Beausoleil, Auribeau, Vence, Drap: dans ces communes des Alpes-Maritimes, les élections municipales s’annoncent très disputées

Affrontement père-fils, mutiplicité des candidatures, union de l’opposition, affaiblissement du sortant, poussée du RN : autant de raisons qui rendent le résultat incertain dans ces quatre communes.

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La rédaction Publié le 22/09/2025 à 06:45, mis à jour le 22/09/2025 à 06:45

Beausoleil: vers un règlement de compte familial?

Aux portes de Monaco, les municipales pourraient se transformer en règlement de compte familial. Si Gérard Spinelli n’a pas communiqué sur sa candidature, on imagine mal le premier magistrat - qui assurait en 2014 dans nos colonnes que ce mandat (2014-2020) serait sa dernière danse - ne pas se représenter après 30 années de pouvoir (1989-2001 et 2008-2026).

En face, c’est son fils, Nicolas Spinelli, premier candidat officiellement déclaré, qui tentera de se tailler la part du lion. Car la relation a tourné vinaigre entre les deux. Ce dernier quittant son poste d’adjoint en mars avant d’accuser son père, le maire, de harcèlement sexuel et de corruption dans une lettre confidentielle envoyée aux élus de la majorité. Ambiance.

Dans cette équation politico-familiale, reste-t-il encore de la place pour d’autres têtes? Le leader de l’opposition beausoleilloise Stéphane Manfredi – candidat en 2020 – nous avait confié que son groupe présentera bien une liste en mars 2026. Reste à savoir qui la représentera. Un invité surprise pourrait également pointer le bout de son nez... Conseiller municipal de 2014 à 2020, Jean-Jacques Guitard a conditionné sa participation au scrutin à la récolte de 1.200 signatures sur une future pétition.

Auribeau-sur-Siagne: la maire sortante cernée de toute part

Un fort Alamo à Auribeau? C’est un peu l’allure de la mairie du village haut perché à l’ouest du département. Car voilà des mois qu’entre polémiques et procédures, rien ne va plus au sein du conseil municipal. Et Michèle Paganin (UDR), cernée par de nouvelles oppositions mais candidate à sa réélection, n’est plus certaine de disposer d’une majorité jusqu’à la fin de son mandat. Il y a d’abord eu la dissidence de plusieurs conseillers et adjoints qui se sont unis à certains opposants pour former un groupe particulièrement virulent (Transparence de la vie publique), au sein duquel Jean-François Lalande, candidat malheureux en 2020 malgré le soutien de l’ex-maire sortant Jacques Varrone, qui voudra peut-être prendre sa revanche. Déjà cocasse, lorsqu’on sait que c’est aussi Jacques Varrone qui avait fait entrer Michèle Paganin au sein de sa majorité jusqu’à la promouvoir adjointe, avant d’en devenir l’un de ses plus fidèles détracteurs.

Plus récemment, ce sont encore huit conseillers et adjoints qui ont pris leur distance avec la maire, au nom d’une "indépendance" devenue nécessaire. Ce groupe nommé Choisir Auribeau, se targue désormais d’une liberté de vote (pour ou contre) en fonction de l’intérêt général. Il est mené par Florent Rossi, 23 ans, adjoint mais aussi président des jeunes élus de France, proche de Rachida Dati. De là à mener une liste LR poussée par la députée de la circonscription Michèle Tabarot? Dans l’ombre, rôde aussi le RN. Sauf qu’en se revendiquant plus que jamais d’Éric Ciotti, Michèle Paganin semble lui avoir coupé l’herbe sous le pied…. Ces tensions politiques sont avivées par le dossier du Parc des Condamines. Un rocambolesque contentieux administratif sur un vaste lotissement aménagé par Marc Paganin (ex-mari de la maire) pour lequel la commune devra peut-être lui reverser in fine 650.000 euros. Mais aussi une procédure pénale dans laquelle Michèle Paganin a été condamnée à trois ans d’inéligibilité (et un an de prison avec sursis) en première instance pour prise illégale d’intérêt. Un jugement qui peut aussi peser sur le scrutin, alors que la date d’appel n’est toujours pas connue.

Vence, capitale des candidatures multiples

La spécificité vençoise, réside, souvent, sur la multitude de listes. En 2020, ils étaient neuf à briguer le fauteuil de maire, remporté par Régis Lebigre – déjà maire entre 2008 et 2014. Pour ce cru 2026, tout porte à croire que les candidats, seront, une fois de plus, nombreux, même si, pour l’instant, deux candidatures sont officielles.

La première à avoir dégainé s’appelle Anne Sattonnet. La vice-présidente (Les Républicains et Nouvelle énergie) du conseil départemental a officiellement annoncé sa candidature dès mars. Depuis ce week-end, c’est son ancien bras droit, Patrick Scalzo (1) qui est sorti du bois. "Il est temps d’apporter un souffle nouveau, une vraie vision d’avenir qui nous rassemble (...) en étant plus transparent, plus efficace", commente, sur son compte Facebook, celui qui avait talonné Régis Lebigre en 2020 (38,9% des suffrages exprimés).

À l’extrême droite de l’échiquier politique, que décidera Lionel Tivoli? Il sera bel et bien candidat pour le scrutin du 15 et 22 mars, mais où? Le député RN de la 2e circonscription – très présent sur le terrain à Vence – abattra-t-il ses cartes sur la cité des Arts? Le suspense reste entier.

Figure de la gauche vençoise, Jean-Louis Fiori (9,28% des suffrages en 2020 au 1er tour) semblerait avoir, une fois de plus, envie de faire campagne. Autre candidat, habitué à se présenter: Patrice Miran. L’élu d’opposition descendra-t-il, à nouveau dans l’arène? Quid de la liste citoyenne? Et surtout: à quel moment, Régis Lebigre sera-t-il officiellement candidat ?

Le maire sortant devra défendre son bilan et surtout ses projets largement contestés par son opposition: Chagall, la piscine municipale, les halles Surian, etc. Autre point de crispation à venir: les liens avec la Métropole. Si Régis Lebigre défend l’institution présidée par Christian Estrosi, Anne Sattonnet y est farouchement opposée.

1. Patrick Scalzo était dans le groupe d’opposition du conseil municipal conduite par Anne Sattonnet sous la mandature de Catherine Lelan.

Drap: le sortant face à une opposition rassemblée

Ils ne vont lui faire aucun cadeau. Robert Nardelli qui a, dès l’an dernier, annoncé qu’il briguerait un troisième mandat, va devoir, en mars prochain, affronter une toute nouvelle liste d’opposition forte de plusieurs anciens membres de sa majorité. Parmi eux deux adjoints, Jean-Christophe Cenazandotti et Sophie Esposito et trois conseillers municipaux. Ils siègent depuis fin 2024 au côté de Romain Bianchi, l’ancien Premier adjoint, déchu par le maire en 2023. Tous ont rejoint l’opposition historique portée par Sandrine Guglielmino. Mais qui pour porter le combat face au sortant? Romain Bianchi y pense plus qu’en se rasant.

Commune sale, bétonnage, gestion municipale, entrée dans la métropole Nice Côte d’Azur, l’opposition n’épargne rien à Robert Nardelli. Les conflits à Drap se règlent à coups de gueule, mais aussi de plaintes. Les Drapois le savent, la campagne sera particulièrement chaude, cette fois.

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