Adopté de justesse par la Chambre des représentants et actuellement examiné au Sénat, le texte - 116 pages - intitulé "One Big Beautiful Big Act" ("belle et grande loi") comprend notamment l'extension des crédits d'impôt monumentaux du premier mandat du milliardaire républicain, qui arrivent à expiration à la fin de l'année.
Les républicains proposent ainsi de maintenir les réductions d’impôts sur le revenu et les successions pour les ménages les plus aisés, d’exonérer de taxes les pourboires, les heures supplémentaires, ou encore certains intérêts de prêts automobiles.
Des mesures critiquées pour avantager les hauts revenus, au détriment d’une classe ouvrière déjà fragilisée par l’inflation.
En faveur des plus aisés
Selon différents analystes indépendants, prolonger les énormes crédits d'impôt du premier mandat Trump pourrait accroître le déficit de l'Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Le texte prévoit également un relèvement du plafond des crédits d’impôts locaux et d’Etat, qui passerait de 10.000 à 40.000 dollars pour les contribuables dont le revenu est inférieur à 500.000 dollars. Il inclut également un crédit d’impôt supplémentaire de 500 dollars pour les familles avec enfants à charge.
Les coupes budgétaires prévues dans le texte pourraient, elles, affecter des millions d'Américains les plus défavorisés, comme des bénéficiaires du programme d'assurance-maladie Medicaid, destinés aux plus pauvres.
Plusieurs sondages montrent qu'une large majorité d'Américains s'opposent à ces restrictions de Medicaid, le texte préconisant l'interdiction de financer l’avortement ou les soins liés à la transition de genre.
"Abomination répugnante"
Le Bureau du budget du Congrès estime, lui, que les réductions d'impôts combinées aux grosses coupes budgétaires aboutiraient à un énorme transfert de richesse des 10% les plus pauvres vers les 10% les plus riches du pays.
En matière d'éducation, les critères d’éligibilité aux aides fédérales pour les étudiants devraient être durcis. Le texte prévoit en effet une hausse d’impôt pouvant atteindre 21 % sur certaines dotations universitaires, ciblant principalement les grandes universités privées disposant d’importants fonds de réserve.
Sur le plan politique, les débats sur cette loi budgétaire XXL devraient avoir une grande influence sur les élections de mi-mandat de 2026, un scrutin toujours périlleux pour la majorité au pouvoir.
Après la violente charge de l'ancien conseiller de Trump, Elon Musk, qui avait qualifié le projet d'"abomination répugnante", la Maison Blanche a temporisé.
Cela "ne change rien à la position" du président qui "savait déjà ce que pensait Elon Musk", a indiqué à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
"C'est une grande et belle loi et Donald Trump s'y tient", a-t-elle ajouté, répétant la position de l'administration qui assure qu'elle stimulera la croissance économique.
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