, la maire sortante, Michèle Paganin, a pris l’étiquette UDR.

À Menton, le retrait du maire Yves Juhel ouvre la voie à la députée RN Alexandra Masson, favorite face à une droite aujourd’hui divisée même si la candidature de Louis Sarkozy, qui lorgne l’investiture LR, pourrait changer la donne.

À Saint-Laurent-du-Var, Patrick Villardry (UDR) affrontera Joseph Segura, très probable candidat à un troisième mandat.

LR: une attitude à scruter

Reste une inconnue: quelle attitude adopteront les poids lourds LR du département? Charles Ange Ginésy, président du conseil départemental, appellera-t-il à soutenir Éric Ciotti, membre de sa majorité, ou Christian Estrosi, qui siège dans l’opposition départementale mais comptera sur sa liste plusieurs élus LR?

"Je suis resté républicain. Je défendrai les lignes républicaines. Je regarderai les compositions des listes et ce qui est fait contre les intérêts de LR [pour me prononcer]", avait indiqué le patron du Département il y a quelques mois.

Vers une recomposition inédite?

Le maire de Cannes David Lisnard, la députée Alexandra Martin, le maire de Grasse Jérôme Viaud ou la sénatrice Alexandra Borchio Fontimp appartiennent eux aussi à la majorité départementale. Leur proximité institutionnelle avec Éric Ciotti, Bernard Chaix ou Christelle d’Intorni ne les a pas empêchés de cohabiter jusqu’ici. Mais devront-ils clarifier leur position dans les mois à venir pour afficher ouvertement leurs choix?

Dans les Alpes-Maritimes, les municipales de 2026 ne s’annoncent pas comme un simple scrutin local. Elles pourraient bien devenir le théâtre d’une recomposition politique dont l’écho pourrait se répercuter sur les échéances électorales suivantes, sénatoriales en septembre 2026 et départementales en 2027.

Tour d’horizon des communes où la bataille s’annonce particulièrement âpre.

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